lundi 27 mars 2023

Ringards les paysages?

 Je me suis laissée dire que dans l'oreille des jeunes, le paysage était ringard...

Les dernières trouvailles du Conseil national pour faciliter l'installation d'éoliennes géantes en pleine nature, ça c'est ringard et dangereux. À lire les dernières nouvelles des manifestations en France, je ne crois pas que seuls les vieux et la gauche dite ultra (nouvelle étiquette utile à véhiculer une image marginale des mécontents) soient prêts à prendre des risques pour défendre des paysages, des biens vitaux comme l'eau, les sols ou l'air... Il ne faut pas sous-estimer le coeur des jeunes et leurs aspirations, leur intelligence et leur pouvoir. Il faut cependant se méfier comme de la peste des ambitions des industries productrices d'énergies sournoises et destructrices, tout comme des personnalités élues et sensées défendre les intérêts de la population face aux dérives économiques: elles ouvrent la voie politique à ces colonisateurs!

En Suisse on a pas chanté sur les toits la liste des parcs éoliens que l'industrie couve presque en secret:

Que sait la jeunesse des éoliennes prévues sur Grati, dans le Jora, à Charrat, au Mollendruz, des 120 machines projetées dans le canton de Zurich, 60 à Lucerne,  50 à Saint-Gall? Des 11 des Quatre Bornes, de celles de Mont-Perreux, Jeanbrenin, des 15 de Gransonnaz, de celles des cantons d'Argovie et de Soleure? Du Mont sujet, de Provence (17), de Bavois (5) de Chjali (5), de Muttenz, de Fribourg, de l'Emmenthal, de Lindenberg, de Schwytz,  de Hochstuckli, de Linthebene, Thundorf (là ce sont 8 géantes dans la forêt) ? 

Pour en savoir plus cliquer ici

Des grands mots, comme transition énergétique, intérêt national, cachent la réalité de ce qui se joue vraiment: les paysages libres sont offerts! Croire qu'une fois compris, ces projets passeront comme des lettres à la poste, relève de l'incompétence et du désintérêt total des élus pour la cohésion sociale de ce pays. On a tous un vécu dans un paysage, si l'on n'y passe pas notre jeunesse, on y revient tôt ou tard chercher l'énergie bienfaisante qu'on y avait trouvée.

Pour vous les jeunes, il y a deux solutions, vous réapproprier l'avenir des paysages...

 

 Ou laisser faire...


Il faut faire un tour sur le site de Paysage libre.ch, pour se faire une idée de ce qu'il adviendra des paysages de demain sous la loupe tendue par les producteurs d'énergie aux élus du monde entier. Les uns veulent des espaces pour leur business, les autres veulent garder leur siège. Et vous? Votre intérêt à plier sous le poids des gros sous, c'est quoi?


vendredi 10 mars 2023

Quand on sait ce que murmurer à l'oreille d'un cheval peut faire...

 


  En lisant l'actualité de ces derniers jours, un petit résumé ici, avec une carte très parlante de la région sacrifiée sur l'Autel du vent, on ne peut que constater le travail fait dans les coulisses du Palais Fédéral ou directement au coeur  du Conseil National, par les lobbyistes de l'industrie éolienne.  Si l'on peut guérir le traumatisme d'un cheval en lui murmurant à l'oreille, imaginez ce que l'on peut faire avaler à un humain, un peu débordé par l'ampleur des dossiers qu'il traite! C'est tellement facile de convaincre entre deux portes dorées, des politiciens avides d'assimilation rapide! Les coulisses du palais ne s'ouvrent grandes que pour les souffleurs agréés, ce qui rend le contenu de leurs murmures plutôt uniforme, sans fausse note, fluide,  facile à intégrer, facile à régurgiter devant une commission, ou devant les médias. Il faut choisir le bon cheval, en quelque sorte... Celui qui se laisse lécher les oreilles jusqu'à la langue.

La verte genevoise DBK (de passage dans l'article en lien) a effectivement appris sa leçon  sur le bout de la langue. Une petite Chevalley est née, plus douce, plus modérée dans ses propos, bien choisie pour convaincre les récalcitrants à cette manipulation collective, qui consiste à peindre le diable sur la muraille pour ériger des pales en toute tranquillité à l'Ouest de la Suisse. Dans des régions majoritairement romandes, donc minoritaires au niveau national. Des régions que le tourisme de masse ou de millionnaires n'a pas encore colonisées. Des coudes du Rhône aux cimes jurassiennes, une chaîne de pales pour enfermer définitivement ces paysages sauvages, inutiles, balayés par des vents libres! Insoutenable arrogance pour ces dompteurs de vents qui les  veulent captés, transformés, réseauté, vendus!

Ils ont réussi à canaliser les oppositions. Ils sont fiers comme ces dompteurs de cirque, qui autrefois menaçaient de leur cravache de pauvres bêtes droguées, aux seules fins de poser un pied sur leur dos, publiquement, avec l'air de ceux qui ont eu le courage d'affronter l'animal sauvage.

Inutile de vous dire ce que je ressens face à ce genre de personnage. Aucune victoire à mes yeux n'a été remportée. Chaque fois que l'on contourne une démocratie affirmée, pour imposer des croyances sans passer par la case citoyenne, je ne vois que des opportunistes, parfois des idiots, trop souvent des marionnettistes...

Honte au Conseil National. pour ses oreilles mouillées et ses discours convenus.

Après l'éolien pour la nature, l'éolien pour le tourisme, l'éolien contre le nucléaire, l'éolien pour le climat, l'éolien contre la guerre, voici l'éolien pour l'hiver. Tous les politiciens, tous les journaux, ont découvert cette vertu grâce à Suisse Eole qui en a fait son murmure préféré pour sa communication automne hiver 2022-2023. Et ça marche, personne ne s'est demandé pourquoi ils n'y avaient pas pensé avant....

Personne? Mais si! Il y a même des spécialistes qui se sont penchés sur cette question et qui ont démontré que c'était du blabla. J'ai lu cela quelque part. Même pas étonnée.

Allez courage! Les élections d'automne arrivent, le cirque continue!

dimanche 12 février 2023

Les opposants aux éoliennes seraient dans le noir?

Lorsqu'elle s'est mariée, je me suis dit : "ouf! Les paysages auront un peu de répit et nous aussi".

C'était trop attendre de Cupidon... 

Madame Chevalley continue de parler de ceux qui ne veulent pas d'éolienne, comme de demeurés à qui l'on n'a pas pu expliquer les choses correctement, des citoyens qui marchent dans la nuit et qui n'attendent qu'une chose: sa lumière à elle pour y voir clair. Madame a donc puisé dans les deniers publics pour s'offrir un tous-ménages destiné à voler au secours de son gagne-pain, ou ex-gagne-pain, ou gagne-pain de ses copains de Suisse Eole, on l'a dit, on le sait, on le redit. 

"Psycho-rigidifiée"  dans ses bottes, elle regarde de haut le peuple d'en bas, celui qui ne peut comprendre ce qu'Elle a compris:

Voici l'affaire relatée ce jour à la RTS, sujet à écouter ici

Dans le guêpier de l'éolien fribourgeois, un tout-ménage de Suisse Eole agace

Le tout-ménage distribué par Suisse Eole.

Le tout-ménage distribué par Suisse Eole

 Députée PLR et cheffe de file du front anti-éolien, Antoinette de Weck fustige le tout-ménage. "C'est une provocation. Suisse Eole se moque complètement de l'avis de ces communes, puisque plusieurs d'entre elles - Vuisternens-devant-Romont, Sorens et La Sonnaz - se sont prononcées contre dans un vote consultatif", dénonce l'élue PLR.

