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dimanche 2 juillet 2023

Le rempart de l'ignorance?

Vous connaissez peut-être ce petit jeu de l'Oie? En français, on dirait plutôt jeu de la dinde. On vous présente une sorte de petit livre en 3 volets: sur le premier, la première oie. Sur le second, la deuxième oie. Puis on ouvre les deux volet sur la troisième oie au centre... et c'est un miroir qui vous accueille. Je pense que ce jeu est le préféré des promoteurs éoliens

 Après de longues années d'intérêt pour la cause anti-éoliennes industrielles, j'ai levé le pied face au rempart qui s'élevait devant moi, toujours plus haut, toujours plus aveugle. À un certain moment il est devenu évident que je ne me battais plus pour défendre des espaces de nature; pour la protection de la santé des riverains; pour le respect de toute vie; pour l'avenir d'une communauté ni pour une quelconque cause en lien avec les solutions d'urgence réclamées au niveau mondial contre le réchauffement climatique. Tout cela, c'est moi qui le croyais, j'étais un peu comme le chien errant auquel le cuisinier balance un os à ronger sur une ligne de chemin de fer pendant que les convives discutent au chaud en bouffant le gigot: il a beau sentir le danger, gesticuler pour se faire remarquer, espérer attirer une quelconque attention avant que le train ne passe, ce n'est pas leur problème. Au menu ils ont des accords internationaux, des milliards à se distribuer, des procédures à accélérer pour finaliser leurs affaires et des chemins à trouver pour cacher leurs bénéfices sans repasser par la case humanité.

Fait d'ignorance le rempart? Certes un peu. Mais à un certain moment ce n'est plus l'ignorance qui nous arrête, c'est l'indifférence. Les médias se contentent de toucher du bout des doigts les dossiers qui tiennent le système en équilibre. Les journalistes ne sont pas ignorants, ils courent après le temps, comme vous et moi. Ils fabriquent des articles avec ce qu'on leur met sous la main, parce que le rempart il y a longtemps qu'ils y font face. Ils pourraient faire mieux, mais ils savent bien qu'au bout de l'enquête ils vont se heurter au système. On ne touche pas à un projet mondial controversé sans y laisser sa chemise. 

Les éoliennes de Saint-Brais sont un scandale social, écologique  et sanitaire. Celles de Sainte-Croix font pire. Qui veut savoir cela, à part ceux qui ont encore un lien fort avec leur environnement? Capituler est un réflexe non pas d'ignorants, nous avons tous accès à l'information, mais de lassitude, de dépit, de paresse intellectuelle ou de bêtise aussi. Le tout bien entretenu par le tiède confort de nos vies qui nous incite à fermer les yeux. D'ailleurs aux temps forts de ma lutte, ce que j'ai le plus entendu des gens de mon village qui acceptaient cette prise d'otages par l'industrie éolienne, c'était: "on ne veut pas faire d'histoires". Tout est là, du journaliste au politique, de la voisine à la copine, la grande peur c'est de faire "des histoires" en dépassant la pensée universelle, dictée dans les règles de l'art par ceux qui veulent écrire notre histoire...

Mais je continue d'être allumée par tout cela. Je suis la marche rapide de l'industrie éolienne, qui traverse tous les scandales qui l'accompagnent sans avoir à s'en inquiéter. Une espèce d'engouement l'accompagne qui me fait penser à de la peur, la peur du manque de solutions crédibles au dérèglement climatique. Elles sont en quelque sorte le crucifix que l'on brandissait devant le diable...

Par exemple, qui s'étonne et s'inquiète du fait que le déploiement massif d'éoliennes industrielles à travers le monde, ne change en rien la domination des énergies fossiles? Comme on peut le lire ici (clic).

En lisant cet autre article de Monsieur Benjamin Triebe: "Malgré le tournant énergétique : Les fabricants d'éoliennes luttent contre le marasme - et les sous-traitants suisses avec eux“ dans la NZZ (digitale) du 28 juin, je me suis demandée quelle place pouvait bien avoir les riverains concernés par les nuisances des éoliennes dans la tête, du journaliste déjà (qui, cela dit en passant, ne connaissait pas la société Enercon (!), jamais citée dans son article et hyper présente en Suisse, notamment au côté des lobbys de l'éolien) et dans celles des acteurs de ce business en général? La même que celle du chien errant bloqué sur la ligne de chemin de fer avec son os, non?

Ils ne sont pas ignorants, ils sont prisonniers volontaires je dirais pour les uns et indifférents pour les autres.

