samedi 28 novembre 2015

Bure, zéro voix pour défendre les éoliennes


Bure, journal L'Ajoie, le 28.11.2015: Votation contre le parc éolien
Le score de Bure, 255 non sur les 255 personnes présentes à l'assemblée ce vendredi 27 novembre, m'a interpellé tout-de-même: pas de chamailleries, personne pour défendre le principe d'un parc éolien sur le territoire communal, des sourires aux lèvres, des mains franchement levées pour dire NON. 

Je suis allée rechercher un document établi en 2012 par des promoteurs actifs dans le coin, une sorte de planning éolien qui circulait à l'époque. Eux lorgnaient sur divers sites en Haute-Ajoie, à la Baroche, Epiquerez, Seleute, Grandfontaine, Bure. Trois projets étaient bien avancés dans les trois districts jurassiens: Haute-Ajoie, Delémont et Saint-Brais 2. En haute Ajoie les mesures de vent annonçaient 6.2m/seconde, la demande de raccordement au réseau a été obtenue en juillet 2010 pour 7 éoliennes. 2sur2 des propriétaires approchés avaient signé et le projet fut présenté à la municipalité en janvier 2011.

Bure n'était pas sur le plan directeur, aucun propriétaire terrien n'avait signé avec ce promoteur.
Pas d'argent, pas de famille qui se serrent les coudes, pas de maire affairiste, pas de division en vue. Cette commune semble tout simplement avoir pu prendre une décision la tête froide, sans pression, avec une pesée d'intérêts.

Du côté des Franches-Montagnes, la catastrophe du premier projet de Saint-Brais, la mobilisation des opposants et j'espère la valeur paysagère et historique du site ont fait reculer les autorités. 

Mais si on regarde le plan de plus près on  comprend mieux le choix des sites retenus par le canton sur sa nouvelle fiche:

Au Bois, 5 sur 9 propriétaires ont signé avec ce promoteur.  À la Chaux-des-Breuleux 2/9, au Noirmont, 4/9, aux Breuleux, 2/6. À Soulce, le même promoteur a obtenu un accord avec 2 propriétaires sur 9.

Il faut aussi penser que la société Alpiq s'est beaucoup promenée  dans nos régions. Combien de contrats a-t-elle obtenus?

Une partie du travail est déjà faite par ici. L'argent a déjà fait son chemin pervers. Une intervenante lors de l'assemblée extraordinaire de librevent a proposé de rencontrer les propriétaires qui s'étaient engagés avec les sociétés d'implantation. Ce serait bien en effet que nous puissions parler avec ces gens. L'argent des éoliennes n'a rien de durable. Ce ne sont pas les milliers de victimes de la faillite possible de Abengoa, qui diront le contraire. Cette entreprise spécialiste des énergies renouvelables fonce dans le mur et risque d'entraîner avec elle des milliers de travailleurs. Sans compter les parcs éoliens orphelins qui pourront rejoindre les 14 mille éoliennes abandonnées aux USA...

La transition énergétique est une cour de récréation sans surveillance. Elle nous menace tous parce qu'elle se fait dans notre dos, avec notre argent.  Elle génère des spécialistes auto-proclamés et trompe tous ces marcheurs pour le climat qui se jettent dans les bras du vent, fous d'espoir. Au bout des pales il y a surtout de la spéculation, de la colonisation, de l'industrialisation et de la désinformation... Si Abengoa tombe, saurons-nous combien de milliards de subventions elle aura engloutis? La Troïka saura peut-être nous le dire, elle qui met à genoux les états déjà moribonds en les saignant à blanc, pendant que des sociétés privées évacuent leurs subventions aux énergies renouvelables vers des paradis fiscaux!

J'ai encore toujours un truc en travers de la gorge: Les SIG ont perdu 80 millions de franc d'argent publique dans des projets éoliens qui n'ont jamais vu le jour! Combien sont restés dans le Jura et où? Quelque chose me dit que l'obstination du canton à construire des parcs éoliens trouve une partie de son explication dans la réponse à cette question.

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