-Campagne jolie campagne, dis-moi quel avenir vois-tu pour toi, pour nous?
-Je
vois des pâturages devenus terres d'accueil pour des centrales
électriques. Des horizons stressés par le brassage du vent volé par les
multinationales pour alimenter les cités riches et voraces. Je vois les
lignes à très haute tension, parfois enterrées, parfois pas, transporter
ce courant volage et instable. Je vois les industries lourdes en quête
d'espace envahir les terres autrefois agricoles. Je vois les revenus
faibles des villes s'entasser dans les campagnes, des immeubles géants
dressés entre deux villas, des écoles mal déservies, des communes au
bord de l'implosion. Je vois les coûts de l'essence réduire la mobilité
des régions rurales, les terres inexploitées parce que l'argent tombera
d'ailleurs ou ne tombera plus. Je vois quelques régions préservées,
aménagées pour de riches vacanciers. Je vois le confort de la ville
s'améliorer et les mieux lotis s'y réinstaller, loin des bruits et des
pollutions des campagnes. Je vois les espaces verts organisés et
sécurisés remplacer les espaces naturels autrefois tant aimés. Je vois
la mise à l'écart de ceux qui coûtent trop chers, de ceux qui ne
rapportent pas assez. Je vois la solidarité oubliée, les libertés
individuelles contrôlées, les chiens sans cordes vocales et les chats
sans griffes.
... Mais? c'est pas l'avenir ça, ça a déjà commencé.
- Oui mais personne n'y voit rien alors je peux encore le vendre comme avenir.
image: blog.akova.ca
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