 Ci-dessous la traduction de cet article, qui m'a un peu soûlée je l'avoue. Ces lamentations autour de leur compétitivité, cela fait dix ans qu'on nous en parle. C'est bête, quand on sait tout ce dont on ne parle jamais au sujet des éoliennes...

 NZZ du 28 juin 2023, article de Benjamin Triebe:

Malgré le tournant énergétique : Les fabricants d'éoliennes luttent contre le marasme - et les sous-traitants suisses avec eux

L'époque des records d'immatriculation des éoliennes en Europe est révolue. La Chine a d'abord distancé le pionnier, bientôt les Etats-Unis pourraient faire de même. Gurit et Schweiter espèrent un nouvel élan.

 

Les commandes européennes pour la construction de nouvelles éoliennes sont devenues rares.

Plus on se dispute en Europe à propos des éoliennes en raison du changement climatique, moins on en construit. La lenteur des procédures d'autorisation et de planification se fait douloureusement sentir dans le secteur. En raison des obstacles bureaucratiques beaucoup moins importants, on préfère le solaire à l'éolien, écrivait récemment la banque privée Mirabaud.

L'équilibre se modifie. Certes, le nombre d'éoliennes commandées dans le monde au premier trimestre 2023 est le plus élevé jamais enregistré à cette période. Leur capacité s'élève à 23,5 gigawatts, selon les calculs du cabinet de conseil Wood Mackenzie. Près des deux tiers de ce chiffre sont toutefois imputables à la Chine. La tendance observée en 2022 s'est donc poursuivie. L'Empire du Milieu reste le moteur absolu du marché éolien, et cela ne changera pas de sitôt, a commenté Wood Mackenzie.

 

La Chine est un terrain difficile

Pour les grands fournisseurs occidentaux d'éoliennes et leurs sous-traitants, ce n'est pas une bonne nouvelle. D'une part, de grands fabricants locaux sont présents en Chine et d'autre part, la guerre des prix y est très intense. Le boom en Chine est renouvelé par des objectifs locaux de production d'énergies renouvelables. Les fournisseurs occidentaux préfèrent se concentrer sur la protection de leur rentabilité. Au premier trimestre, leurs commandes étaient inférieures de 9 % à celles de l'année précédente.

Les quatre grands producteurs occidentaux - Vestas, Siemens Gamesa, GE Renewable Energy et Nordex - ont accumulé l'an dernier des pertes cumulées de près de 5 milliards d'euros. Au premier trimestre, les vents contraires se sont poursuivis, seul le danois Vestas a réalisé un petit bénéfice en raison de ses activités de service. L'incertitude politique, la lenteur des processus d'homologation et le renchérissement élevé pèsent sur le secteur, a déploré le patron de l'entreprise Henrik Andersen.

 

L'entreprise Gurit de Wattwil observe attentivement l'évolution du marché éolien. Elle fournit aux fabricants d'éoliennes des matériaux de construction légers et des plastiques haute performance pour les rotors. Selon la banque d'investissement Stifel représente plus de 85 pour cent du chiffre d'affaires.

 

L'année dernière, les recettes ont atteint près de 500 millions de francs grâce à l'achat de la société danoise Fiberline Composites, qui a permis d'élargir l'offre de produits pour les pales de rotor. Le bénéfice d'exploitation corrigé a toutefois baissé de deux tiers pour atteindre 11 millions de francs. Le cours de l'action a perdu environ 45 pour cent depuis début 2022.

 

 

 

 

Les États-Unis pourraient aussi dépasser l'Europe

 

Gurit a également déçu avec son chiffre d'affaires au premier trimestre ; un nouveau recul organique a été enregistré. L'entreprise ne souhaite pas s'exprimer davantage sur l'évolution du marché avant la publication des résultats semestriels à la mi-août. L'UBS a récemment commenté que l'élan opérationnel s'améliorait apparemment pas à pas. Mais 2023 reste une année de transition.

 

Depuis 2020, Gurit a construit des centres de production en Inde et au Mexique. L'Inde dessert également la Chine - et le Mexique va devenir important pour les États-Unis. Car l'Amérique du Nord, troisième marché éolien mondial après l'Europe, gagne en importance grâce à la politique de subventions du président Joe Biden.

