jeudi 21 août 2014

Entretien avec Helvetia Pile

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- Vous vous opposez au développement éolien industriel en Suisse, pour quelles raisons?


- Attention, nous ne somme pas contre les éoliennes. Il ne faut simplement pas faire n'importe quoi n'importe où.



- Qu'allez-vous faire pour faire entendre votre voix?


- Nous avons créé une association et nous cherchons le dialogue avec les promoteurs et les autorités.



- Est-ce que vous êtes reçus et entendus?

- Écoutez, je préfère ne pas répondre à cette question. Nous faisons un travail remarquable et nous avançons bien.



- Allez-vous dénoncer le fait que la stratégie énergétique est principalement financée par le simple citoyen et que les grandes entreprises non seulement ne paient pas la taxe pour le financement du remboursement à prix coûtant mais qu'en plus elles favorisent la poursuite de l'exploitation des énergies fossiles en étant leurs meilleures clientes?

- Non, nous pensons que ce n'est pas nécessaire de dire cela, cela n'apportera rien et pourrait ternir l'image de notre lutte.



- Que pensez-vous de l'entreprise suisse XYZ qui a recouvert son toit de panneaux solaires chinois, très bon marché, grâce aux subventions de l'état?  En sachant que sa propre facture mensuelle est de plusieurs dizaines de milliers de francs et que le courant vert qu'elle revend sur le marché ne couvre les besoins que de quelques "ménages" en Suisse?  Le contribuable paie en quelque sorte trois fois pour l'industriel: Une fois pour subventionner l'achat de ses panneaux solaires, une fois pour permettre au courant produit d'être rentable pour le producteur-vendeur et une fois pour le consommer si il souhaite s'approvisionner en courant vert.  Quant à l'industriel, il fait des bénéfices avec le courant qu'il vend, il achète sur le marché l'énergie la meilleure marché, en principe fossile, faisant une nouvelle fois passer à la caisse l'ensemble des contribuables au vu des conséquences de l'utilisation des énergies fossiles.


- Non vous exagérez les choses. Il est normal que les industries restent compétitives et profitent de certains avantages. Nous n'allons pas nous fâcher avec tout le monde.



- Tout-de-même, en Allemagne, en France, en Espagne etc.... nous assistons à une recrudescence de ceux que nous appelons les nouveaux pauvres, issus de la précarité énergétique. En d'autres termes, de ceux qui ne peuvent plus payer leur facture d'électricité alourdie des taxes de soutien aux énergies renouvelables. Les grandes sociétés, on l'a dit, ne paient pas ces taxes et engrangent des bénéfices de plus en plus indécents. Il y a là de quoi vous inquiéter et donner du sens à votre lutte?

- Non, pas du tout, nous ne nous situons pas du tout sur ce terrain-là. C'est un autre problème.



- La Confédération a donné en quelque sorte carte blanche aux cantons pour élaborer une stratégie énergétique. Cela donne aux citoyens une image complètement faussée de la réalité qui risque de sortir de ce capharnaüm, de plus aucun scénario chiffré cohérent n'apparaît nulle part. On ne dit pas de quelles installations le pays aura besoin, ni de combien, pour "sortir" du nucléaire. L'hydraulique se noie sur le marché, n'est-ce pas une opportunité pour vous de demander un moratoire sur la construction de nouvelles installations tant que nous n'utilisons pas complètement celles disponibles?

- Non ce n'est pas à nous d'intervenir dans ce domaine. D'autres s'en chargent croyez-moi.



- Avez-vous des relais politiques pour vous représenter dans les parlements?

- Oui, bien sûr. Mais ils ne peuvent pas intervenir tout-le-temps, leur image en souffre. Vous savez ce n'est pas facile de défendre les paysages et la qualité de vie des citoyens dans le contexte actuel.


- Mais il y a beaucoup d'autres aspects qu'ils pourraient aborder, non? Ne serait-ce que la question de l'autonomie énergétique à l'échelle cantonale. Le courant produit en terres cantonales appartiendra à des compagnies privées. Il sera vendu sur le marché. Les bénéfices qui tournent autour de cette énergie verte sont colossaux à ce que l'on entend. Les mafias l'ont bien compris, elles s'accrochent à ces parcs éoliens comme la peste. Des millions d'argent public blanchissent de l'argent sale. La corruption gangrène les milieux les plus fiables (SIG par exemple) Pourquoi ne pas s'attaquer à cela?


- En Suisse nous ne sommes pas trop concerné par cela.




- Sur quelles personnalités pouvez-vous compter pour vous soutenir?

- Nous n'avons pas de nom à donner, nous sommes très soutenus mais discrètement. Les milieux économiques sont avec nous. Nous sommes confiants.



- Pensez-vous vous fédérer pour faire entendre votre voix?

- Non, ce n'est pas nécessaire. La lutte locale et souterraine est beaucoup plus efficace.




- En quelque sorte vous vous pliez aux règles qui vous sont imposées? Le citoyen qui aujourd'hui n'est pas d'accord avec un projet de société ne doit pas se dévoiler, doit parler quand on lui donne la parole et ne dénoncer que des choses qui ne dérangent personne?


- Je n'ai pas dit cela.




- Non, mais c'est ce que vous faites.

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