vendredi 21 février 2014

Ils nous aiment!



J'ai perdu le sommeil avec le vent. En partie du moins. Du coup je pense pas mal... Souvent ce sont les mots des autres qui traduisent mon état d'esprit. Ce matin très tôt j'ai commencé mes conversations intérieures avec Gilles Vigneault  (paroles ici) . Jamais je n'aurais pu mieux que lui mettre des mots sur ce malaise installé depuis que ces deux éoliennes surplombent le village.
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Mon esprit vagabond continue sa route entre l'aube et le matin pour tomber sur une info que j'avais un peu oubliée: Le panneau indicateur du village a été tagué d'un non aux éoliennes. Je ne l'avais même pas remarqué. Autrefois je le regardais en arrivant, mais maintenant je ne le vois plus parce que je suis toujours un peu triste de rentrer dans ce petit village dont l'approche fut un enchantement visuel et qui n'est plus qu'une vitrine industrielle. Je pensais à ce panneau devenu illisible en me demandant si ce n'était pas contre productif pour la lutte (c'est le nouveau mot très à la mode pour stopper des actions qui pourraient "gêner l'establishment". En pensant cela je me suis dit que je tombais dans le panneau, si j'ose l'expression, parce que l'acte n'est rien, c'est ce qui l'a provoqué qui est intéressant. De ce point de vue il reflète parfaitement la perte d'identité du village après ce massacre réalisé par la société ADEV et ce sont les mots de Bernard Lavilliers dans sa chanson "Attention fragile" qui me sont venus à l'esprit, le refrain:  Dans ce port de fêlés juste à l'envers du monde, où d'énormes soleils me renvoyaient  mes onde, où les normes basculent au fond des volcans sourds, où je traînais mes bottes gaspillant ton Amour, Attention, fragile, attention fragile...

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Ce qui m'intéresse le plus souvent ce n'est pas l'arrivée, c'est le départ.  Pourquoi avons-nous accepté ces deux éoliennes industrielles? Pourquoi ils réussiront à en mettre d'autres de la même manière qu'ils ont continué d'en mettre au Mont-Crosin, au Peuchapatte? Dans la foulée ma pensée s'emballe: Pourquoi Sotschi? Pourquoi la crise en Grèce?  Pourquoi Goldman Sachs devient propriétaire d'une partie de l'électricité danoise? Pas eux! Pas après tout ce que l'on sait sur eux! Pourquoi cette incapacité de l'homme à réagir assez tôt pour empêcher le pire? Tout est archi contre l'épanouissement de l'individu, voire d'un état entier si cela s'avère nécessaire à la cause de quelques uns. Et cette cause c'est toujours l'argent.

Je le vois dans la vie de tous les jours, des petites choses s'installent, des prises de pouvoir sur nos lieux de travail, dans nos lieux de vie, comme de multiples petits pièges qui se referment. Quelques uns alertent mais on leur met des étiquettes pour faire diversion dans l'esprit des gens: Ce sont des gauchistes, des conservateurs, des hystériques, des râleurs, des nein sager, des égoïstes, des marginaux. Bref, il existe toute une panoplie de définitions pour conforter le citoyen docile dans son illusion d'être moderne, ouvert, intégré et même bon.

Mais comment font ils pour nous amener sans broncher jusque dans des zones de non retour? Les cas extrêmes comme on les voit en Ukraine depuis quelques jours ne se déclenchent pas du jour au lendemain. Il y a derrière tout un travail, peut-être même que l'objectif est le chaos.

C'est bête, mais en lisant la lettre d'info que le service cantonal de l'énergie a envoyé aux députés jurassiens pour donner des nouvelles de sa stratégie énergétique, j'ai compris quelque chose: ils commencent tous par nous dire qu'ils nous aiment et bêtement nous finissons tous par oublier la chute de la comptine... Effeuillage garanti.




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