"Mais pour Suisse Eole, la volonté du peuple n'a aucune importance, ils marchent au pas de charge. Suisse Eole est subventionné entièrement par l'Office fédéral de l'énergie: c'est choquant de savoir qu'ils utilisent notre argent pour faire de tels dépliants", s'insurge-t-elle.

Les dépliants en question sont intitulés "Un nouveau souffle pour Fribourg". Pour la présidente de Suisse Eole Isabelle Chevalley, cela n'a rien d'anti-démocratique.

"La démocratie, c'est d'abord de laisser chacun s'exprimer. Les votes en question étaient purement consultatifs, sur des projets non définis, sur un principe", rappelle la Vaudoise. "Ce qu'on a constaté avec ces votes, c'est qu'il était nécessaire d'informer correctement la population afin qu'elle puisse faire un choix éclairé. D'où notre démarche", précise-t-elle.

Au bas de cet article, on peut lire les sujets traités autour de l'éolien fribourgeois ces derniers mois. Personnellement en jetant un coup d'oeil sur les titres, je ne peux que constater que l'information circule parfaitement en terre fribourgeoise et que les citoyens votent en connaissance de cause. Je comprends que Suisse Eole rougisse de honte, ce que le vent apporte n'a rien de propre à ce que je lis. Difficile à avaler pour ses lobbyistes.

 images: Tous ces sujets ont été traités par la rts aux dates mentionnées, à découvrir ici.



dimanche 29 janvier 2023

Détruire ou construire pour l'intérêt général?

 

Extraite de As Bestas, un film de Rodrigo Sorogoyen, 2022

Je me pose souvent la question de l'intérêt général lorsqu'il s'agit de colonisation de l'espace par l'industrie. Encore cette semaine il était question dans un reportage sur la rts (radio la première) d'un projet touristique pharaonique pour une petite station proche de Genève, talonné comme il se doit par une opposition déterminée. On retrouve toujours les mêmes mots, les mêmes émotions, les mêmes conflits. À écouter ici

 

Le film As Bestas  (bande annonce) semble pousser cette réflexion jusqu'à son paroxysme (critique ici). En lisant le résumé j'ai pensé que j'aimerais le voir, pour mieux comprendre les prises de positions dans un conflit de village et regarder en face mes propres convictions. 

Qui peut se targuer de connaître l'intérêt général? Notre intérêt personnel c'est une chose,  mais l'intérêt général c'est incroyablement vaste et insondable, indéfinissable et incalculable. Où situer l'intérêt général de 8 milliards d'individus? Prétendre répondre à cela est une belle connerie qui ne fera jamais que renforcer la méfiance vis-à-vis de ceux qui le font et polariser les positions. Un Tribunal qui impose à une poignée de citoyens de détruire leur région au nom de l'intérêt général ne peut être impartial. Le droit ici repose sur des lois qui n'ont rien à voir avec la démocratie. Ce qui se passe par exemple actuellement au Palais fédérale pour assouplir les procédures dans le cadre d'un projet éolien, ce n'est pas démocratique: on sait que plus de 80% de la population  Suisse n'approuve pas la construction d'éoliennes industrielles dans les Alpes et sur les Crêtes du Jura. Pourtant une minorité d'individus nourris par des lobbys veut accélérer les procédures au nom de l'intérêt général et voter des lois pour y parvenir... 

Certes, les choses sont complexes. Il n'en demeure pas moins que quelques uns se sentent le droit d'imposer des constructions très dommageables à une majorité pour les intérêts d'une minorité devenue d'intérêt nationale... 

Franchement,  les politiciens les plus acharnés à faire pousser des éoliennes ne sont de loin pas ceux qui se préoccupent le plus de l'intérêt général... C'est un peu comme ce ministre français lobbyiste pour les milieux pétroliers, qui a réussi a démanteler dramatiquement le réseau ferroviaire national! Très bon reportage à voir ici.

Donc intérêt général par-ci, intérêt général par-là: paroles, paroles, paroles! Paroles, paroles, paroles! Paroles paroles paroles, paroles paroles!!


vendredi 30 décembre 2022

Suisse Eole: un flop total qui nous coûte 500 milles francs par année?

Suisse Eole en chute libre...

  Ils l'avaient dit en 2018, ils le redisent en 2022: les Suisses ne veulent pas d'éoliennes industrielles dans les paysages préservés, comme ceux du Jura par exemple.😊😊😊 Je ne peux pas m'empêcher de sourire à cette bonne nouvelle. La peur véhiculée à toutes les sauces depuis des années pour ouvrir la porte au lobby éolien n'atteint pas le bon sens des citoyens helvétiques on dirait...

Dans un sondage très officiel,  à lire ici on découvre que 86% de la population Suisse n'est pas prête à sacrifier son environnement pour plaire à une poignée d'individus amateurs de subventions. Que dire de ce chiffre? Lorsqu'une certaine politicienne à la retraite aujourd'hui, avançait que les anti-éoliens représentaient une minorité bruyante de 25%, (elle est descendue jusqu'à 5% parfois à coups de nuances dans l'interprétation des chiffres qu'elle véhiculait) où puisait-elle ses sources? Dans les rêves de son association Suisse Eole, sans doute...  Surprise, en 2022 il reste 14% d'amateurs de pales géantes en Suisse, selon ce sondage... Pour être bruyants, ils le sont. Pour être présents, ils le sont. Ils en ont les moyens.

Pouvons nous accepter que des associations comme Suisse Eole utilisent des centaines de milliers de francs d'argent public pour imposer une transition énergétique qui ne répond pas aux souhaits de 86% de la population? Oui, à condition que ceux qui veulent les rappeler sur terre en touchent autant et que les médias se mettent enfin à parler sérieusement de l'impact de ces machines et de la légitimité de ceux qui n'en veulent pas. Mais dans le contexte actuel, la décence voudrait que le lobby éolien se contente de ses propres moyens pour faire sa pub, laisse les citoyens choisir leur transition et les médias faire leur boulot. Moins de sous, moins de mensonges aussi.

Suisse Eole est le partenaire de trop au sein de l'OFEN, qui a bien assez de salariés compétents, je l'espère, pour préparer la transition énergétique.

Bon et bien moi, sur cette excellente nouvelle, je vais boucler cette année, assez tranquille sur ce blog je l'avoue. Les projets éoliens s'enlisent malgré le soutien des autorités et même parfois de la justice avec des arguments farfelus comme on l'a vu avec le TF dans le jugement concernant le parc éolien de Saint-Croix. Nous sommes aux taquets comme on dit, prêt à reprendre la lutte si les autorités politiques persistent à ignorer la volonté populaire. Mais en attendant, place à la sérénité, nous en avons tous besoin.

Je vous souhaite une année 2023 loin des tumultes du monde d'en haut, et proche de ceux qui juste là, à côté de nous, ont besoin de notre attention et de notre respect.

Voisine.

P.S. Du côté de Fribourg, on apprécie la petite claque du Tribunal Fédéral au Conseil des Etats, à lire ici. Le matin dimanche de février 2022 avait publié une enquête intéressante sur le dossier éolien fribourgeois, dans laquelle on retrouve Enova, tristement célèbre à Saint-Brais.

mercredi 9 novembre 2022

Chanter c'est vivre un peu plus... (Michel Bühler)

 


Sa première visite a frappé d'or les pavés de cette lutte.

