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samedi 13 février 2016

Le climat, les éoliennes et les convictions


Dessin tiré de la bande dessinée "Les Indociles" volume 5 de Camille Rebetez et Pitch Comment, aux éditions Les enfants Rouges

Je rencontre dans le train un type assez sympathique et sûr de lui. Pour je ne sais quelle raison nous en venons à aborder le sujet du climat. Il me dit qu'il a une théorie sur le réchauffement climatique et se met à me l'expliquer. Je vous avoue que je n'ai pas compris grand chose. Une histoire de CO2 stockés depuis des millions d'années on ne sait où et qui semblent revenir à la surface indépendamment des activités humaines. Quelque chose dans ce style. Il faut dire que sur le climat j'ai cessé de me poser douze mille questions. J'ai lu pas mal de choses intelligentes aussi pertinentes les unes que les autres bien que défendant des points de vue opposés. J'en ai déduit que la vérité sur les causes du réchauffement climatique n'était pas encore à jour et que les moyens susceptibles de lutter contre représentaient un tel business que nous n'étions pas prêts de la connaître. 

C'est ce que je dis à mon interlocuteur et partant lui donne ma position contre les éoliennes industrielles, imposées comme solution à un problème non posé. Le dialogue qui a suivi m'a laissée perplexe:

- Ah moi je suis pour les éoliennes, me dit-il. J'ai voulu en poser une d'ailleurs chez moi.

- Et cela vous été refusé j'imagine?

- Oui

- Évidemment la production individuelle est mal vue...

- Mais je trouve bien quand même. Il faut décentraliser la production!

- Mais ils ne décentralisent rien du tout. Le courant produit par ces parcs éoliens n'est pas destiné aux riverains! Il est injecté dans le réseau qui nécessitera de nouvelles lignes pour acheminer cette production vers les centrales de distribution. 

Je lui  explique les multinationales, les contrats signés avec les communes qui limitent leur accès à ce courant produit sur place, le reste étant destiné aux marchés de l'électricité suisse et européen.

- Mais oui mais oui, exactement. Me répond-il. Comme si je ne lui apprenait rien. Mais il enchaîne avec le bruit des éoliennes: "Faut pas me dire qu'elle font du bruit, j'ai habité sous les éoliennes en Allemagne. Elle ne font pas de bruit!"

- Ne me dites pas cela à moi, j'habite à proximité de deux éoliennes et elle m'ont réveillé six fois cette nuit! Et cela fait depuis avant Noël que ça dure!

Il me regarde  comme si je n'avais rien dit en fait. Je lui pose alors la question: "Vous étiez proche de géantes de plus de 120m de haut?" Il ne me réponds pas clairement mais il fait des gestes avec la main et dit "Vlouf vlouf, c'est rien cela". Il part dans une longue théorie sur les bruits en ville avec voitures, bistrots et trains. Je lui demande si c'est une raison pour créer de nouvelles nuisances sonores dans les milieux naturels préservés de ce fléau? Pas de réponse. Je lui parle de la continuité du charbon, du gaz, du nucléaire, il est d'accord avec tout ce que j'avance. Mais soudain il se réveille et me dit que construire des parcs éoliens en Algérie, ça c'est bien! Ils en ont besoin là-bas! Je lui demande si il sait qui construit ces parcs et à quel marché la production est destinée? Si il pense vraiment que les autochtones vont être les bénéficiaires de cette production? Je lui raconte les constructions des champs solaires au Maroc, des parcs éoliens au Mexique, qui se révèlent n'être que des prétextes de colonisations des sols pour des intérêts bien éloignés que ceux qui les exploitaient jusque là ou qui y vivent. Il me regarde, ne répond pas. Nous sommes arrivés à destination. Nous nous séparons. Je ne saurai jamais ce qu'il aura retenu de cette conversation. Mais moi j'ai vu un type convaincu que les éoliennes c'était bien, mais incapable de me dire pourquoi. Comme trop souvent.

Bon, ce n'est pas parce que l'information circule mal et intéresse peu que nous allons suivre bêtement la tendance. Le dernier article de J.P Rioux nous apporte de nouveaux éclaircissements sur le bateau ivre, comme il l'appelle, à lire ici

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