vendredi 3 janvier 2025

Qui veut la peau de l'humanité?

 En sortant ma chienne Chica ce soir, j'ai été surprise de me retrouver dans 10 cm de neige poudreuse. La neige nous rend le silence. Les voitures sont rares, les vieilles éoliennes se taisent enfin, après des jours de tintamarre infernal,  elles ont 15 ans elles ne respectent plus rien et on dirait que les propriétaires s'en fichent autant que les autorités. Mais après tout ce temps je ne m'étonne plus de leur passivité. Les uns et les autres s'accrochent à leurs chimères, tant pis pour eux. Grâce à la neige cette nuit une trêve s'impose à mon coeur et ça c'est précieux. Cette couverture blanche posée sur un village étouffé par le trafic routier et les rotors industriels qui le dominent en temps normal, est un baume bienvenu qui adoucit tout. 

Un peu plus bas, en face de chez moi, il y a une petite maison qui accompagne merveilleusement le décor de ce soir: située un peu en retrait de la route, elle offre au regard huit fenêtres alignées sur deux étages, toutes les pièces sont allumées dès la nuit tombée,  elle devient à la fois chaumière et château par les espaces généreux que l'on devine de l'extérieur et l'alignement des plafonniers au rez-de-chaussée.Elle rend jolies toutes mes sorties nocturnes avec Chica. La barrière qui entoure le jardinet devant a retenu tout ce qu'elle pouvait de flocons blancs sur son grillage. J'admirais le résultat lorsque le propriétaire, en bras de chemise blanche, sur le pas de sa porte m'a crié bonne année, me sortant de ma rêverie. L'échange verbal qui a suivi ajoutait à la sérénité du moment la convivialité d'un village de montagne rendu à lui-même.

Un décor parfait pour commencer cette nouvelle année. Elle sera faite de désillusions c'est claire, mais aussi de ces petits moments de grâce qui nous portent dans les moments difficiles. Puisse-t'elle accélérer l'usure des vieux  aérogénérateurs de mon village,  la paix dans le monde commence dans les rues que nous habitons.

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