Il n'était pas encore convaincu de vouloir se battre contre les éoliennes industrielles, il espérait de ses machines une réponse contre le nucléaire et les énergies fossiles, il ne voulait pas laisser passer cette chance sans approfondir sa réflexion. Il est donc venu un dimanche, nous sommes montés jusqu'aux éoliennes géantes du village à pied. Il avait le souffle court, m'expliquant qu'il avait quelques soucis de ce côté-là. J'étais honorée de sa visite, de son intérêt mais j'étais aussi profondément blessée par les mois de lutte qui précédaient cette rencontre, pas au mieux de ma forme sociale on va dire. Mais sa douceur, son écoute et la distance qu'il gardait encore face à nos griefs on rendu les choses plus faciles. Quand il est reparti je ne savais pas ce qu'il retiendrait de cette visite, mais j'étais contente de l'avoir rencontré. Il a laissé un éclat de lumière sur cette journée.

Je l'ai retrouvé à peine plus tard dans les rangs des opposants à ce saccage sans précédent qui menacent les Crêtes du Jura. Sa réflexion avait fait son chemin, il nous avait largement dépassé même dans ses convictions et il s'est engagé avec ses tripes et avec son coeur, sans compter, avec un seul objectif: ne rien lâcher pour sauver ce coin de pays de la voracité des investisseurs.

Comme nous il a dû  être surpris par la violence de ce qui s'abattait sur nos vies: les mensonges des puissants promoteurs,  leurs capacités de nuire, de détruire, d'anéantir avec la complicité des politiciens, tout ce qui servait leurs intérêts ou qui les mettait en échec. Comme nous, il a payé un lourd tribut à ces charognards (personnes qui exploitent impitoyablement le malheur des autres), il a payé de sa santé sa résistance, il a sans doute perdu des amitiés, il était sur le point de perdre un lieux qui lui était précieux et peut-être même a-t'il perdu un peu de sa foi, celle qui faisait de lui une personne digne et sensée, qui se sentait concernée par le monde, prête à s'engager pour le respect de valeurs humaines et démocratiques. Comme nous il a dû tomber de haut, je le lisais et je reconnaissais ces étapes douloureuses que nous avions vécues quelques années plus tôt, j'avais toujours envie de lui dire de lâcher prise, je me faisais du soucis pour lui. Mais aussi je savais à quel point nous étions incapables de lâcher, sachant que seule notre pugnacité pouvait surprendre nos adversaires, qui eux ne se nourrissent que de lois et de manipulations pour arriver à leur fin, ils ne connaissent de combats que ceux dictés par l'argent et/ou le pouvoir.

Je suis reconnaissante d'avoir croisé ta route Michel et infiniment triste et décontenancée par ta disparition si subite et si cruelle. Tu as pris faits et causes pour les injustices et pour l'amour toute ta vie,  tu devais mourir en paix dans ton beau pays que tu aimais tant, au lieu de cela tu as mis toutes tes dernières forces pour le sauver. Aujourd'hui je suis en colère contre ces immenses connards qui ont qualifié ton acte pacifique et héroïque, lorsque tu t'es couché devant les bulldozers à Sainte-Croix, comme étant "d'une violence inouïe." C'était si mal te connaître, enfin cela démontrait surtout à quel point ils se moquent de l'humanité qui nourrit la lutte contre leurs projets éoliens. Peu de journaux et peu de tes amis d'avant osent parler dans les hommages qu'ils te rendent de l'immense force que tu as mise contre le parc éolien de Sainte-Croix les derniers mois de ta vie. Quel manque de clairvoyance et quelle couardise.

Nous lèveront le poing encore plus haut, en mémoire de ton courage et de la douceur que tu incarnais et qu'ils ont méprisés.

Tu continueras de chanter pour nous. Merci.

mercredi 5 octobre 2022

Nous sommes le monde.

 

Cette peur qui nous gouverne...

Hier j'ai plongé via un film, "le traducteur", dans le monde terrifiant de la révolution syrienne.

Les abus du pouvoir, les manifestants assassinés, l'information confinée, la violence partout. Et la peur instrumentalisée comme nouvelle arme fatale contre la rébellion. La peur véhiculée aujourd'hui pour toutes sortes d'intérêts.

Dans ce film, une jeune femme bouleversée par le désistement de militants rattrapés par cette peur, a dit une phrase qui résonne fort en moi ce matin, tellement elle exprime l'inexplicable engagement dont nous sommes parfois capables:

"Nous avons tous peur, mais ce que les gens ne comprennent pas est que ne rien faire est bien pire".

C'est tellement vrai...

 

Petit tour de liens différents:

La finance durable est-elle une utopie?   Sur Forum lundi soir j'ai entendu ce débat, je me suis dit que nous avancions enfin un peu. Il fut un temps où ces questions étaient taboues.

Et puis celle-ci: trop d'info tue l'info. Nous sommes très nombreux à le penser, et ça aussi c'est une bonne nouvelle: on en parle. Durant toutes ces années je me suis énervée de cette sur-information qui cache souvent l'essentiel ou la controverse. Des sortes de mantras qui envahissent nos cerveaux et nous enferment dans un monde définit.

Voilà, quelques pensées du jour. Restons vigilants la vérité ne sort pas de la bouche des médias, ni des politiques, ni des scientifiques officiels. Nous avons tous le droit, et parfois le devoir,  de nous rebeller, face à la violence, à l'injustice, aux mensonges, aux abus ou aux multiples attaques contre la démocratie, la nature et la liberté d'expression aux noms d'intérêts dits généraux.

Nous sommes le monde.

dimanche 18 septembre 2022

C'est pas toi qui décide, c'est le TCE.

 - Mais c'est qui encore celui-là? 

 

- Le Traité sur la Charte de l'Energie, signé en 1994, en vigueur depuis 1998. Une cinquantaine d'Etats dont la Suisse l'ont signé. À l'origine il était destiné à sécuriser l'approvisionnement énergétique en lien avec les anciens pays du bloc soviétique. La Russie s'est retirée du traité en 2009 et une stratégie d'extension à des pays disposant de réserves en énergies fossiles a été développée par la suite...

- Les traités je ne les aime pas, ils sont le fruit de négociations à la table desquelles le peuple n'est pas invité tout en étant le premier à en subir les conséquences négatives.

- Tu ne vas pas être déçue. Ce traité, comme la plupart des accords, inclut un mécanisme qui permet à un investisseur étranger d'engager des poursuites contre un Etat s'il estime qu'un projet de loi, une décision de justice ou toute autre mesure est défavorable à ses intérêts. Si l'investisseur obtient gain de cause, les Etats risquent d'être condamnés à payer des très gros montants de compensation aux entreprises.

 - Ah, oui, j'ai vu qu'une motion avait été déposé en 2021 par un conseiller national socialiste pour que la Suisse quitte ce traité, qui entrave la transition énergétique. Le gouvernement avait répondu que cela n'était pas nécessaire, que des négociations visant à moderniser le TCE ont commencé début juillet 2020 et sont encore en cours. Le mandat de négociation a été adopté par le Conseil fédéral le 16 octobre 2019. Un retrait du traité irait à l'encontre de ce mandat et des intérêts de la Suisse.

- Ces négociations se sont terminées en juin 2022 avec comme résultat quelques modifications mineures qui ne remettent pas en question le mécanisme de règlement des différends...

 - Mais le gouvernement pense que la Suisse ne risque pas d'être inquiétée, on le lit dans sa réponse ...


- Ha! Ha! Ha! Pourquoi changer une recette qui marche? En Suisse quand le gouvernement dit que vous êtes meilleurs que les autres, vous vous empressez de le croire! L'Italie a été attaquée pour avoir instauré un moratoire sur les forages offshore, les Pays-Bas ont dû fortement ralentir la sortie du charbon sous ces menaces. L'Espagne a connu un nombre record de procès d'arbitrage d'investissement au cours des dix dernières années. Sur les 51 demandes, 27 ont été résolues et 21 ont été arbitrées en faveur des investisseurs... Le montant total réclamé se monte à 8 milliards d'euros... Les honoraires d'avocats et d'experts profitent aussi largement de ce boom de l'arbitrage en Espagne... Toutes les actions intentées en justice l'ont été sur la base du Traité de la Charte sur l'Energie et concerne des investisseurs étrangers dans le secteur des énergies renouvelables. Beaucoup de ces investissements sont d'ordre spéculatif et la grande majorité est le fait de sociétés financières ou de fonds d'investissements, dont une partie investit également dans des énergies fossiles. Leur engouement pour les énergies renouvelables est de nature purement lucrative et prive l'Etat de moyens financiers dont il aurait besoin pour faire avancer la transition énergétique et la protection du climat. 

 Il est évident que le gouvernement en Suisse ne voit pas d'un bon oeil les opposants aux projets de production d'énergies souvent menés par des sociétés étrangères. On pourrait même se demander si des parcs éoliens vendus à des sociétés étrangères ne le sont pas pour profiter de ce mécanisme de protection mis en place pour elles! Tu comprends maintenant l'omerta autour de l'opposition aux éoliennes industrielles dans la presse et les raisons pour lesquelles des élus sont manipulés pour soutenir des projets pourtant destructeurs pour leurs communes?

De plus le Traité de la Charte sur l'Energie protège les investissements existants dans les énergies fossiles et pérennise ainsi leur exploitation. Il peut entraver et parfois même empêcher la réalisation de politiques environnementales. Il y a donc urgence de combattre ce traité et de sensibiliser le public.

- Mais d'où tires-tu ces informations l'Ange?

- Du journal Angles d'Attactuell, No 8, septembre 2022, écrit par Christine Dellsperger (pas encore publié sur le site, mais ça viendra). Un autre article sur l'incroyable hypocrisie qui entoure le traitement des métaux rares, indispensables à la transition énergétique industrielle, est publié dans ce numéro. Tu sais déjà une bonne partie de tout cela, mais va donc faire un tour, ne serait-ce que pour te rendre compte qu'enfin des articles traitent sérieusement ces sujets, il deviendra difficile de cacher les dessous scandaleux de la pseudo transition énergétique. Il a été publié aussi ici fin 2021

Ne te berce pas d'illusions, beaucoup sont prêts à accepter le pire pour ne rien perdre de leur confort, continue d'informer cependant, l'ignorance est leur couverture.

mercredi 31 août 2022

La dérive

 On y est. Après toutes les gesticulations d'usage, après avoir usé tous ses scénarios opportunistes, le lobby éolien se vautre dans l'actualité dramatique de la guerre en Ukraine jusque dans les bureaux de l'OFEN. Il prétend ouvertement être en mesure de disposer de chaque parcelle de terre vivante pour y enfouir des millions de tonnes de béton armé. Sur chaque socle ainsi enfouit, il érigerait des aérogénérateurs de plus de 200m de haut, pour produire une énergie aléatoire, n'utilisant que le +/-20% de sa capacité installée. Il oublie notamment de dire que dans 20 ans, il lui faudrait enfouir des millions de tonnes de béton armé, ailleurs parce que l'on ne peut réutiliser les socles existants, pour remplacer ses milliers de machines arrivées en fin de parcours, qui 20 ans plus tard devraient aussi être remplacées par des milliers d'autres machines sur des milliers d'autres socles, etc. Etc. 👏  C'est ce qu'ils appellent du durablement disponible....

Juste cet aspect-là des prétentions de l'industrie éolienne relayées par l'OFEN,  est tellement bête, tellement surréaliste, tellement gros, que l'on a juste envie de hurler!  Il faudrait commencer par isoler des lobbys ceux que l'on paie pour penser l'avenir énergétique, histoire de les voir utiliser leurs cerveaux plutôt que la propagande de leurs souffleurs.

 Voici le communiqué de presse de Paysage libre Suisse:

 


 FÉDÉRATION SUISSE POUR UNE POLITIQUE RAISONNABLE DE L’ÉNERGIE ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

info@freie-landschaft.ch freie-landschaft.ch paysage-libre.ch
Communiqué aux médias


4'439 éoliennes et raser des forêts: l'OFEN perd son sang-froid
Granges SO, le 30 août 2022


L'Office fédéral de l'énergie (OFEN) prétend aujourd'hui qu'il existe en Suisse un "potentiel durablement disponible" d’énergie éolienne de près de 30 TWh d'électricité, soit six fois plus que les objectifs de la stratégie énergétique. En lisant ce texte de 13 pages sorti tout droit de la cuisine du lobby éolien Suisse Eole, on constate rapidement à quel point la méthode employée est discutable: on prend toute la surface de la Suisse, on en déduit les zones d'habitation et quelques zones d'exclusion et on remplit les forêts et les champs de 4’439 éoliennes. 

Paysage Libre Suisse demande à la Confédération de renoncer à la propagande, même en cas de pénurie d'électricité.
 

L'Office fédéral de l'énergie (OFEN) a chargé le bureau bernois Meteotest SA de recalculer le potentiel éolien de la Suisse. Etant donné que Meteotest est l'un des gros bénéficiaires de subventions du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) et qu'il est membre du lobby éolien Suisse-Eole, le résultat de l'étude n'est guère surprenant.
 

L'étude est une farce complète. L'introduction, la méthodologie et les résultats sont présentés sur exactement treize pages. En raison de l’« intérêt national » dont bénéficient désormais les éoliennes dans la loi sur l’énergie, il serait désormais possible de construire des centrales dans les districts francs (où même les drones sont interdits !), les forêts protégées, les zones nationales de protection du paysage, les réserves de biosphère de l'UNESCO, les corridors faunistiques suprarégionaux et les surfaces d'assolement. Des distances de 300 m sont fixées autour des zones constructibles, les sites ne sont exclus qu'à partir d'une pente de 20% et pour les objets ISOS, l'étude ne prévoit qu'une distance de 200 m. Les turbines utilisées mesurent jusqu'à 230 m de haut et ont un diamètre de rotor de 160 m, soit la moitié de la Tour Eiffel.
 

Le calcul de l'étude est donc simple : à quelques exceptions près, des éoliennes doivent être installées sur toutes les surfaces imaginables, accessibles et encore non construites de Suisse. L'OFEN arrive ainsi à un total d'exactement 4’439 éoliennes possibles en Suisse, dont la moitié en pleine forêt. Ce chiffre est censé être réaliste d'un point de vue technique, économique, écologique et social. On peut qualifier cette étude de complètement politique : d'un point de vue technique, il n'est guère possible d'installer une éolienne sur un terrain présentant une pente de 19% ; d'un point de vue économique, il n'y a pas assez de vent en Suisse, à l'exception du coude du Rhône ; d'un point de vue écologique, les éoliennes ne sont pas acceptables en forêt ; et d'un point de vue sociétal, aucune éolienne de 230 m de haut n'est acceptée dans un rayon de 300 m autour des habitations (voir les récentes votations dans le Canton de Fribourg).
 

