Se battre contre une image...

Nous avons des centaines d'excellentes raisons de nous battre contre le développement industriel des éoliennes. Nous argumentons, expliquons, démontrons, prouvons même. Mais qui cela intéresse-t'il? En face ils ont le beau rôle. Ils ont un produit à vendre, le fric nécessaire pour en faire la promotion, et ils le vendent à coup d'images. La population qui ne demande qu'à continuer de rêver accepte toute la bouillie et ouvre son environnement et son porte monnaie sans même se poser de question. On lui dit c'est bon pour la terre, elle dit merci. On lui dit c'est bon pour vos enfants, elle dit merci. On lui dit que cela ne lui fera aucun mal ne changera rien à sa vie, elle dit encore!
Certains lèvent un peu la tête et disent que ce n'est pas si bien que ça, pas ici en tous les cas. Alors une société dont la réputation était entâchée dans la région par un comportement arrogant et anti-social, change de nom et revient là où elle a été jetée pour mieux vendre son produit en endormant la population, en lui suçurrant à l'oreille les mots qui la flattent: Invitation, brunch, VTT, fête, ensemble, convivialité, développement durable... Un peu comme ces sociétés qui tirent de leur solitude quelques vieux pour les promener en car jusque dans leurs magasins d'où ils ressortent plumés en ayant le sentiment d'avoir été invités!
Tiens, justement, cela se passe ce week-end. La grande opération séduction de ex Reninvest, devenue Enova, qui revient tenter d'amadouer une région qui avait dit non à son projet éolien à la Montagne de Moutier. Ils ne vous lâcheront pas mes amis! Ils ont graissé quelques pattes qui attendent encore les suites, et eux veulent toucher le pactole, ils sont prêts à tout pour cela, même à poser leurs fesses sur un vélo si cela les rend sympathiques aux yeux de ceux qu'ils viennent rouler dans la farine. Rassurez-vous, ils vous laisseront vos yeux pour pleurer!
On nage dans le plus mauvais scénario de tous les temps et le public regarde un chef d'oeuvre...

Et ne comptez pas sur la presse pour soulever un sourcil critique sur l'événement: trop de journalistes ne sont plus que des passeurs d'images.