Berne, le 6 mai 2014
Une première étude révèle l’impact visuel cumulé des parcs éoliens sur le
paysage et la population du Canton de Vaud et d’une partie du Canton de
Neuchâtel (Val-de-Travers)
La Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage (FP) a
mandaté le bureau d’étude Meteotest à Berne pour établir une étude sur la
visibilité des parcs éoliens planifiés en Suisse. La méthodologie et les
périmètres d’études ont été définis de concert entre Meteotest et la FP et avalisés
par l’Office fédéral de l’Environnement.
Le but de l’étude est de produire des analyses de visibilité du point de
vue de la population concernée. Les analyses de visibilité ne sont dans la
règle calculées que pour un seul parc éolien planifié. Les effets de parcs
éoliens voisins ne sont pas pris en compte. Dans cette étude, il a été procédé
à une évaluation cumulative de la visibilité de parcs éoliens planifiés dans le
Canton de Vaud et dans une partie du Canton de Neuchâtel (Val-de-Travers), cela
dans le but d’établir une vision d’ensemble des impacts potentiels sur la
population. Ces analyses ont été établies sur la base des zones de planification
de parcs éoliens définies dans les plans directeurs cantonaux vaudois et neuchâtelois.
L’analyse de visibilité se base sur le modèle numérique de terrain DHM25.
Pour chaque cellule de 25 m x 25 m, la visibilité des 174 machines du périmètre
d’étude a été calculée au centre de la cellule à une hauteur de 1,5 m au-dessus
du sol. La distance de l’observateur à la machine joue un rôle central. C’est
pourquoi, dans un rayon de 10 km, différents domaines d’éloignement ont été
définis, puis pondérés afin d’établir l’effet visuel en fonction de la
distance. Cela a pour effet de prendre en compte la réduction conséquente de
l’impact visuel d’une installation avec l’augmentation de la distance.
Au total, 524'629 personnes vivent dans le périmètre d’investigation. Alors
que 1% de la population (5'122 personnes) voit une ou plusieurs installations
dans un rayon de 1 kilomètre, ce taux augmente à 17,7% (92'881 personnes) pour
un éloignement jusqu’à 5 km. Finalement, dans le rayon d’étude maximal (jusqu’à
10 km) une partie substantielle de la population est concernée par des installations
visibles, soit 38,1% (200'077 personnes). L’étude indique cependant aussi que
l’impact visuel des installations diminue de manière marquante dans ce rayon.
Il n’a cependant pas été tenu compte de l’effet visuel engendré la nuit par
l’éclairage obligatoire des machines pour des raisons de sécurité aérienne.
Les régions où le cumul de l’impact visuel se révèle le plus important sont
centrées autour d’Yverdon, Echallens, Vallorbe et le Val-de-Travers. Pour la
région d’Yverdon, la distance atténue l’effet, mais celui-ci porte sur une
population plus importante. La région d’Echallens, à l’habitat plus dispersé et
à la géographie collinéenne, étant ceinturé de quatre parcs éoliens, est
impactée de manière plus conséquente. Plus surprenant est l’impact élevé dans
les vallées jurassiennes encaissées de Vallorbe et surtout du Val-de-Travers.
En effet, ces deux régions sont peu peuplées en regard du Plateau. Ce qui
s’avère déterminant pour Vallorbe est la proximité, à moins de 5 km et de part
et d’autre de la vallée, de deux parcs éoliens dont les machines s’alignent au
sommet des crêtes. Pour le Val-de-Travers, l’importance de l’impact résulte de
l’addition, dans un rayon de 5km, des plus gros parcs éoliens planifiés en
Suisse romande, que ce soit du côté neuchâtelois de la vallée ou du côté
vaudois. Ainsi rien que depuis les localités de Couvet, Môtiers et Fleurier ce
sont plusieurs dizaines de machines qui occuperont l’horizon dans les quatre
points cardinaux. La notion d’industrialisation du territoire prend ici toute
sa dimension de part l’impact spatial hors norme des éoliennes industrielles.
L’étude montre que les facteurs déterminants sont la proximité des
installations et la densité de la population. Si les villes et les grandes
localités vaudoises (à l’exception d’Yverdon et la région d’Echallens, Orbe et
la Sarraz, ainsi que Sainte-Croix avec quelques éoliennes situées à moins de 2
km) sont épargnées par l’impact visuel cumulé des parcs éoliens, cela est dû à
l’éloignement de ces derniers des bords du Léman.
En ce qui concerne le Canton de Neuchâtel, l’étude centrée sur le Canton de
Vaud, ne s’est étendue qu’à sa partie Sud-Ouest, le Val-de-Travers. Cependant,
par analogie de méthode, on peut estimer que l’impact visuel sera maximal dans
les Montagnes neuchâteloises, en particulier à La Chaux-de-Fonds, où trois
parcs éoliens situés à moins de 5 km barrent l’horizon sud de la troisième
ville de Suisse romande.