En Suisse, on connaît actuellement environ 110 sites qui entrent potentiellement en ligne decompte pour la construction de grandes éoliennes (en tant qu'idée, inscription au plan directeur, projet réalisé ou autre). Environ 600 éoliennes pourraient être installées sur ces sites. Environ 25 de ces parcs éoliens, comprenant au total une centaine d'éoliennes, ont été refusés, suspendus ou rayés des plans directeurs. Le potentiel maximal en Suisse est ainsi encore d'environ 500 grandes éoliennes, dont 33 seulement ont été réalisées. Le potentiel éolien de la Suisse ne cesse donc de diminuer

.
Contact : Michel Fior, secrétaire général, michel.fior@paysage-libre.ch, 079 898 11 55

 À lire aussi dans l'actualité:

Cliquer dessus pour ouvrir les photos de la chronique du journal Le Temps sur votre bureau, pour une lecture plus confortable

Chronique Journal le Temps:


 

 

mercredi 17 août 2022

Dénoncer et agir

 

Voici ce qu'ont rêvé de construire des privés et une mairie, à la place d'une prairie avec vue sur l'Océan et d'une forêt centenaire, à Saint-Jean de Luz. Le projet à échoué. Article et photo ici

J'ai écouté les nouvelles et suis restée pensive ce matin. Il y était question d'Ennova. Vous vous rappelez Ennova? Cette entreprise a sévi il y a quelques années dans le Jura, avec l'ambition de construire notamment un parc éolien supplémentaire dans notre village de quelques dizaines d'âmes. Déjà lourdement impacté par deux machines très malheureusement implantées, ce second projet aurait définitivement enterré toute prétention au niveau du développement local en terme de qualité de vie. Nous ne serions plus aujourd'hui que l'exemple du village sacrifié, avec des maisons au rabais et des zones à fuir. 

Ennova donc fut au coeur d'un scandale qui chassa l'entreprise de la région (raconté sur ce blog et notamment dans la marge de droite), mais ne nous y trompons pas, elle n'a jamais été bien loin, le parc modèle de Delémont pourrait bien la remettre sur le devant de la scène) suffisamment remaniée pour paraître fiable et saine.

Aux nouvelles ce matin donc, des élus fribourgeois s'inquiétaient des conflits d'intérêts qui tournent autour des projets éoliens dans leur canton.  Ils demandent ni plus ni moins une commission d'enquête pour faire la lumière sur les faits qu'ils ont constatés et qui concernent justement la société Ennova, qui après ses déboires jurassiens, s'est retranchée en terre fribourgeoise, sans rien changer à ses méthodes on dirait?

Heureusement, du côté de Fribourg, des élus se mouillent et se montrent plus curieux et critiques que chez nous... Les SIG, cachés derrière Ennova pour développer le business éolien de leur société, ne pourront sans doute pas mieux qu'ici coloniser des terres aimées et défendues par ceux qui y vivent.

À lire le début de l'affaire en suivant ce lien:

Le volet éolien du plan directeur fribourgeois est à nouveau contesté. Mardi à Belfaux, les associations 'Non au parc éolien de la Sonnaz' et Paysage libre Fribourg (PLFR) ont remis en cause le choix des sites éoliens à l'aide de documents inédits.

 Plus tard dans la matinée, je me suis attelée à la lecture d'un "Guide pour faire échouer des projets contre-(la)-nature". Très intéressant (François Verdet aux éditions La Relève et la Peste) 

Parce que ne nous voilons pas la face, on a beau dénoncer, cela ne suffit pas. Ce que vous chassez ici, vous le retrouvez un peu plus loin, avec les mêmes mécanismes. Les parlementaires semblent bien incapables de se méfier sérieusement de ces sociétés qui promènent leurs projets à coup de copinages, d'intérêts partagés et de mensonges ou de cachotteries fondamentales: au mieux ils feignent l'ignorance, au pire ils sont complices de ces agissements sous haute protection juridique, puisqu'ils votent les lois qui protègent les affaires de ces chasseurs de vent (entre autres).

Mettre son nez dans ces histoires, c'est prendre le risque de perdre la foi en la démocratie et bien d'autres valeurs qui nous tiennent à coeur. Laisser aller le monde à ces tragiques occupations ou agir en faveur de la nature et des hommes? Nous avons toujours le choix mais pas toujours envie de perdre, parce qu'ils sont très forts, enfin surtout très bien installés pour marcher sur les opposants.

Ce petit guide tombe à pic donc, pour redonner l'envie de ne pas subir et de ne pas se sentir piéger. Quand on y lit l'exemple du projet de la société Boardriders de construire une piscine à vagues à deux pas de l'Océan, à Saint-Jean de Luz, et que l'on prend conscience de l' impact sur les quatre hectares que la commune s'apprêtait à leur vendre pour ce faire, on doit se pincer pour croire que de telles choses sont possibles en partenariat avec des élus locaux à l'heure du réchauffement climatique, de la raréfaction de l'eau et de tous ces enjeux vitaux auxquels nous sommes confrontés!

Je ne pense pas que tous nos politiciens sont des abrutis, mais une chose est sûre, la controverse n'est plus à l'ordre du jour lorsque de tels projets sont engagés. Ils arrivent sur la place publique quand tout a été discuté avec le moins de risques possibles de voir l'opposition se lever. Mais c'est dès le départ que celle-ci doit être invitée dans la discussion, pour amener un peu de clairvoyance au coeur des décideurs, souvent embobinés ou carrément graissés par des sociétés qui ne pensent qu'en termes de production et de rentabilité  en construisant des temples pour la consommation.

Au fait,  Ne faudrait-il pas revoir l'enseignement de nos hautes écoles qui favorisent ce type de projections? Aucun diplômé d'architecture, aucun ingénieur ne devrait avoir l'envie de construire de telles monstruosités inutiles et destructrices dans le monde actuel, non?

Nous ne pouvons plus nous permettre de laisser faire ce genre des projets au détriment de la planète, des régions, de la biodiversité et de l'humanité!

samedi 18 juin 2022

Alors voisine, presque 13 ans plus tard, comment ça va?

 


Après 13 ans de vie  avec des éoliennes à proximité de la maison, on se dit encore et toujours chaque fois que notre regard les croise: quel gâchis! La conviction qu'elles représentent un désastre écologique, humain, social, politique, économique et même énergétique est intacte. Renforcée même. L'ignorance de nos politiciens qui ânonnent avec les promoteurs déçoit d'autant plus qu'elle perdure. Si les opposants ont fait un chemin immense sur la connaissance de cette problématique, eux passent leur temps à affûter leurs arguments et les moyens légaux pour les imposer, sans avoir jamais démontré le bien fondé de leurs ambitions. 

Voici la preuve de cet immobilisme, de cette désinvolture, de cette suffisance: ces témoignages incroyables qui racontent la malhonnêteté avec laquelle ces projets se répandent et qui se succèdent années après années. En Suisse seul le journal Vigousse (La Tuile aussi dans le Jura, mais là, dès le départ le rédacteur avait compris) donc seul Vigousse  a osé changer son point de vue et en rendre compte sans se plier au diktat de la presse nationale qui marche avec les informations de Suisse eole et autres chantres du vent.