 

Schweiter, un fabricant de matériaux composites de Steinhausen, compte également sur cette évolution. Le secteur des matériaux de base de l'entreprise, qui a contribué l'an dernier à 19 pour cent du chiffre d'affaires, fournit également le secteur éolien. Avec des sites de production en Amérique du Nord et de bonnes relations avec tous les fabricants de turbines, l'entreprise est bien positionnée pour pouvoir profiter de la grande reprise attendue aux Etats-Unis, répond le chef des finances Martin Klöti à la question.

 

Schweiter voit de l'espoir pour 2024

Schweiter fabrique du balsa et des mousses synthétiques pour les pales d'éoliennes. Comme Gurit, Schweiter a récemment fait une acquisition pour renforcer ce segment : la société polonaise JMB Wind Engineering. JMB représentera environ 6 pour cent du chiffre d'affaires du groupe. L'année dernière, les recettes avaient encore baissé de 2 pour cent à 1,2 milliard de francs ; le bénéfice d'exploitation (Ebit) a reculé de deux tiers à 43 millions de francs. Les actions ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis début 2022.

En mars, Schweiter pensait encore qu'un nouveau cycle de croissance commencerait cette année dans le secteur éolien. Désormais, selon le directeur financier Klöti, ce démarrage n'est attendu que dans le courant de l'année 2024. Il cite lui aussi la lenteur des procédures d'autorisation comme l'une des principales raisons de ce retard. En outre, les processus de vente aux enchères de l'énergie éolienne en Europe traînent en longueur en raison de critères peu clairs.

Les composants hybrides de Gurit et Schweiter sont demandés parce qu'ils réduisent le poids des rotors d'une éolienne. Ces pales sont devenues de plus en plus longues au fil du temps. La capacité de production d'électricité des turbines a donc augmenté et elles sont devenues plus attrayantes pour les exploitants de parcs éoliens. Le prix de vente d'une turbine par mégawatt atteint a baissé, ce qui a à son tour pesé sur la rentabilité des fabricants. Il leur est désormais encore plus difficile de répercuter l'inflation des prix des matières premières sur leurs clients.

 

Siemens Gamesa rattrapé par le passé

Mais le manque de nouvelles éoliennes n'est pas le seul problème : les défauts des anciennes installations peuvent également poser problème. Vendredi dernier, les actions de Siemens Energy, la société mère de Siemens Gamesa, ont chuté de 37 pour cent. L'entreprise a dû reconnaître qu'elle devait dépenser plus d'un milliard d'euros pour remédier à des problèmes de qualité. A cela s'ajoutait le deuxième avertissement sur bénéfices consécutif. Jusqu'à 30 pour cent des éoliennes terrestres de Siemens sont concernées. Vestas a également dû dépenser 600 millions d'euros hors budget en 2020 en raison de défauts.

Il existe tout de même un palliatif aux obstacles à l'homologation en Europe : le remplacement d'installations existantes par des éoliennes plus récentes et plus performantes est plus facile à imposer que de nouvelles installations. Selon la banque Bernstein, les éoliennes sont conçues pour une durée de vie de 20 à 25 ans. D'ici 2030, des installations terrestres d'une capacité totale d'environ 150 gigawatts auront plus de 20 ans dans le monde. Un grand nombre d'entre elles se trouveront en Europe, l'ancien continent pionnier.

D'ici la fin de l'année, le nombre d'éoliennes installées dans le monde sera suffisant pour produire un total d'un térawatt d'électricité, prédit Wood Mackenzie. Il a fallu plus de 40 ans pour atteindre cette capacité de production. La barre des deux térawatts sera en revanche franchie dans les huit prochaines années. La seule question qui devrait se poser est de savoir où se situeront ces roues.

1 commentaire:

  1. Donc PLCH ne fera pas référendum contre la wind express... Il y a eu zéro réaction pour le jugement de Sainte-Croix. Et zéro réaction contre la windexpress. Sainte-Croix, Mollendruz, Eole Jorat sud, Grati, bientôt Bel Coster bientôt construits. Je me demande à quoi sert PLCH? Garder tout les opposants à l'oeil, les laisser croire qu'ils font quelque chose mais faire en sorte que tout soit sous contrôle? C'est mon côté sale langue mais ce sentiment désagréable m'habite depuis un certain temps. à PLCH, on a pas l'âme de zaddistes. Et donc je me demande à quoi servent mes 250 francs de cotisation. C'est pourquoi, je viens de démissionner après plusieures année d'engagement oû je n'ai pas compter ma peine. Cette fois c'est officiel, il n'y a plus de défenseurs de l'environnement dans ce pays.

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