L’étude s’est concentrée sur l’impact visuel sur la population dans les
lieux de résidence. Pour avoir une vision globale, il s’agirait cependant
d’étendre les analyses de la visibilité des installations depuis les crêtes
jurassiennes et les collines vaudoises, ainsi que depuis les sites
emblématiques, tels que les châteaux et les points de vue fortement parcourus à
l’instar de la Dent de Vaulion, le Chasseron ou le Creux du Van.
La méthodologie développée pour cette étude permet d’établir une première
vision d’ensemble de l’impact de parcs éoliens dans une région. L’étude montre
que des éoliennes seront plus ou moins visibles pour plus de 200'000 personnes
sur une zone habitée par plus d’un demi-million de personnes. Dans un pays
aussi densément peuplé, il s’agit là d’un outil de planification qui devrait
être mis impérativement en œuvre par les autorités cantonales et communales
avant toute implantation d’éoliennes. Les études d’impact réalisées à ce jour
en Suisse ne sont menées que dans le cadre de projet spécifique, parc éolien
par parc éolien. Mais, les éoliennes industrielles, de par leurs dimensions
hors normes, ont une incidence spatiale qui va bien au-delà de tout de qui a
été construit dans notre pays à ce jour. Si l’on ajoute à cela leur
concentration dans certaines régions, il paraît logique d’adapter notre
outillage analytique à cette nouvelle problématique afin d’éviter au maximum
les impacts environnementaux et sociaux.
FONDATION SUISSE POUR LA
PROTECTION ET L'AMENAGEMENT DU PAYSAGE (FP)
Roman Hapka, 079 601 76 64
Annexes:(les annexes non publiées ici sont disponibles sur demande à Voisine)
-
Etude :
Sichtbarkeit von Windenergieanlagen Sichtbarkeitsanalysen für Windpark-Planungsgebiete
(Schwerpunkt Kanton VD), Meteotest octobre 2013, seulement en allemand, résumé
en français.
-
Illustration 1:
Zone d’étude avec périmètres de 1, 2.5, 5 et 10 km
-
Illustration
2 : Visibilité des installations de production d’énergie éolienne dans un
périmètre de 0 à 10 km (entre 0 et plus de 50 éoliennes)
-
Illustration
3 : Exposition de la population dans un périmètre de 0 à 10 km pondéré
avec la distance (nombre d’éoliennes
fois le nombre d’habitants)
Et toujours pendant ce temps là, alors que la construction d'infrastructures dévoreuses d'électricité et d'énergie explosent dans le canton de Vaud, les pro éoliens affirment encore et toujours que:
RépondreSupprimer- "les éoliennes doivent être construites pour nous sortir du nucléaire"
- "des milliers de ménages seront alimentés par leur production verte"
- " c'est bon pour limiter le Co2, le réchauffement climatique, et préserver l'environnement"
etc.
Comme le parc Aquatis, au-dessus de Lausanne, qui dès sa mise en fonction aura déjà "mangé" les quelques pour cents annuels, que sont censés produire avantageusement les parcs éoliens prévus dans le Jorat et qu'il est soit-disant urgent de construire...
Voici la présentation que fait M.Yves Christen, président du conseil de fondation Aquatis:
« Nous construisons AQUATIS pour laisser à nos enfants un symbole de notre volonté d’agir pour préserver l’environnement et l’eau, ressources vitales de la planète.»
http://www.aquatis.ch/page.php?label=home
Le moins que l'on puisse dire c'est que nous n'avons la même analyse de la situation, ni le même point de vue sur la manière dont nous devons agir.
Pour préserver notre environnement proche, tout aussi important que celui de la planète me semble-t-il, je n'aurais pas construit une telle infrastructure, mais planté des arbres et laissé les champs en paix...
Pour éduquer les enfants, il y a d'autres moyens, moins technologiques et plus profitables.
Et je ne construirais donc pas non plus ces centaines d'éoliennes monstrueuses, de béton et d'acier, dans les forêts du Jorat, et sur l'arc jurassien vaudois, pour produire une électricité confidentielle, consommée avant même leur construction, par des projets tel que celui d'Aquatis...
Objectivement, les 170 éoliennes vaudoises ne servent déjà plus à rien en terme de production "avantageuse et respectueuse de notre environnement" au vu de la vitesse à laquelle se développent les infrastructures du canton et donc l'augmentation de la consommation d'électricité.
Ce blabla écologique de nos politiciens est de plus en plus absurde, ridicule et inconséquent.
Gravement inconséquent...
Je ne l'avais jamais imaginé sous forme de zone. Mais si je résume bien, si ces éoliennes sont construites la totalité (ou presque) du canton de Vaud serait à moins de 10km d'une machine ?
RépondreSupprimerInquiétant quand on trouve des études qui signalent des risques sur la santé en raison d'infrason sur des portés de 10km !
Inquiétant certes... Mais chevachollet et leurs potes adorent imposer des nuisances partout, pour tous. Ce sont les nouvelles règles de l'humanité et elles se font une joie de les imposer.
RépondreSupprimer