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dimanche 13 mars 2022

La marche pieds nus, l'oiseau et le drône...

 

 À Saint-Brais si l'on ne veut pas s'énerver face au triste spectacle des éoliennes, il faut leur tourner le dos puis descendre vers le Doubs. Mais ce n'est pas toujours facile, la descente est raide et la remontée est rude. Je ne m'y aventurais plus trop, pensant que mon âge ne tenait plus le défi: éviter de dévaler la pente,  subir la pression sur les genoux, souffrir le martyre dans mes chaussures, ces promenades se déroulaient finalement sous de fâcheux auspices. 

Jusqu'à-ce que je découvre les chaussures dites "pieds nus", que je décidai de tester sur un parcours bien accidenté et très apprécié de mon compagnon. Magnifique! Formidable! Génial! Cette sensation de marcher pieds nus apporte la légèreté qu'il faut pour appréhender le terrain et faire disparaître les embûches qui peuvent miner ces sorties. Nous avons donc pu accéder au coeur du silence, dans la forêt, où le chant d'un oiseau qui semblait seul et joyeux comme nous de l'être, nous ravissait. Ressourcement bienvenu par les temps qui courent.

Ravissement vite perturbé par le sifflement grotesque d'un drône téléguidé au dessus des cimes vertigineuses que nous admirions justement... Quel genre d'abruti délègue à son joujou le soin de survoler la nature, rompant le silence rare qui nous manque tant? Quelle joie lui procure cette intrusion technologique jusque dans les moindre recoins voués à la détente humaine et animale? Jusqu'où faudra-t-il aller pour retrouver simplement la nature?

La peur de manquer et l'incapacité de réduire ou d'évaluer correctement nos besoins énergétiques pourraient bien coûter très chers en terme d'espaces naturels ces prochaines années. Le Jura vaudois commence à sentir la menace peser sur son territoire avec tous ces parcs éoliens libérés par le TF et ses arguments qui puent l'urgence réclamée en haut lieu... 

L'équilibre mental de chacun est menacé dans le contexte anxiogène qu'alimentent des professionnels de la communication au service de porteurs de projets divers. Parallèlement, on célèbre toutes sortes de "journées"  pour attirer l'attention sur les conséquences de ces catastrophes cumulées que sont le bruit, la maladie, la biodiversité dévastée, j'en passe et des meilleurs... On a même réussi à verdir certains bruits pour les délier de leurs responsabilités. Ils n'en demeurent pas moins nocifs.

 Vous pourrez-lire ci-dessous une lettre de lecteur, pas n'importe lequel en plus, qui s'inquiète du déni ridicule et dangereux qui entoure ces attaques industrielles dirigées contre les crêtes du Jura, dans le journal de Sainte-Croix:

Bonne lecture!

Messieurs les candidats au Grand Conseil,

Ayant lu vos déclarations dans le JSC du vendredi 25 février, j'ai constaté que vous êtes tous attachés à notre région, que vous appréciez le fait qu'il y fait bon vivre, et que vous vous félicitez de ce que le calme et la beauté de nos paysages y laisse espérer pour l'avenir un développement du tourisme doux.

Une chose me chatouille: à part l'un d'entre vous, vous semblez tous ignorer qu'un important chantier est en train de défigurer les hauteurs de Ste-Croix, et que 40 éoliennes sont projetées entre le Chasseron et le Creux du Van. Vous ne dites pas un mot sur ces projets qui nous impacteront pendant les vingt prochaines années, en détruisant le calme et la beauté qui vous plaisent tant! Je ne pense pas qu'il s'agisse de votre part de méconnaissance des réalités de la région.

J'aurais trouvé honnête que vous rappeliez nettement votre position au sujet de cette industrialisation de nos crêtes. Cela aurait sans doute intéressé les 800 électrices et électeurs de Ste-Croix qui se sont prononcés en 2020 pour un moratoire sur la construction de ces machines.

"Qui ne dit mot consent", dit-on. A moins d'une claire détermination de votre part, je déduirai de votre silence que vous approuvez ce massacre. Mon vote irait donc à Zakaria Dridi qui, lui, ose affirmer: "L'installation d'éoliennes est une fausse solution".

 

Michel Bühler

Il est clair que si le passe-temps du dimanche de ces candidats est de promener des drônes au-dessus des cimes... on est mal.


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