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mardi 30 décembre 2014

Libre.


Sur le lac Atitlan, Guatemala, en 1979, des grandes barques en bois fabriquées sur place glissent sur l'eau en silence, un ou deux hommes pour maîtriser les rames et les filets. Sur les rives les femmes lavent le linge, les enfants se baignent en riant. Autour les volcans éteints témoignent de temps anciens peut-être moins sereins. La nuit venue la lune pleine révèle  l'incroyable beauté du lieu parce que rien ne la perturbe,  une guitare, une voix douce et claire, il n'y a qu'ici et maintenant. Libre.


Dans la Selva mexicaine au nord de la frontière guatémaltèque en 1981.  Marcher dans un décors de verdure luxuriante, traverser un lac surgit de nulle part, comme déposé dans un écrin de nature vierge, attacher l'embarcation sans savoir pourquoi là justement. Marcher les yeux grands ouverts sur le spectacle étourdissant d'une nature inconnue, dense, maîtresse. Et puis une clairière, un  hamac, une tente canadienne minuscule, un foyer éteint qui attend. Le feu, les céréales qui cuisent dans l'eau et la poudre de lait, la nuit et ses bruits inconnus. Même pas peur. Juste loin, tellement loin de tout,  libre.


Gare de Bollement, 1992. Une explosion de fleurs dans l'herbe haute d'un champ qui descend vers l'étang. Des canards, un héron, un renard, deux même! Le ruisseau dans la forêt, personne. C'est la première fois. J'ignore ce qu'il y a au-delà de ce paysage, seuls au monde. Libres.

C'est dans ces paysages que les hommes n'ont pas abimés que l'on peut faire l'expérience de la liberté.

Je ne souhaite pas aux générations futures la course contre la montre, l'accumulation de biens, la soumission aux lois du marché du travail, la dépendance aux banques, la colonisation des terres pour produire encore et toujours plus pour exploiter encore et toujours plus, les loisirs dans des espaces contrôlés. Je leur souhaite de sentir la liberté. Cette énergie qui alimente le corps et l'esprit, la seule qui donne du sens à toute vie et qui la rend unique. Elle n'est pas un privilège, elle est un droit qu'il faut protéger.


image: www.lagomap.com, fondosanimaless.com, www.panoramio.com




2 commentaires:


  1. Un vrai bonheur que nous fait partager voisine!
    Etre amoureux de la nature un véritable état de grâce!
    Magnifique cadeau de fin d'année!

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  2. Sublime post ma Chère... Nous aurions pu nous croiser sac au dos, tant vos expériences me rappellent mon propre vécu...Oui, tout ceux qui prétendent parler au nom de la nature devraient expérimenter ceci. Et plus longtemps que les vacances deux semaines fastfood-je-consomme-et-je-rentre-vite-chez-moi...Tous mes voeux pour cette année qui nous arrive...En espérant que nous allons nous inspirer de la Bavière qui vient d'interdire l'implantation des machines dans une distance inférieure à dix fois la hauteur du monstre...

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