Pages

dimanche 17 juillet 2016

L'hôpital se moque de la charité.




Arrivé à l'école maternelle, si notre enfant hésite sur un mot, peine à se tenir tranquille, préfère sauter et jouer que s'appliquer sur des fiches de travail, on nous fera vite comprendre qu'il n'est pas dans la norme et qu'il a besoin d'aide. Réussir, être le meilleur, ou n'être rien, tel est le message que l'on capte assez vite dans notre système.

Même si il y a des milliers d'autres raisons d'être heureux que de réussir matériellement, rien ne nous encourage à suivre une autre voix: soutenir la consommation fait partie de notre devoir pour garantir la survie du capitalisme, sinon nous mourrons tous dans d'atroces misères, tel est le message.

Bon soldat, le Suisse joue le jeu mieux que personne, il produit, consomme, engrange et parce que cette société peut se permettre d'exclure les mauvais éléments, il fait en sorte que ses enfants puissent suivre la cadence. Beaucoup de monde se penche sur le berceau du futur consommateur pour l'assister dans cette tâche: Coach, psy, spécialistes du geste ou de la parole, ils s'évertuent tous à faire de l'enfant un futur élément utile au système et n'hésitent pas à avoir recours aux médicaments si il résiste. Tout est là pour faire du futur citoyen un adepte de la consommation du fric et de la réussite.

Ceux qui restent sur le carreau n'ont qu'à bien se tenir. Le pouvoir veille: AI, services sociaux, appartement à loyers modérés, ils doivent montrer une patte bien blanche pour y avoir droit et la tendance est à la diminution de ces aides pour forcer les gens à se diriger vers des emplois précaires: le marché offre de moins en moins de postes fixes, les agences d'emploi temporaire prennent le relais, les couvertures sociales  fondent comme neige au soleil. Le pauvre étant celui qui n'a pas su, qu'il se débrouille avec les restes.

Ceux qui portent ce système à bout de bras sont les mêmes que ceux  qui nous accusent d'égoïsme parce que nous nous inquiétons de la perte de la valeur immobilière de nos maisons cernées d'éoliennes industrielles. Ils nous raillent publiquement,  comme si il était honteux d'avoir de si basses préoccupations  matérielles au milieu de ceux  qui ne se préoccupent que de la rentabilité des choses, des gens et maintenant des espaces naturels.

On résume: Il faut faire des études et si possible sans aide de l'état, les bourses sont chères. Il faut trouver un travail sûr et bien payé pour alimenter le marché, surtout le marché de l'immobilier d'ailleurs: il faut emprunter pour construire des maisons, acheter des appartements, des résidences secondaires  pour nourrir le tourisme. Il faut avoir des loisirs, faire de nos enfants de bons petits consommateurs bien élevés, il faut leur offrir des activités extra-scolaires coûteuses organisées par des spécialistes afin qu'ils soient à la hauteur du monde qui les attend. Il faudra qu'ils fassent des études, trouvent un bon travail, un bel appartement, nous investirons dans l'immobilier pour leur garantir un minimum de sécurité parce que l'échec, on nous l'a dit, c'est terrible. Le système applaudit. Braves jeunes bien élevés, braves parents responsables. Mais il faudra surtout ne montrer aucun intérêt pour nos biens, pour cet accès à une qualité de vie dictée depuis notre berceau et être prêts à accepter toute dévaluation, définie comme étant "d'intérêt général",  avec le sourire. 

Il faudra aussi accepter de payer les subventions à ces fameuses éoliennes, qui ne sont là que grâce à ce système d'aides publiques et cela ne pose pas de problème de trésorerie. Du moment que ce ne sont pas des pauvres qui encaissent, tout le monde est content. Et les caisses débordent à lire ceci.

Quant à ceux qui vivent simplement dans les campagnes, qui demandent le moins possible et ne rêvent que de subvenir à leurs besoins via la nature sans s'impliquer outrageusement dans le système de consommation, ceux-là sont alors carrément des salopards, des profiteurs qui refusent de partager les nuisances du monde lorsqu'ils s'opposent à l'industrialisation massive des campagnes.

Qui sont les égoïstes? Qui sont les malhonnêtes? Qui sont les profiteurs? À chacun sa réponse on dira. Quand je lis cet autre article, en ce qui me concerne la réponse est clair.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire