jeudi 15 octobre 2015

"Oiseaux morts, qui finissez au pieds des mâts,



oiseaux morts, allez donc dire à mon amour, que je me perds en longs discours, très longs discours" (...)
Vous vous rappelez de cette chanson de Julien Clerc "poissons morts"? En repensant à l'histoire qui est arrivée sous les éoliennes du Peuchapatte cette semaine, cette chanson m'est venue à l'esprit.

L'histoire:
Ceci est un oiseau mort sous une éolienne.
Mais ceci n'est pas un oiseau tué par l'une de ces trancheuses  automatiques géantes installées dans nos campagnes.

Non, non, non! Surtout que les opposants ne se méprennent pas car cela pourrait se retourner contre eux.

Mais alors quoi? Nous avons posé la question sur cette mort certaine à un spécialiste, réponse:

"Merci pour cette donnée, il s'agit d'une buse variable. Je serais intéressé de savoir quand cet oiseau a été découvert. Nous sommes bien entendu convaincus que les éoliennes industrielles représentent un risque pour notre avifaune (et pas seulement en raison des risques de collision, mais aussi de part la destruction des habitats)".

Entre temps, un autre intéressé sur la question  a reçu cette réponse, si la mort est certaine la cause ne l'est plus:

"Vielen Dank. BirdLife Schweiz ist ja auch skeptisch betreffend Windanlagen. In Peuchapatte muss man aber aufpassen: Hier läuft ein Versuch der Vogelwarte mit ausgelegten toten Vögeln, um zu erforschen, wie schnell sie von Prädatoren weggeräumt werden. Die Wahrscheinlickeit ist relativ gross, dass der fotografierte Mäusebussard ein solcher ausgelegter Vogel ist. Ich war vor einem Monat ebenfalls in Peuchapattes und habe auch einen ausgelegten Mäusebussard gesehen."

Heu? Quelqu'un peut traduire me suis-je permise de demander, et on m'a fait un petit résumé du courriel ci-dessus:

"Ce n'est pourtant pas bien compliqué (m'écrit-on). Nous avons toujours un doute sur les quantités d'oiseaux retrouvés morts, car nous pensons qu'ils peuvent être rapidement pris par des charognards. Le projet de recherche consiste à placer des oiseaux morts au pied des éoliennes pour évaluer le temps qu'ils restent observables. Ainsi les futures observations seront scientifiquement plus solides".

Et bien je ne dirais pas que c'est compliqué, mais avouez que c'est plutôt... surprenant. Aussi surprenant que de demander à des poissons morts d'apporter un message à notre amour...

La suite de cette histoire devient intéressante, dernier message reçu:

"Bonjour, J'ai eu la confirmation par la Station ornithologique qu'il s'agit bel et bien d'un oiseau mort déposé sur le site par l'équipe en charge de l'étude de suivi de la mortalité des oiseaux et le taux de disparition des cadavres. Le fait est que les animaux tués par les pâles des machines peuvent disparaître rapidement du fait des prédateurs et charognards. La personne qui a pris la photo a d'ailleurs du être prise elle-même en photo par un appareil automatique. Je tiens à préciser que BirdLife Suisse n'a rien à voir avec cette étude. "

Vous avez lu ce que je viens de lire? La personne qui a pris cette photo a d'ailleurs du être prise en photo aussi par un appareil automatique!

Est-ce que Alpiq informe les promeneurs qu'ils sont pris en photo automatiquement lorsqu' ils s'approchent des oiseaux morts  sous leurs éoliennes? 

Je sais que beaucoup ne s'offusquent plus de ce genre de contrôle détournés en pleine nature. Et bien moi cela me glace le dos. Savoir que dans ces lieux qui ont été tant aimés par ceux qui les habitent, non seulement il faut se farcir des machines industrielles dangereuses et nuisibles en pleine nature pour calmer les esprits consommacteurs des villes et surtout remplir les caisses des multinationales comme Alpiq ici, mais en plus nous sommes fichés au cours de nos promenades par des appareils automatiques installés sans fanfare pour surveiller les prédateurs d'oiseaux morts!???

