Pas facile de revenir devant cet écran après quinze jours d'absence et avoir juste envie de tourner le dos... J'aurais bien voulu croire du fond de mon lit que le monde s'était aussi arrêté de tourner, mais la fièvre n'était pas assez haute pour cela.
Les affaires continuaient de siffler à mes oreilles, les mauvaises nouvelles, comme celles venant de la commune de la Praz qui a décidé de RE voter le projet éolien du Mollendruz, sous prétexte qu'il manquait des informations aux ayant-droit lors de la première votation à laquelle ils avait clairement dit non. J'ai entendu leur maire à la télévision, son raisonnement vole aussi bas que celui des autorités de Saint-Brais (les anciennes on va dire, mais les nouvelles n'ont pas encore montré de quoi elles étaient capables en matière de protection du village, de la santé de ses habitants et de son environnement). Avec une nouvelle maire qui miaule devant les caméras de Suisse Eole de toute manière je n'attends rien de mieux.
Si les personnalités scientifiques, les spécialistes en géopolitique de l'électricité, les gens des villages qui ailleurs dans le monde luttent ou ont lutté contre ces promoteurs de la religion verte, les cinéastes, les écrivains, les philosophes, les médecins, les rares politiques, bref, si tous ceux qui dénoncent depuis des années les scénarios catastrophes autour des éoliennes industrielles, se déplaçaient dans ces villages convoités par les loups pour leur expliquer pourquoi il faut refuser ces machines, jamais une seule communauté ne dirait oui.
Mais cela ne risque pas d'arriver. Le business est si rondement mené que dans TOUTES les séances d'informations "officielles" il y a TROIS représentants des milieux pro-éolien, et UN représentant de l'opposition, et chez les pros l'argent coule à flot pour aveugler le pigeon citoyen. Les SIG ont laissé s'envoler 50 millions de francs sans s'en rendre compte, c'est dire si on ne compte pas chez ces gens-là! La Confédération paie des millions à Suisse Eole pour soutenir ces entreprises privées dans leurs démarchages et les maires voient tomber des rêves de chiffres noirs dans leurs pauvres comptes communaux sans avoir à lever le petit doigt de l'imagination! Ils y mettent donc le paquet pour convaincre. Ciel bleu, petits enfants heureux, culpabilité, et autres sauces issues des cuisines des spécialistes de la communication qu'ils ont les moyens de s'offrir. Ils n'avaient encore jamais osé RE voter. Maintenant c'est fait. Si les citoyens ne se mobilisent pas pour dénoncer cette écoeurante décision, alors c'est que la démocratie a déjà perdu beaucoup de ses titres de noblesse en Suisse.
J'aimais bien la chanson de Ferrat "je meurs d'une petite fièvre, avec un prénom sur mes lèvres, et quelques souvenirs heureux, quelque part au fond de mes yeux"... Mais cette semaine je me suis dit que ce que je verrai en quittant ce monde, ce seront des citoyens dociles partir au boulot la tête basse faire leurs semaines de 42 heures jusqu'à 65 ans minimum (si ils ne réussissent pas à déplafonner le temps de travail légal comme certains milieux le réclament) dans un monde où l'on n'aura plus besoin d'eux après cinquante ans! Ils n'auront lutté pour rien, leur environnement ne sera que paysages apocalyptiques, leurs nuits sans sommeil parce qu'un compteur intelligent, une éolienne, un puits de géothermie profonde et autres miracles de la révolution verte pourriront leur santé. Ils feront défiler des programmes tv complètement niais avec des pub sophistiquées. Ils auront tout avalé parce qu'on leur aura dit que c'était pour leur bien et ils n'auront plus rien. Les banques géreront leurs salaires et l'Etat fera des lois pour resserrer encore et encore leurs droits. Couchée les toutous!
Que dire de la terrible nouvelle de l'évacuation des zadistes du Bois Lejuc? Merci Macron, tu lâches Nante pour mieux étrangler Bure.
J'ai lu que l'industrie du pétrole se portait comme un charme, avec des perspectives de progression formidable devant le développement vert...
Courage à vous, chers amis de l'Amassada, votre lutte prend une mesure exemplaire face à ces Etats policiers qui se lâchent contre les minorités avec la bénédiction d'un peuple avachi.
Le pauvre Henry David Thoreau doit se retourner dans sa tombe, mais son texte sur la désobéissance civile garde tout son sens.
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