jour 4
“Si dans l’intérieur d’un État vous n’entendez le bruit d’aucun conflit, vous pouvez être sûr que la liberté n’y est pas”
Montesquieu
En Suisse les anti-éolien marchent à contre courant, ils sont considérés comme appartenant à un mouvement d'opposition et traités comme tels. Cela empêche une approche rationnelle du sujet et permet au pouvoir, aux médias et aux lobbys de maintenir les arguments contre l'industrialisation massive de zones naturelles au niveau d'une idéologie propre à une minorité. Afficher son opposition demande donc du courage et de la détermination.
Depuis le début de notre lutte, nous avons constaté que la majorité des citoyens ne se sent à l'aise dans aucune forme d'opposition et n'ose pas s'engager activement ou simplement s'afficher ouvertement contre ce qui semble être la majorité bien-pensante. Et pour cause:
- Au parlement jurassien un député anti-éolien s'est fait humilier publiquement par l'ex-ministre PDC Philippe Receveur, parce qu'il avait mis en doute l'intégrité de la relation des acteurs cantonaux avec la société Ennova (société qui a finalement été au coeur d'un gros scandale financier et de corruption avec les SIG).
- En assemblée communale à Saint-Brais un conseiller communal vert, André Frésard, a balancé aux anti-éolien le fameux: " qu'ils ferment leurs gueulent et arrêtent de faire chier" parce qu'ils suivaient de près le dossier éolien du village.
- L'ex-maire de la ville de Lausanne, Daniel Brélaz, vert également, qualifie les opposants aux usines électriques géantes qu'il affectionne de "vieux croûtons" et "d'arriérés".
- La parlementaire verte libérale Isabelle Chevalley a traité les victimes des nuisances des éoliennes qui se plaignaient "d' égoïstes" à qui il fallait "couper le courant".
- Le socialiste Roger Nordmann quant à lui au début de la résistance a traité les jurassiens sur les ondes de la radio romande "d'assistés" qui feraient mieux d'accepter des parcs éoliens que de profiter de la péréquation financière.
Je vous épargne les détails de l'attitude des maires de (ex)Tramelan, Premier, Sainte-Croix, Charrat, Saint-Brais ou des acteurs de Suisse Eole, vis-à-vis de ceux qui ne partagent pas leur avis sur la question des éoliennes. Et encore sur les silences coupables de l'Office fédéral de l'énergie à propos des nuisances constatées à l'ombre des parcs et de sa complicité dans la publication d'études favorables aux aérogénérateurs à 300m des habitations. Il faut en plus compter avec l'impuissance (bienvenue...) de la justice face aux recours des opposants, faute de lois adaptées aux problèmes que posent ces machines. Et cetera, et cetera.
En Suisse, pays dont le fédéralisme fait rêver les démocraties vacillantes d'Europe, l'opposition la mieux tolérée est celle qui se tait, comme partout où le pouvoir a des intérêts que l'opinion publique ne doit pas contredire. Certes les citoyens peuvent s'exprimer, mais ils n'y sont pas encouragés, ne sont pas écoutés et on les attaque en tant que personnes pour éviter de parler de leurs arguments. Comme la mentalité n'y est pas farouchement révolutionnaire, mis-à-part pour les mouvements populistes qui font miroiter ordre et protectionnisme en couvrant toutes les voix, les foules ne sont pas faciles à atteindre.
Les manipulateurs au pouvoir savent exactement comment maintenir l'illusion d'une démocratie sans garantir le débat public. Les minorités sont muselées d'une autre manière et ceux qui les font taire ne sont pas ceux que l'on pensait trouver dans ce rôle-là. Des verts, des socialistes, des démocrates qui se disent chrétiens, pris au piège des méthodes orchestrées par les milieux de la finance, véritables maîtres du monde aux commandes de l'énergie depuis la nuit des temps.
Quand les conflits ne feront plus aucun bruit, il sera trop tard, aussi pour ceux qui tentent de les étouffer!
Une vérité qui dérange Un mensonge qui rassure |
Il n'y a pas que Montesquieu pour nous amener à réfléchir à partir d'une seule phrase. En voici encore une qui résume parfaitement l'essence de notre combat contre les éoliennes, l'article où je l'ai puisé vaut le détour. C'est ici
bravo, excellent; on attend le numéro 4
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