Nos campagnes sont aujourd'hui des territoires occupés par les multinationales. Aujourd'hui ils nous photographient pour des études (ben voyons!) demain ils installeront leur matériel de surveillance. Le bel esprit libre des montagnes sera enfin sous contrôle...

Vive le bélier Frésard, prêt à tout faire péter pour libérer le Jura il y a quelques années, aujourd'hui complice de ceux qui le vendent aux colonisateurs des temps modernes! Je serais curieuse de connaître sa définition du colon pour ne plus être à ce point capable de flairer le danger qui nous menace aujourd'hui comme jamais.

Côté Doubs français ce ne sont pas moins de 54 machines, à lire ici, qui se pointent pour rejoindre les projets neuchâtelois bernois et jurassiens! Avec toujours aucune garantie sur les objectifs poursuivis! 

Et les politiques qui se taisent! Et les béliers qui se taisent! Et les associations de protection de la nature qui chuchotent! 
Et les verts dans le Jura qui trouvent la parade en période électorale: "Nous avons toujours été critiques envers l'éolien industriel". Pardon??? Vous pourriez parler plus fort ?




2 commentaires:

  1. Bonjour Voisine,
    Il y a peut-être un malentendu dans cette histoire. Si je lis bien, c'est la Vogelwarte (Station ornithologique suisse, vogelwarte.ch) qui mène cette étude et qui a donc posé les "pièges photographies" destinés à prendre en photo les prédateurs (et non les humains) qui viennent chercher les oiseaux morts. Le but de l'étude et de déterminer le temps qu'un oiseau mort reste au pied d'une éolienne avant qu'un charognard s'en empare. Ainsi, ils pourront estimer le nombre réel d'oiseaux tués par les éoliennes à partir du nombre trouvé (l'hypothèse étant que le nombre trouvé est largement inférieur au nombre réel). Ils ne s'agit donc pas d'un dispositif de contrôle posé par Alpiq comme votre texte le laisse supposer. Encore une fois, je n'ai pas d'infos, mais je lis les textes que vous avez postés, notamment en allemand, car ceux-ci ne sont traduits que de manière très approximative.
    Avec mes meilleures salutations,
    Phil

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  2. Bonjour Phil, oui tout-fait. Ce sont bien les oiseaux qui sont photographiés. La traduction faite du texte en allemand est un résumé que l'on m'a fait de la situation lors des échanges courriels qui ont commenté cette histoire. Je ne dit pas qu'ils sont là pour photographier les gens, mais simplement que les gens sont photographiés sans en être informés lorsqu'ils se promènent autour des éoliennes. Pour une bonne cause, aujourd'hui. Pour quelles causes demain? Une installation industrielle amène toutes sortes d'actions autour d'elles. De nettoyage, de contrôles, de réparation, de visites, etc etc. C'est dans ce sens que je les vois d'un mauvais œil arriver dans nos campagnes. Quand une pale tombera en Suisse, le périmètre de sécurité va être demandé. Au Mont Crosin combien de fois le parc éolien a été fermé pour des cause de sécurité, de maintenance, de construction etc... Le vol des câbles pose aussi des problèmes, les organisations de fêtes arrosées aussi. Etc. Les raisons de ne vont pas manquer de poser des caméras assez rapidement. Le monde sous contrôle jusque dans ses forêts puisque ce sera la prochaine étape d'implantation pour les éoliennes industrielles. C'est cela que je pointe du doigt. Ces petits riens qui s'ajoutent les uns aux autres et qui referment nos espaces libres sur un monde contrôlé. Ceci dit, l'oseau deux jours plus tard était toujours en place. Il ne devait pas être bien appétissant au goût des prédateurs... Et l'on a constaté deux appareils de photos en poste autour de lui.

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