En Suisse l'écologie est devenue une valeur sûre. Tout le monde veut en être. Mais pas trop: Il faut qu'elle rapporte, qu'elle ne change rien aux habitudes de consommation, qu'elle laisse grande ouverte la porte aux intérêts des plus grands, qu'elle ne s'encombre pas des questions liées à l'éthique en bref qu'elle soit malléable et convertible à souhait.
Prenons cet ex-député vert de ma commune, paysan bio: lorsque des habitants du village ont demandé que le critérium jurassien (rallye automobile) ne traverse plus la réserve naturelle de Bollement, il n'a pas levé le petit doigt pour défendre l'idée. Pire, il voté contre par souci de collégialité avec ses collègues du conseil. 😂 Il faut dire que la conversion bio pour un paysan augmente le revenu de 20% et accéder au parlement jurassien peut aider à obtenir des avantages supplémentaires. Inutile de dire que le bonhomme défend becs et ongles les deux éoliennes géantes qui brasse de l'air et du fric au-dessus du village. Nous avons ici un beau cas du genre de ceux qui défendent la SE2050.
Vendredi les premiers essais du critérium ont déjà laissé sur l'asphalte des traces de leur passage:
Les écolos peuvent être les amis des bêtes, mais pas trop.
C'est ce que j'ai cru comprendre samedi avec un coureur de trial qui m'a assommé avec ses arguments en faveur de la moto en forêt. Je comprends la passion, je la respecte. Mais quand il me dit tout énervé qu'il n'est pas d'accord que l'on empêche les coureurs de rouler dans les ruisseaux, ou que ces sports sont nécessaires parce qu'ils servent d'exutoire, je reste perplexe. D'un côté l'urgence de sauver la planète, de l'autre des citadins qui pètent les plombs et qui ont besoin de ravager la nature pour soigner les conséquences de la grisaille qui les rend dingues.
La SE 2050, on ne va pas leur demander d'y réfléchir. Les crêtes jurassiennes sont en danger, les communes rurales sont prise d'assaut directement ou indirectement par les multinationales de l'écologie industrielle et leurs besoins colossaux de surfaces à sacrifier, prêtes à tout pour caser leurs panneaux photovoltaïques et leurs éoliennes géantes construites en Allemagne, au Danemark ou en Chine. Les associations de protection de la nature et des paysages en acceptent les conséquences sous prétexte de concessions... c'est clair que si leurs généreux membres comptent sur eux pour pouvoir continuer de faire du trial en forêt et des rallyes automobiles dans des réserves naturelles, les paysages n'ont plus qu'à brasser du vent pour alimenter l'hystérie collective.
En cas de oui à la SE 2050, les crêtes jurassiennes deviendront la vitrine du sacrifice du WWF et d’autres associations ou partis politiques vendus à l’écologie industrielle, la démonstration de leur formidable ouverture au dialogue tant appréciée par Suisse Eole, entre autres...
Mais il reste un îlot de résistants, alors l'espoir est permis en ce qui concerne la votation contre la stratégie énergétique: des personnalités, et pas n'importe lesquelles, vont se lancer dans la campagne en faveur du non, elles viennent de partout et elles jettent un pavé dans le troupeau silencieux des moutons d'Eole. À découvrir ici
http://ventsetterritoires.blogspot.ch/p/suisse.html
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