samedi 6 octobre 2012

Saint-Brais, 3 ans plus tard.




Je me réveille inconsciemment saturée par le bruit des machines à sous qui toute la nuit ont remplit les caisses des idéalistes en mal de vertitude. J'ouvre la fenêtre de la chambre à coucher et le bruit inonde immédiatement l'espace. Je tiens le coup 5mn puis je me sens prise de nausée. Je referme la fenêtre sur ce temps pourtant magnifique, pour ne plus entendre ce wlouf, wlouf, qui hante les jours et les nuits du village maintenant depuis des jours sans interruption, sauf hier, un peu dans l'après-midi. On a repris notre souffle. Mais ce matin, la saturation est réelle, preuve que notre sommeil enregistre.

Et au village? tout va bien. Sur 3 maisons situées sous les éoliennes, une a changé de propriétaire, une est encore à vendre.  En face: Une nouvelle maison à vendre. Une usine, que le propriétaire propose de transformer en loft, ne trouve pas preneur. Au centre du village:  L'hôtel restaurant est à vendre depuis 3 ans. La maison qui abrite un guichet de banque et un petit magasin d'alimentation, est en vente. La poste a fermé ses portes. L'école ne compte plus qu'une classe. Un appartement est vide, l'autre est occupé mais les loyers sont impayés depuis des mois. Bientôt, ces petites communes vendues aux multinationales et autres industries sans scrupule, ne verront plus que les exclus se replier sur leurs logements.

À la mairie: Pour les élections, personne n'a voulu se lancer dans la course. Le village est au bord de la faillite et les contentieux ont doublé avec l'arrivée des machines. Le conseil a créé un clan pour le soutenir, incapable de rassembler la population derrière des idées et des projets. Rancoeurs, coup bas, médisance sont au programme politique des élus tacitement. Mais ils adorent cela puisqu'ils en redemandent.
Les éoliennes devaient apporter prospérité et fierté au village... La bonne nouvelle, c'est que tout va bien. Le problème ce sont les opposants. Un réflexe vieux comme le monde: Plutôt que de chercher des solutions aux problèmes, on met à l'index ceux qui les soulèvent.
C'est pathétique tout ça.
La mauvaise nouvelle, c'est que nous tenons le coup. Les initiatives contre toute nouvelle implantation d'éoliennes se multiplient. À Saint-Brais les langues se délient, le second parc a du plomb dans l'aile. Personne ne veut rajouter une couche aux déboires actuels. Sauf bien entendu les bénéficiaires directs de cette mise-à-mort de la commune. Avec ma famille, nous avons commencé seuls la lutte. Aujourd'hui nous ne le sommes plus. :-)
Deux communes dans les Franches-Montagnes occupent les médias pour de mauvaises raisons: Saint-Brais, avec un conseil communal qui ne respecte pas la liberté d'expression et qui est régulièrement dénoncé. Lajoux, dont les autorités refusent la transparence de leurs actes. Ces deux exécutifs sont franchement pro-éolien et surfent sur les vagues de la légalité pour protéger leurs engagements avec des promoteurs. Révélateur, non?
Pendant ce temps, la haute couture française à Paris présente sa collection sur un podium couvert de  panneaux solaire, bordé d'éoliennes géantes! Si il fallait encore une image pour véhiculer la connerie, elle vient d'être créée.
image: schtroumpfette.eklablog.com

2 commentaires:

  1. Frédy Froidevaux a affirmé, à Sainte-Croix, dans une publicité dans le journal local, puis en séance d'information avec le gratin éolien: "L'immobilier à saint-Brais se porte très bien."

    Du mensonge de propagande. Ces gens devraient être poursuivis pour leurs mensonges et leur mauvaise foi. Là où la population devrait avoir accès à une information claire pour prendre des décisions en connaissance de cause, ces gens mentent et enjolivent la situation pour quoi? Pour cacher leur échec où pour assurer leurs recettes personnelles? On peut se poser des questions! à leurs côtés, pour les soutenir, des conseillers nationaux, des conseillères d'état! Que le petit carrossier cherche à briller de manière grotesque, passe encore, mais ces élus, pourquoi se vautrent-ils dans ces mensonges? C'est une honte.
    Écrit par : conrad | 06/10/2012

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  2. Ce matin l'oncle de notre ami, qui habite dans la vallée, est venu chercher son neveu. Lorsque ce dernier est arrivé à la voiture il a trouvé son oncle complètement ahuri par ce qu'il entendait sur le village: "Mais quel boucan elles font ces éoliennes! Ils mettraient ça chez moi, je ne les laisserais pas une semaine!"

    Cher monsieur, vous êtes l'homme providentiel. Il y a des maisons vides à Saint-Brais et nous manquons de personnes de bon sens!
    Écrit par : voisine d'éoliennes industrielles | 06/10/2012

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