J'ai retenu de l'actualité jurassienne un compte rendu qui pourrait être banal, de l'assemblée communale de Alle qui a décidé d' augmenter la quotité d'impôt malgré une augmentation sensible de la population et une zone industrielle bien développée, comme l'a fait remarquer le maire de la commune dans la presse locale.
Ce qui m'a amené à me poser quelques questions:
À Delémont, les autorités ne décolèrent pas d'avoir dû renoncer à un projet immobilier qui, selon elles, aurait permis à la commune de drainer quelques millions d'impôts supplémentaires et la sortir des chiffres rouges. Or, Delémont n'a jamais eu autant d'habitants et sa zone industrielle n'est pas en reste.
À Alle, la construction d'une éolienne géante a été proposée pour améliorer les finances publiques.
Quelques années plus tôt, à Saint-Brais, deux éoliennes géantes ont été installées pour sortir la petite commune des chiffres rouges dans lesquels elle baigne depuis longtemps. Elle y baigne toujours, ce qui fait que les autorités rêvent de construire d'autres éoliennes industrielles pour d'autres rentrées d'argent bienfaisantes.
Alle explique ses difficultés à joindre les deux bouts par le fait que l'augmentation de sa population a engendré de nouveaux frais au niveau des services publiques.
Delémont refuse de porter cet aspect-là des choses dans sa réflexion d'extension des zones d'habitation et Saint-Brais se vante dans les papiers de Suisse Eole, de vivre un boum immobilier depuis qu'elle marche avec le vent... On ignore par contre ce que ce "boum" représente en nombre d'habitants, mais on sait que les caisses sont toujours aussi vides.
De qui se moque-t-on?
Avons-nous affaire à la tête de nos communes (aussi bien qu'à la tête des nations) à de parfaits idiots, incapables de penser plus loin que le bout de leur nez? De n'argumenter qu'en fonction de leurs intérêts ou alors de leur niveau intellectuel?
Pourquoi la presse se contente-t-elle de ne relever que les déclarations des élus? Pourquoi ne pose-t-elle pas un regard critique sur des arguments contradictoires qui mettent en évidence l'échec au-devant duquel nous ne cessons de nous précipiter, comme si nous ne connaissions que deux ou trois solutions face à une évolution qui échappe complètement au contrôle politique et citoyen?
Où allons-nous?
Ici peut-être: Limnos, Lesbos, Chios... La Grèce, on peut le dire, s'est vautrée dans la société de consommation soufflée par l'Europe, sans regarder derrière elle ni autour d'elle... Il ne semblait plus y avoir de limite à son développement. À ce jeu, d'autres savent jouer mieux, bien mieux que les acteurs locaux. Une fois la porte ouverte le retour en arrière semble bien difficile, voir impossible et cruel. Pour éponger cette course en avant il faut maintenant payer et les bénéficiaires des dettes engendrées par ces années de "consommation et de développement heureux" se frottent les mains.
Une fois de plus la cloche a sonné la fin de la récréation et les nouveaux maîtres n'ont pas "montré de l'index et sorti les réglettes" mais des massues pour imposer le nouvel ordre.
Il faut lire l'entretien avec Roxane Mitralias dans Contretemps. En fin d'article on trouve le visage découvert de la transition énergétique. J'y reviendrai, les parallèles ne manquent pas.
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