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lundi 30 avril 2018

Tout n'est pas noir


Fragment d'une oeuvre de Karim Forlin, visible en ce moment-même à l'espace d'art contemporain (les halles) à Porrentruy

Je me demande comment un politicien qui connaît bien la face cachée de la transition, énergétique se démène pour empêcher le pire tout en subissant les assauts des bien pensants. Nous savons tous à quel point il n'est pas facile de faire de la politique avec des convictions. Les esprits sont formatés bien avant qu'un ministre ne prenne ses fonctions et la valse des influences mènent le bal. Un jour ou l'autre il doit donner un os à ronger aux chiens qui reniflent sa place de chef. 

C'est enrageant de penser que des décisions aux conséquences dramatiques, se prennent simplement pour calmer quelques ambitieux mal nourris. D'autant plus qu'ils feront partie des victimes de leur ignorance, mais ils n'ont en général pas pensé jusque là. Quoi que.... certains se disent prêts à subir "quelques nuisances" pour échapper au nucléaire, mais en général ils ne sont pas concernés par les projets qu'ils mijotent. Et surtout ils n'ont suivi ni la carte des nuisances jusqu'au bout, ni celle de la destination réelle des bénéfices qui seront tirés de cette mascarade écologique.

Ce qui me frappe encore dans la politique d'aujourd'hui, c'est le manque de courage. J'assiste au niveau local à des situations pathétiques où des conseils communaux se couchent devant les desiderata de citoyens influents pour ne pas rater la marche des prochaines élections, quand bien même ils n'apportent rien à l'ensemble de la population! Des mollassons en veux-tu, en voilà.

J'avoue qu'aujourd'hui je suis rarement surprise par le monde politique. Si ce n'est par le niveau déplorable qui le gangrène jusque dans ses plus hautes sphères. Les échanges de Donald et Kim en disent long sur le sujet.

Mais tout n'est pas noir. Il y a quelques années, le sujet éolien était houleux en société. Aujourd'hui les personnes informées sont bien moins rares. On ne doit plus forcément tergiverser des heures sur la sortie du nucléaire, sur la propreté des énergies vertes, sur leur efficacité. De plus en plus souvent si l'on se dit anti-éolien on entre dans des conversations passionnantes avec des gens qui abordent directement des questions de fond. Ouf! D'ailleurs lorsque je tombe sur des analphabètes verdâtres, je ne m'attarde plus (voir le post précédent). L'ignorance est la cause de la disparition des espèces. Libres à tous de choisir la disparition. 

Je termine avec deux choses:

Cette phrase lue dans cet interview de Joseph Rafanell: "l'optimisation des gouvernements repose sur des sujets auto gouvernés"

Cette émission sur France Inter dans laquelle on peut suivre la carte des nuisances cachées de la transition énergétique. 16 minutes pour mourir moins con.

Dernière minute:

J'ai assez envie de partager avec vous ce courriel reçu à l'instant de la direction du site "Geopolitique de l'électricité"

Les émissions françaises de 2017.

-Lors de la préparation de la Lettre du 27 avril consacrée à la politique Energie-Climat, nous avions utilisé un Rapport de l'Agence Internationale de l'Energie de mars 2018 intitulé "Global energy and CO2 status report-2017". Nous avions constaté que les auteurs de ce Rapport avaient certainement  eu connaissance des émissions françaises de CO2 liées à l'énergie pour 2017.

-Ces données n'avaient pas, nous semblait-il , été publiées en France. Cette lacune nuisait à la qualité du débat officiel en cours concernant la révision de la Programmation Pluriannuelle de l'Energie, d'autant plus que le Président de la République avait affirmé que la baisse des émissions étaient une priorité. Donc dans le cadre du débat, nous avons posé la question  " les autorités françaises pourraient-elles publier les données françaises telles qu'elles sont parvenues à l'Agence internationale de l'Energie ?" (Question n°214 mise en ligne sur le site du débat ppe le 18/04/2017).

-Le 27 avril , le maître d'ouvrage répond que l'Agence Internationale de l'Energie utilise les données des "Bilans énergétique de la France" disponibles sur le site du Commissariat général au développement durable, organisme dépendant du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.

-Le site en question affiche effectivement un Rapport intitulé "Bilan énergétique de la France métropolitaine en 2017-Données provisoires- Avril 2018...mis à jour le 27 avril 2018". On y lit à la dernière page :
"...les émissions françaises de CO2 liées à la combustion de l'énergie augmentent de 3% en 2017, en données réelles et de 4% à climat constant...".

Après la publication du premier Suivi de la Stratégie Nationale Bas-Carbone , Actu Environnement avait indiqué : "La France rate la première marche".
Après ces résultats concernant 2017, il semble qu'elle ait raté la seconde.

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