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mercredi 4 octobre 2017

Mon beau pays, roi des forêts, suivi de ma belle commune reine du mobbing.




En regardant ce reportage, Arte, le grand tour de Suisse-du Jura au Valais, je me suis pincée quelques fois pour être sûre que je ne rêvais pas. Si après sa diffusion nous ne nous heurtons pas à des hordes de touristes affamés de traditions, de paysages purs et de populations authentiques devant chacune de nos portes, ce sera miracle...

Mais que sont devenues les milliers de voitures qui traversent chaque jour cette contrée idyllique? Où sont les routes? Les éoliennes géantes qui anéantissent déjà l'image voulue dans ce reportage? Cette région magnifique est terriblement menacée par l'industrialisation verte et la surcharge du trafic routier.  Etrangement on n'entend pas un mot, on ne voit pas une image pour témoigner de cette politique lamentable qui conduit au mitage de ce territoire mythique par des industriels sans scrupule.

Il est encore question des habitants, les taignons comme on dit, qui seraient francs et loyaux... Pardon d'émettre quelques réserves là aussi... Il faut dire que j'en ai fait une toute autre expérience en tant que résistante, opposante et rebelle à la colonisation industrielle de cette région sous prétexte de transition énergétique (2500 milliards de dollars dépensés à ce jour dans le monde pour installer des panneaux solaires et des éoliennes géantes qui envahissent des surfaces incalculables et ne produisent qu'un pour cent de notre consommation d'énergie à l'heure actuelle!) Un constat qui mériterait une certaine réflexion et une pesée d'intérêts... Il a fallu remuer sec pour trouver quelques francs et loyaux résistants! Ceux qui le sont encore, je l'avoue, sont dignes de cette réputation et imposent le respect. Le plus emblématique pour moi, est très malheureusement décédé tout près de ce parc éolien qui a déchiré son coeur et celui de sa famille. Il était franc et loyal, jamais il n'a renié ses convictions, même face à ses amis, voisins, collègues de toujours critiques et parfois mauvais, il assumé sa loyauté à cette région. Un tout grand personnage, un taignon comme on en trouve de moins en moins.

J'aurais pu laisser passer ce reportage comme on regarde jouer un canard sur les eaux polluées  du Doubs, avec amusement et n'en retenant que l'image, mais la culture du mythe des Franches-Montagnes, aujourd'hui n'est plus possible. Faire croire aux gens qu'ils sont toujours les mêmes et que rien ne leur arrive est suffisamment grave dans le contexte actuel pour ne plus laisser passer de telles inepties sans réagir.

Non, les employés des CJ n'ont pas échappé à la pression entrepreneuriale. Non les habitants des Franches ne sont pas des privilégiés qui vivent dans un cadre de contes pour enfants. Non Patrizia ne vit pas de sa passion, sans doute avec ou pour sa passion, mais pas de. Peu vivent ici de leur passion, comme ailleurs les contraintes sociales et administratives veillent au grain. Non le train à vapeur n'est pas leur moyen de locomotion. Non ils n'ont plus la mentalité résistante que leurs parents ont pu avoir. On ne trouve pas nos chevaux sauvages dans les forêts. On ne résiste pas à l'argent facile proposée par les promoteurs aux communes qui ont de la peine à s'en sortir, quitte à en payer le prix fort en terme de terre et de qualité de vie. Et tant pis pour les chevaux si leur avenir se dessine en stabulation libre devant leur box. Les Franches-Montagnes seront comme le reste, sacrifiées sur l'hôtel de la société de consommation. Réduire ce problème en ouvrant une fenêtre sur des vieux restes menacés n'y changera rien. Faire croire que ses habitants sont encore farouches face à cet état de fait contribue à les mettre en danger.

Francs et loyaux? Comme les prétendants aux trônes de ma commune, qui envoient un tout-ménage inutile avant le lancement de la campagne pour les élections communales? Inutile mais lourd d'intention: la façon dont sont présentées les candidats tente à orienter directement les ayants droit là où les rédacteurs le souhaitent. Une petite manipulation machiavélique qui n'a rien de franche, ni de loyale. C'est à ce pain-là que je suis nourrie moi dans ma commune des Franches: les petits arrangements entre amis, faussement bien intentionnés, les coups dans le dos et le mobbing. Les deux outsiders qui faussent le jeu voulu par les candidats de "la liste d'entente",  mériteraient une victoire cinglante, ne serait-ce que pour rappeler que nous sommes vivants et capables de choisir nos représentants sans se faire manipuler. En tous les cas en ce qui me concerne je ne m'abaisserai pas à cette manipulation et je regrette ce qu'elle augure pour l'avenir du village déjà bien amoché par les législatures précédentes.

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