Excellent article de Vigousse à lire ici (si vous êtes sur facebook...) ou ci-dessous en image et qui abonde dans le sens de ce témoignage:

Témoignage

Alain Kint
6 juin 2022 à 16:29
Guette Maria-Tarade : Pris chez un ami. J'ai 35 ans, je suis agricultrice bio en Auvergne. Il y a deux ans, j’ai été contactée par une entreprise privée qui avait pour projet d’installer un parc d’éoliennes dans ma commune. Je les ai reçus avec joie ! J’avais hâte de participer à un projet écologiste.
- Première surprise : je m’attendais à rencontrer un représentant de l’État, ou de la préfecture pour ce genre de projet (l’énergie est, il me semble, le bien de tous et nous sommes tous concernés).
En fait, il n’en était rien : c’était bien une entreprise privée financée par des fonds de pensions étrangers qui était chargée du projet.
Un peu bizarre, mais, après m’être renseignée, je me suis aperçue que tous les projets étaient tenus par des sociétés privées qui prospectent un peu partout en France pour chercher des terrains où placer des éoliennes.
Je pensais donc que cette société voulait m’acheter un bout de terrain, un peu comme un promoteur immobilier « du vert ».
- Deuxième surprise : la société envisageait effectivement d’implanter une éolienne chez moi, mais elle ne voulait « surtout pas » me déposséder de mes terres. Elle voulait seulement louer le terrain. Et cela, pour une somme absolument mirobolante : 30.000 euros par an pour deux éoliennes implantées.
Mes revenus actuels sont de 1.500 euros par mois, pensez-donc, 30.000 euros net par an et pendant 20 ans !
Pendant 20 ans... 30.000 euros qui tombent tous les ans et je participe à l’écologie nationale. Un rêve !
La société a insisté pour que je signe « rapidement », car d’autres agriculteurs pouvaient être aussi intéressés. A 30.000 euros par an, je n’en doutais pas une seconde. Mais... je suis auvergnate, et par nature, méfiante, « ils veulent payer 75 fois le prix de la terre sans la posséder ? Ici ? Là où nos terres ne valent pas grand-chose ? Il y a un loup quelque part ».
Alors j’ai cherché le loup. Et je l’ai trouvé en demandant un nouveau rendez-vous avec la société. Je leur ai demandé un contrat du bail. Et j’ai lu toutes les petites lignes.
Et voici la question que je leur ai posée : au bout de 20 ans, que se passe-t-il ?
Une réponse très floue : .... on ne sera plus là, car on revend nos implantations à des entreprises étrangères (chinoises notamment). Mais comme la loi nous demande de prévoir le démantèlement de l’éolienne. Nous vous provisionnons 50.000 euros pour vos deux éoliennes.
Parce que, bien entendu, au bout de 20 ans, une éolienne, elle est en fin de course, foutue et il est stipulé de la démonter.
Ah bon, alors j’ai fait venir plusieurs entreprises spécialisées dans le démantèlement des éoliennes.
Résultat : devis pour une éolienne (hauteur 80 mètres), le coût minimum est de 450.000 euros par éolienne, à charge du propriétaire du terrain.
Et s’il ne peut pas payer ? Comme il s’agit d’une éolienne industrielle, l’État se retourne contre le propriétaire, puis contre la commune.
Je fais un rapide calcul : le projet d’ensemble de ma commune de 200 habitants comprend 7 éoliennes, soit 450 000 x 7 = 3.150.000 de dette pour la commune.
C'est la faillite pour tous !
Ensuite je me suis demandé pourquoi cette société voulait implanter des éoliennes dans un endroit où il y a si peu de vent.
Réponse : en effet, il n’y a pas assez de vent, mais nous allons construire des éoliennes beaucoup plus hautes... 80 mètres de haut.
Fort bien. Pour des éoliennes qui ne tourneront que 25 % du temps, c'est pas très rentable..
Mais, comment se fait-il que des fonds de pension s’intéressent tant à l’éolien en France ?
Tout simple !
En France, une loi exige que l’énergie verte des éoliennes soit achetée en priorité deux fois le prix des autres énergies (l’hydraulique, qui est pourtant totalement vert, n’a pas ce privilège !).
Donc, c’est intéressant pour les investisseurs étrangers, sans doute en pleine complicité avec notre gouvernement car, qui paye cette différence ? ...C'EST NOUS !
Regardez bien votre facture EDF, il y a une petite ligne qui indique que nous « participons au développement de l’énergie verte ».
En fait, nous finançons des actionnaires étrangers.
Ah oui ! Je ne vous ai pas tout dit ! Cette énergie est essentiellement destinée à être exportée.
Ça, les actionnaires s’en fichent totalement. Moi pas !
Le développement de l’éolien en France va coûter 75 milliards d’Euros financés par nous-mêmes pour détruire nos paysages, notre tourisme, la valeur de nos biens immobiliers et nos parcelles cultivables. Avec cet argent, l’état pourrait redistribuer à chaque français une part pour isoler dignement son logement. Mais ça, ça ne rapporterait rien aux actionnaires.
Faites circuler, et réfléchissez.
Sous couvert de «VERT», on nous prend pour des...

 


 

mercredi 25 mai 2022

La démocratie n'existe pas

 

las...

La démocratie: ce beau grand mot qui donne des ailes aux uns et les retire aussi sec dès qu'ils en font un usage dérangeant. 

Je pense à ces communes qui ont dit non aux éoliennes et que l'on va faire revoter, non pas pour vice de quoi que ce soit, mais juste parce que les intérêts dépassent leur concept de la démocratie. (Sonvilier )

Je pense à ces journalistes qui relatent des non-faits à longueur d'articles la plupart du temps nourris par la littérature de puissants lobbys. Inutile de les citer, c'est tout le temps: le savoir et la raison pour tous ceux qui encensent sans aucun discernement les énergies renouvelables à échelle industrielle, et le délit d'émotions pour ceux qui veulent stopper les colonisations forcées des espaces naturels par des producteurs d'énergie, ici comme ailleurs, qui creusent, saccagent, tuent même si il le faut (Mexique) . Qui paient des millions à des agences de communication pour argumenter, enjoliver même, leurs crimes contre la terre et l'humanité. Charbon, pétrole, gaz, nucléaire, mais aussi solaire, éolien, géothermie profonde, ils pillent la planète par tous les moyens, avec le même cynisme et  une auréole en plus depuis que le profit se compte en vert! ( NZZ, ces derniers jours, lamentable démonstration de parti pris à propos de Sainte-Croix)

Je pense à ces sociétés qui organisent leur propagande avec la complicité de l'éducation nationale en invitant des enfants à venir passer leur journée de sortie scolaire sur un site de production d'énergies renouvelables: bourrage de petits crânes qui rentreront chez eux avec la bonne parole. Bien que l'école se devrait d'être le berceau de l'éveil à la démocratie, personne ne sera là pour cracher sur leur vision du soleil et du vent: le savoir et la raison n'ont qu'un seul son de cloche, le leur. (Mont-Crosin, cet été)

Je pense à ces conférences organisées pour "informer" sur des sujets sérieux et urgent, comme le réchauffement climatique. À ces personnalités invitées qui osent parler de leur scepticisme à propos de l'efficacité des éoliennes face à l'urgence, et même qui le démontrent. Leurs propos sont rayés du compte-rendu dans la presse et ignorés des autres intervenants qui exhortent l'assemblée à accepter le parc éolien projeté près de chez eux, sous peine de manquer de jus par manque de foi en leurs solutions! (Delémont ce printemps)

Je pense à ces politiciens qui se gargarisent de vent pour se donner l'air de ceux qui savent ce qui est bon pour nous, ceux qui ne veulent plus voir d'opposants à leur vision du monde qu'ils s'apprêtent à construire à grands coups de pales et de matériaux rares. Ces grands dadets qui jamais ne parlent de leur ignorance sur ce qu'il en sera dans 20 ans de ce monde renouvelable, quand tout sera à refaire parce que tout sera en ruine, en fin de course, en panne, en baisse de productivité... etc. (le Canton de Neuchâtel ce jour)

Je ne pense même pas à la justice qui ânonne sur le sujet sans que personne ne puisse rien y faire, enveloppée dans son manteau fédéral elle peut dire tout et n'importe quoi, comme ce fut le cas pour le feu vert donné au parc de Sainte-Croix.

