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jeudi 23 janvier 2014

La récréation est finie!


La conférence de presse d'Alain Rebetez, journaliste parlementaire à la radio télévision suisse romande, avait pour titre: " Politiques et journalistes: tous menteurs?"

Bien sûr que la question est pertinente, tous ceux qui pour une cause ou une autre, ont affaire à la presse ou aux pouvoirs politiques, exécutifs, législatifs ou judiciaires se posent rapidement cette question.

En tant que journaliste, qui plus est proche des parlementaires, Alain Rebetez n'allait pas nous apporter la confirmation de cette suspicion qui fait son chemin dans l'esprit du citoyen. Il a par contre apporté un éclairage intéressant sur la question que j'ai personnellement interprété comme suit:

- Taper sur la presse et le pouvoir exacerbe les esprits et menace la stabilité d'un état en poussant sur le devant de la scène un autre pouvoir, extrémiste et répressif. 

- Les hommes et les femmes politiques sont de simples citoyens plus ou moins aptes à gérer les problèmes d'une société qui leur a donné la responsabilité d'en tenir les rennes et qui attend généralement d'eux qu'ils apportent des solutions aux problèmes. La presse est sensée les accompagner dans ce travail en véhiculant leurs actes avec le regard critique que cela devrait imposer.

Depuis quelques années, la presse s'est considérablement rangée aux côtés des politiques. La critique est devenue très politiquement correcte. La controverse n'est plus à l'ordre du jour dans les articles de nos grands quotidiens. Seuls les journaux spécialisés aujourd'hui dénoncent les incompétences et les abus du pouvoir, débattent ou posent les vraies questions et cette presse-là est discrédité par l'ensemble des pouvoirs. Les mots gauche ou décroissance suffisent à minimiser leur crédibilité aux yeux du grand public et leur marginalité facilite leur contrôle et maintient le recours à la presse "officielle" et l'aura autour des politiciens de la part du plus grand nombre.

Ceci aboutit à un affaiblissement considérable du système qui pose question: Les politiciens sont confrontés à des problèmes qu'ils ne maîtrisent plus, les journalistes n'ont plus les moyens de suivre des dossiers de plus en plus complexes, l'économie dicte des règles qui ne répondent plus aux réalités locales.

Ce sont aujourd'hui les citoyens qui se battent pour informer et dénoncer les irrégularités d'un système défaillant, les abus, la désinformation, les injustices sociales, les dérives économiques et autres incompétences notoires. L'accès aux réseau permet  de bénéficier d'une information conséquente. Aucun journaliste en Suisse ne connaît la problématique des éoliennes comme nous la connaissons par exemple dans les associations anti-éoliennes. Nous y donnons tout le temps qu'ils n'ont pas. Très peu de journaux affrontent la complexité du sujet autrement que d'un point de vue économique et lorsque les politiques se prononcent nous pouvons immédiatement situer leurs sources et le niveau de leurs connaissances.

Il y a quatre ans que les éoliennes sont arrivées ici avec pour message:
Sortir du nucléaire, autonomie énergétique, économie d'énergies.

Des messages largement relayés par les politiques et la presse, tous rangés sous la bannière des promoteurs, devenus les sauveurs d'un monde qui soudain leur revenait avec des projets locaux, des promesses électorales adaptées à tous les partis, de l'argent pour les régions périphériques, de la modernité dans les paysages cartes postales de Suisse sur fond de bonne conscience. L'osmose quoi.

Quatre ans plus tard, la libéralisation du marché de l'électricité frappe à la porte. La récréation est finie. Pour certains, la cloche ne fait pas que sonner pour le leur rappeler, elle leur tombe littéralement dessus...

Une commission du National planche sur la réalisation de la stratégie énergétique, premiers résultats:

"La discussion de détail sur la stratégie énergétique 2050 a commencé en commission au Conseil national. Le camp écologiste craint déjà un projet vidé de sa substance.
source image: www.trtfrancais.com 

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