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jeudi 3 mars 2016

Sous la coupole chacun vend ce qu'on lui dit.



La stratégie énergétique en Suisse est à nouveau au centre des débats du Conseil National. L'occasion pour chacun de briller au parloir à l'instar du Conseiller National PLR qui dit ici je le cite:

 "Nous n'avons pas su résister aux sirènes des cantons producteurs et de leurs entreprises qui disent que sans soutien, les usines devront fermer, que la production va baisser faute d'investissement. On se croirait au pays d'Arnaud Montebourg"

Au fond si je comprends bien cet élu PLR, Benoît Genecand, le Conseil National a pris hier la décision, "économiquement débile" selon lui, de subventionner les centrales hydrauliques de Suisse sous la pression des producteurs?

Mais ça c'était le matin.

En fin de journée, le même parlementaire fait face à la verte Adèle Thorens dans le journal Forum sur la première qui elle,  dénonce la pression faite par les producteurs sur l'organe de contrôle des centrales nucléaires et sur les parlementaires pour les empêcher de limiter la durée de vie des vieilles centrales nucléaires en Suisse ( le parlement a bel et bien refusé de limiter leur durée de vie)

Réponse de Monsieur Genecand: " Je ne crois pas une seconde qu’aucun politicien se laissera mettre sous pression parce qu’un exploitant  voudra produire quelques Kwh heures de plus.  

Des démons le matin des anges le soir ces producteurs. Ha! Ha! Ha!

Adèle quant à elle, semble bien au clair sur les pressions subies autour du nucléaire en Suisse mais elle est totalement imperméable à celles qui pèsent sur le développement éolien ici comme en Europe. Un article en ligne de Louis Marin, sur le site de Économie matin.fr, a pour titre: L'éolien, berceau d'une guerre civile? À lire ici

Qui se soucie en politique de l'hécatombe sociale autour des parcs éoliens?  Personne, tant qu'il y aura quelques Kwh à produire les lobbyistes veilleront au grain! Avec un parlement aussi sensible aux pressions, ils auraient tord de s'en priver.

L'ange Doris, gardienne fédérale de l'énergie, quant à elle ne se fait aucune illusion sur la transition énergétique en dehors de nos frontières: elle défend les subventions pour l'énergie hydraulique avec une image pas très flatteuse du marché de l'électricité européen, voici ce qu'elle a déclaré au "parloir" du parlement hier:
"Une part de subvention est nécessaire sinon la Suisse n’y parviendra pas avec ses coûts importants en matière de salaires et de production. C’est la porte ouverte à l’importation d’électricité d’Europe: beaucoup d’énergie fossile beaucoup de nucléaire mais certainement pas d’énergies renouvelables".
Je l'avais entendue à Lausanne parler de notre retard considérable en matière de développement des énergies renouvelables. Retard sur qui puisque l'Europe ne produit que des énergies fossiles et nucléaire?

Finalement, ce n'est pas difficile de faire de la politique, un diplôme de vendeur est largement suffisant dans le contexte actuel.

Je vous raconterai où et comment la marchandise à vendre est triée avant d'arriver dans leurs rayons. Ce sera au prochain épisode.

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