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vendredi 22 avril 2022

On fait de la m.... Et alors?

 

L'émission de Temps Présent, La finance lave plus vert, à suivre ici

 

 Le journalisme d'investigation est-il mort? En regardant Temps Présent hier soir c'est peut-être bien ce qui m'a le plus inquiétée. Son titre "la finance lave plus vert" augurait bien quelques révélations mais je ne crois pas avoir appris quelque chose. Que Bertrand Piccard nage davantage dans les eaux sales des sociétés comme Umicore que dans celle de la décroissance heureuse, on le savait. Les montagnes polluantes abandonnées par des multinationales qui utilisent notre épargne AVS pour les faire oublier dans de nouveaux investissement verts (lesquels?) on le savait aussi. Toutes ces aberrations et autres horreurs qui ont nourri le monde de la finance et le nourrissent encore on le sait.

Mais bref, je ne vais pas refaire le procès de ce système "to big, to fail". qui n'est pas prêt d'être changé.

En fait ce qui m'a interpellé, ce sont les limites qui entourent le reportage, on y ressent le respect de la légalité et du politiquement correct du début à la fin. Toutes ces choses dégueulasses qu'il y aurait à dire, ne se disent pas. Les big boss jouissent d'articles de loi qui leur permettent de visionner leurs interviews avant leur diffusion, de négocier ce qu'ils veulent refaire ou de faire supprimer leur intervention. La majorité de leurs actes est protégée par le secret d'affaire. Ils se contentent de plus en plus de s'exprimer dans des petits courriels adressés aux journalistes en guise de participation...

Quand à la fin du reportage la militante pour le climat écoeurée par ce qu'elle vient d'apprendre (?!) décide de placer ses économies dans une banque alternative et les panneaux solaires, on peut se demander ce qu'elle a compris exactement. Peut-être qu'une petite intrusion sur les nouveaux investissements verts de ces sociétés nous aurait apporté un éclairage bienfaisant à l'heure où le puissant lobby éolien obtient des avantages inimaginables au niveau européen pour coloniser  les terres et (plus proche de nous) des entraves à la démocratie en faisant revoter les communes qui ont déjà refusé des éoliennes sur leur territoire! Sans parler des horreurs commises au nom des énergies renouvelables aussi bien sur le plan humain qu'écologique dans les pays les moins pinailleurs sur les droits humains.

Finalement la gifle de Will Smith aux Oscars aura peut-être mieux déservie des sociétés comme Majid al Fouttaim  (lui qui fait la pub pour leur piste de ski dans un centre commercial de Dubail!) que les révélations sous haute surveillance de Temps Présent.

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