Pour toute cette lassitude, ces attaques incessantes contre l'opposition, pourtant saine partenaire de toute démocratie qui se respecte, je peine à poursuivre ma lutte. Non pas que je cède au chant des multiples sirènes utilisées ces dix dernières années pour justifier la prise de contrôle des crêtes jurassiennes par les producteurs d'énergies: d'abord le prétexte d'un peu de modernité dans nos paysages, puis la peur du nucléaire, puis les menaces de pénuries, puis la guerre en Ukraine, que de plaies livrées aux bienfaits du vent jurassien. Que de foutaises.

Le mobile du crime contre les crêtes, reste le profit, en aucun cas la raison et surtout pas le savoir. Personne ne sait de quoi notre monde énergétique sera fait demain, mais tout le monde veut en faire son cheval de bataille sans réfléchir comment, combien, pour quoi ni pour qui.

Douze ans de blablas, je ne serai plus là pour constater les dégâts de cette attaque-là, mais vu où nous en sommes aujourd'hui et vu que la manière de faire ne change pas,  nous ne sommes pas en train de faire quelque chose pour la planète, nous continuons simplement de la défaire.

vendredi 22 avril 2022

On fait de la m.... Et alors?

 

L'émission de Temps Présent, La finance lave plus vert, à suivre ici

 

 Le journalisme d'investigation est-il mort? En regardant Temps Présent hier soir c'est peut-être bien ce qui m'a le plus inquiétée. Son titre "la finance lave plus vert" augurait bien quelques révélations mais je ne crois pas avoir appris quelque chose. Que Bertrand Piccard nage davantage dans les eaux sales des sociétés comme Umicore que dans celle de la décroissance heureuse, on le savait. Les montagnes polluantes abandonnées par des multinationales qui utilisent notre épargne AVS pour les faire oublier dans de nouveaux investissement verts (lesquels?) on le savait aussi. Toutes ces aberrations et autres horreurs qui ont nourri le monde de la finance et le nourrissent encore on le sait.

Mais bref, je ne vais pas refaire le procès de ce système "to big, to fail". qui n'est pas prêt d'être changé.

En fait ce qui m'a interpellé, ce sont les limites qui entourent le reportage, on y ressent le respect de la légalité et du politiquement correct du début à la fin. Toutes ces choses dégueulasses qu'il y aurait à dire, ne se disent pas. Les big boss jouissent d'articles de loi qui leur permettent de visionner leurs interviews avant leur diffusion, de négocier ce qu'ils veulent refaire ou de faire supprimer leur intervention. La majorité de leurs actes est protégée par le secret d'affaire. Ils se contentent de plus en plus de s'exprimer dans des petits courriels adressés aux journalistes en guise de participation...

Quand à la fin du reportage la militante pour le climat écoeurée par ce qu'elle vient d'apprendre (?!) décide de placer ses économies dans une banque alternative et les panneaux solaires, on peut se demander ce qu'elle a compris exactement. Peut-être qu'une petite intrusion sur les nouveaux investissements verts de ces sociétés nous aurait apporté un éclairage bienfaisant à l'heure où le puissant lobby éolien obtient des avantages inimaginables au niveau européen pour coloniser  les terres et (plus proche de nous) des entraves à la démocratie en faisant revoter les communes qui ont déjà refusé des éoliennes sur leur territoire! Sans parler des horreurs commises au nom des énergies renouvelables aussi bien sur le plan humain qu'écologique dans les pays les moins pinailleurs sur les droits humains.

Finalement la gifle de Will Smith aux Oscars aura peut-être mieux déservie des sociétés comme Majid al Fouttaim  (lui qui fait la pub pour leur piste de ski dans un centre commercial de Dubail!) que les révélations sous haute surveillance de Temps Présent.

vendredi 8 avril 2022

Les mâts blancs aux pales sales

 

Que ne ferait pas Mme de Quattro pour conduire ses amis de Romande Energie sur le chemin des crêtes jurassiennes?...

 

Il y a quelques années la situation découlant de la colonisation par des entreprises d'électricité d'une région du Mexique chère à mon coeur, a éveillé mon indignation. Les années ont passé, les articles n'ont pas manqué: les pratiques des émissaires de l'industrie éolienne y sont démontrées comme illicites souvent, douteuses presque officiellement,  sans stratégie énergétique claire pratiquement tout le temps, dévoreuses de subventions publiques sans contrepartie qui le justifie, etc. Le monde politique s'en fiche. Rien ne change. Ils recouvrent de vert et d'urgence le mur qui sépare les magouilles des uns aux profits  des autres, en passant par les milliards qui coulent à flot dans un monde perturbé et aveuglé par des angoisses à répétition qui accélèrent le tout et n'importe quoi.

Pourtant je continue de m'indigner. Aujourd'hui davantage de l'indifférence des autres que de l'opportunisme malveillant des uns...

Voici ce que l'on trouve dans le monde merveilleusement glauque de l'écologie industrielle telle que l'on ne nous en parle pas, ou si peu...

Splann! Association d'enquêtes journalistiques en Bretagne, publie une longue enquête sur les pratiques de la société Iberdrola, à suivre intégralement en cliquant ici

Soixante-deux éoliennes seront bientôt plantées dans les fonds marins de la baie de Saint-Brieuc, en Bretagne, couvrant 75 km². La société Iberdrola, via sa filiale bretonne Ailes Marines, est à la tête de ce chantier très controversé. Avant cela, d'autres controverses. En Amérique Latine, où il y a une dizaine d'années, le leader mondial de l'énergie éolienne a laissé des traces indélébiles.

 

Fiches élaborées par les enquêteurs:

Aux pieds des éoliennes, le crime organisé (Tehantepec)

Des oiseaux morts par milliers(Tehuantepec)

"Ethnocide" au cœur de la forêt (Brésil, Belo Monte)

Teles Pires : un barrage au grand dam des amérindiens (Brésil )

Baixo Iguaçu : litiges en cascade (Brésil)

 
P.S. Dans la dernière émission d' Infrarouge ce mercredi sur la rts, Mme de Quattro a été très opportuniste avec sa petite colère à l'encontre des écologistes opposés à la destruction des sites naturels pour l'exploitation d'énergies renouvelables(dans la dernière partie de l'émission, lamentable déclaration contre les verts). Pour revenir sur le sujet qui justifiait sa présence là, le journaliste aurait alors pu au moins poser la question du lien entre les milliers d'éoliennes allemandes et la dépendance de ce pays au gaz russe. Combien d’éoliennes sont prêts à accepter des gens comme Mme de Quattro sans  poser la questions de leur pertinence réelle pour l’autonomie énergétique? Sur la durabilité de cette technologie, et d’autres, dans un monde qui montre les limites de ses ressources? Les politiciens n’ont pas de solutions mais ils font comme si c’était simple en balançant à la va-vite des espèces de "pub" au mauvais endroit, là où personne ne remet leurs affirmations en doute. On ne peut pas débattre du gaz russe en prétendant s'en passer avec des éoliennes, c'est une malhonnêteté intellectuelle. Ou une ignorance impardonnable que l'on devrait éviter de répandre. Mais comme tout ce qui entache les croyances autour des énergies renouvelables, silence radio après le "caca nerveux" de la copine de Romande Energie sur la télévision nationale. L'opportunité était belle pourtant de poser certaines questions pertinentes AVANT de réduire nos espaces naturels protégés en zones industrielles majeures! Mais depuis que guerre en Ukraine = lobby éolien aux taquets pour obtenir des procédures facilités pour imposer leurs machines, on ne pense plus. On profite...

vendredi 1 avril 2022

Le combat des pales

 



Eoliennes et fleurs des champs

Quand ils ont commencé de parler d'éoliennes en Suisse, ils ont associé leur image à de grandes fleurs légères dans les champs, aux pieds desquelles couraient des enfants et broutaient des vaches sereines. C'était vers 2008, les projets étaient encore élaborés secrètement entre communes et compagnies d'électricité ou simples lobbyistes. Une communication bien mal choisie, vue l'impact réel de ces machines sur les sols et les riverains, toutes catégories vivantes confondues. Ils n'avaient aucune chance.

