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jeudi 18 août 2016

Saint-Brais, les méchants, les moloks et pour finir les gentils qui ont gagné.


Deux moloks, entre votre terrasse et la route, vous seriez d'accord vous?

Et ces jours-là?

À Saint-Brais, je peine à comprendre comment cette idée fondamentalement cruelle de poser ce genre d'installation sous le nez de riverains a pu germer dans l'esprit de certains...

 On le sait, les éoliennes ont amené au village beaucoup de tristesse suite aux dérèglement du tissu social que leur implantation a provoqué. Les assemblées communales sont soit envahies par les amis du conseil, lorsque celui-ci a besoin de gagner une votation, soit largement désertées, y compris par les conseillers eux-mêmes, lorsque rien n'est en jeu. Le village prend l'eau. Aucun soin n'est donné à son développement, à son entretien, à sa vie sociale. 

Par chance des habitants se donnent un peu de peine pour maintenir une certaine qualité de vie. C'est le cas d'une amie, qui a fait cet été un immense travail de revalorisation de sa ferme.  Le fait que Saint-Brais soit traversé par des milliers de véhicules chaque jour et soit en plus écrasé par les deux éoliennes géantes qui le surplombent, relègue au second plan les maisons qui bordent la route, on ne les regarde pas, on passe. Mais cette ferme-là, depuis qu'elle a retrouvé toute sa fraîcheur, je ne sais pas comment dire... c'est comme si le vieux village avait retrouvé son âme. Juste sous la petite barrière qui longe le jardinet devant la maison, il y a un petit carré d'herbe que l'on a pris la peine de fleurir. C'est pas grand chose ce que je vous dis là, mais dans un village blessé comme le nôtre par la circulation intense et l'industrialisation arrogante de son environnement naturel par des aérogénérateurs, cet espace paisible revêt toute son importance.

Savez-vous pourquoi nous avions une assemblée communale hier soir? Parce que les membres du Conseil, que l'on ne présente plus, voulaient faire accepter un crédit de 17'000 francs pour l'installation de deux moloks  pour le ramassage des ordures ménagères, dans ce petit carré vert juste devant le modeste jardinet de la jolie ferme rénovée, à deux pas des fenêtres des pièces principales de séjour. Sont-ils allés voir la propriétaire pour lui parler de ce projet avant de l'annoncer dans la convocation à l'assemblée communale? Non. Elle est anti-éolienne, et la commune est propriétaire de ce petit bout de terrain entre sa maison et la route, alors vous pensez, quelle belle occasion de lui nuire! C'est leur seule motivation je crois, nuire encore et toujours à ceux qui n'apprécient pas les moulins à vent qui ont fichu la vie en l'air par ici. Cela fait complètement partie des nuisances sociales sous les parcs éoliens, ignorées en générale par les autres qui ne veulent pas faire d'histoire.

Mais ce soir ils ont perdu sur toute la ligne. Leurs copains sont restés à la maison. Ceux de mon amie pas. D'entrée elle a demandé une non entrée en matière du point 2 de l'ordre du jour et l'assemblée l'a soutenue à une majorité écrasante. Même une partie du conseil s'est rangée de son côté. Trop, c'est trop. Cette personnalité hors du commun, dévouée à sa commune depuis toujours a reçu le soutient qu'elle méritait. Enfin! Les mesquineries de quelques membres sournois des autorités communales ont été désapprouvées par la communauté. Est-ce que Saint-Brais retrouve sa dignité? 

La bonne nouvelle, c'est que les sournois sont lâchés. Ils étaient seuls, ou presque, à voter pour leurs moloks (5 contre 22) et qu'à la sortie les gens étaient contents d'avoir remis un peu d'ordre dans les affaires communales. L'autre bonne nouvelle, c'est que vraiment, les trois pires éléments de ce conseil, à la base du parc éolien, ne sont pas du tout, mais alors pas du tout appréciés et que la confiance ne règne pas... C'est ce qui se disait dans les groupes de discussion dehors.

Ouf! Tout n'est pas perdu. Deux jeunes  sont avec eux maintenant, et ils ont montré ce soir qu'ils étaient capables de renoncer à la collégialité quand les limites de l'acceptable étaient dépassées et que la solidarité était de mise.

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