Eoliennes et Fukushima

Puis il y eut Fukushima. Adieu les robes de fées, bonjour les robes d'avocat ! Pour défendre les accords internationaux visant à piller l'argent public pour la privatisation des services, ici l'électricité,  la menace nucléaire a très vite remplacée les fleurs dans la communication du lobby éolien, relayée sans discernement par des médias avides à leur tour de sensations et d'image fortes, éolien contre nucléaire, c'est parti!

Eoliennes et climat

Arrivèrent les manifestations pour le climat, avec un tas d'images propices à la propagande éolienne. Une éolienne derrière chaque Greta sur tous les écrans du monde, en tenue de Superwoman, sauveuse de l'humanité, rien que ça! Et les média remarchent à fond, presque comme un seul homme, derrière la communication de Suisse Eole et autres girouettes en charge de caser ces centrales électriques malvenues en pleine nature.

Eolienne et Ukraine

Nous y voilà: la guerre,  l'ultime alliée anxiogène qu'a trouvé Suisse Eole dans la bouche de son directeur dans un article publié sur leur site, en tenue de soldat, l'éolien va contribuer à nous libérer du gaz russe. Derrière les chars, des éoliennes...

Je ne porte pas Suisse Eole dans mon coeur c'est le moins que je puisse dire, mais là, je me suis sentie tellement dégoûtée par leurs manoeuvres pour exterminer les arguments des opposants à la destruction des sites naturels, derniers remparts contre la folie du monde, que j'ai eu honte pour eux, pour leur opportunisme  et la couleur de leur coeur, grise comme l'argent qu'ils convoitent sans aucune retenue.

Alors quand un de mes amis m'a dit avoir reçu un mandat de comparution de la procureure Claudia Correia, à Yverdon, suite à une plainte pénale déposée par Romande Energie contre eux, pour leur lutte pacifique contre les éoliennes qui menacent leurs lieux de vie, je me suis dit que ces vendeurs de pales touchaient le fond. Et que là-dessus nous ne pourrions que rebondir. Ils ne peuvent pas gagner en étant à ce point aveuglé par l'argent, ils courent derrière ce qui nous détruit depuis des décennies, ils n'ont toujours pas compris que là où ils nous poussent ils vont aussi. Ils ne font plus de différence entre ceux qui se battent pour la vie et la paix  et ceux qui se battent contre l'humanité et la démocratie. Ils saccagent la vie des autres et leur demandent de se taire. Ils utilisent tous les stratagèmes pour écraser les avis divergeant et veulent donner des leçons de démocratie en saisissant la justice contre ceux qui leur résistent?  Ils ne savent pas à qui ils ont à faire:

Ici un sondage en France: 61% des français  sont défavorables à l'éolien. L'opposition grandit malgré  les haussements de ton des lobbys dans leur communication.

 Et les maires assiégés par les chercheur de terres pour du vent, se mettent à écrire des livres, que peuvent-ils faire d'autre contre cette gangrène éolienne soutenue par l'Etat?



dimanche 13 mars 2022

La marche pieds nus, l'oiseau et le drône...

 

 À Saint-Brais si l'on ne veut pas s'énerver face au triste spectacle des éoliennes, il faut leur tourner le dos puis descendre vers le Doubs. Mais ce n'est pas toujours facile, la descente est raide et la remontée est rude. Je ne m'y aventurais plus trop, pensant que mon âge ne tenait plus le défi: éviter de dévaler la pente,  subir la pression sur les genoux, souffrir le martyre dans mes chaussures, ces promenades se déroulaient finalement sous de fâcheux auspices. 

Jusqu'à-ce que je découvre les chaussures dites "pieds nus", que je décidai de tester sur un parcours bien accidenté et très apprécié de mon compagnon. Magnifique! Formidable! Génial! Cette sensation de marcher pieds nus apporte la légèreté qu'il faut pour appréhender le terrain et faire disparaître les embûches qui peuvent miner ces sorties. Nous avons donc pu accéder au coeur du silence, dans la forêt, où le chant d'un oiseau qui semblait seul et joyeux comme nous de l'être, nous ravissait. Ressourcement bienvenu par les temps qui courent.

Ravissement vite perturbé par le sifflement grotesque d'un drône téléguidé au dessus des cimes vertigineuses que nous admirions justement... Quel genre d'abruti délègue à son joujou le soin de survoler la nature, rompant le silence rare qui nous manque tant? Quelle joie lui procure cette intrusion technologique jusque dans les moindre recoins voués à la détente humaine et animale? Jusqu'où faudra-t-il aller pour retrouver simplement la nature?

La peur de manquer et l'incapacité de réduire ou d'évaluer correctement nos besoins énergétiques pourraient bien coûter très chers en terme d'espaces naturels ces prochaines années. Le Jura vaudois commence à sentir la menace peser sur son territoire avec tous ces parcs éoliens libérés par le TF et ses arguments qui puent l'urgence réclamée en haut lieu... 

L'équilibre mental de chacun est menacé dans le contexte anxiogène qu'alimentent des professionnels de la communication au service de porteurs de projets divers. Parallèlement, on célèbre toutes sortes de "journées"  pour attirer l'attention sur les conséquences de ces catastrophes cumulées que sont le bruit, la maladie, la biodiversité dévastée, j'en passe et des meilleurs... On a même réussi à verdir certains bruits pour les délier de leurs responsabilités. Ils n'en demeurent pas moins nocifs.

 Vous pourrez-lire ci-dessous une lettre de lecteur, pas n'importe lequel en plus, qui s'inquiète du déni ridicule et dangereux qui entoure ces attaques industrielles dirigées contre les crêtes du Jura, dans le journal de Sainte-Croix:

Bonne lecture!

Messieurs les candidats au Grand Conseil,

Ayant lu vos déclarations dans le JSC du vendredi 25 février, j'ai constaté que vous êtes tous attachés à notre région, que vous appréciez le fait qu'il y fait bon vivre, et que vous vous félicitez de ce que le calme et la beauté de nos paysages y laisse espérer pour l'avenir un développement du tourisme doux.

Une chose me chatouille: à part l'un d'entre vous, vous semblez tous ignorer qu'un important chantier est en train de défigurer les hauteurs de Ste-Croix, et que 40 éoliennes sont projetées entre le Chasseron et le Creux du Van. Vous ne dites pas un mot sur ces projets qui nous impacteront pendant les vingt prochaines années, en détruisant le calme et la beauté qui vous plaisent tant! Je ne pense pas qu'il s'agisse de votre part de méconnaissance des réalités de la région.

J'aurais trouvé honnête que vous rappeliez nettement votre position au sujet de cette industrialisation de nos crêtes. Cela aurait sans doute intéressé les 800 électrices et électeurs de Ste-Croix qui se sont prononcés en 2020 pour un moratoire sur la construction de ces machines.

"Qui ne dit mot consent", dit-on. A moins d'une claire détermination de votre part, je déduirai de votre silence que vous approuvez ce massacre. Mon vote irait donc à Zakaria Dridi qui, lui, ose affirmer: "L'installation d'éoliennes est une fausse solution".

 

Michel Bühler

Il est clair que si le passe-temps du dimanche de ces candidats est de promener des drônes au-dessus des cimes... on est mal.