vendredi 28 août 2015

Elections fédérales et nationales = la foire aux mots

Qu'est-ce que j'ai pas envie d'écouter les débats des candidats aux élections! Après avoir  pris connaissance des résultats des sondages sur les préoccupations des citoyens, ils vont disserter des semaines sur l'immigration et sur le réchauffement climatique chacun dans leur coin avec "leurs" solutions, apprêtées à la sauce de leur parti. Côté immigration peu d'espoir de voir naître quelque chose de concret et d'humainement acceptable. Côté réchauffement climatique, ouf! Ils ont les énergies renouvelables à nous servir sur des plateaux! Là au moins tout le monde est d'accord sur le fond. Ça rapporte du fric aux uns, de l'espoir aux autres et tous ont le sentiment de faire quelque chose de bien, pour une fois. On retrouve vite les intentions réelles sur le terrain, mais là plus personne ne s'en soucie. En amont la conscience est propre et verte. Après, chacun pour soi!

Non vraiment, je n'ai plus envie de les entendre. Alors je lis et j'écoute d'autres choses. Ci contre un texte d' Emmanuel Mounier, philosophe de la première moitié du siècle dernier. 

Hier je me suis régalée avec l'écrivain Erri de Luca, engagé contre le chantier de ligne à grande vitesse (LAV) Lyon Turin depuis de nombreuses années. Aujourd'hui il est accusé d'incitation au sabotage et risque jusqu'à 5 années de prison. Les mots, lui, il ne les brade pas sur des bancs de foire aux élections. Ses mots sont justes et forts, c'est d'ailleurs sur un mot qu'il a prononcé que la justice lui est tombée dessus... Honte à la justice.

Sur les ondes de la rts hier il en dit d'autres de ces mots. De ceux qui nous rappellent combien la lutte est légitime et nécessaire:

"Je me bats avec une entière vallée qui se bat depuis quarante ans contre le viol de son territoire. Le viol".

" Ils n'ont pas une vallée de rechange, donc ils défendent le sol de cette vallée"

"Après cette agression ils n'ont pas perdu la tête, ils ne se sont pas laissé entraîner dans cette course de corps contre corps, ils ont gardé leur calme leur unanimité, leur tranquillité, leur opposition montagnarde"

" Je ne ferai pas appel parce que ici je suis coupable. Si mon crime sont mes mots, je suis coupable je ne vais pas chercher une autre écoute et gaspiller davantage de l'argent public pour ce procès"

Rendez-vous sur le site de la première, lien ici, pour écouter l'interview de Erri de Luca dans l'émission "Vacarme du jeudi 27 août 2015 après 13h00.

À la mort de Nelson Mandela j'ai eu peur. Peur de voir disparaître avec lui le courage des hommes. Ce fut réconfortant d'entendre les mots de Erri de Luca sur notre chaîne de radio nationale (qui me semble poser de bonnes questions ces temps en donnant la parole à la décroissance il y a peu, en portant un regard critique sur les grands chantiers de la mobilité cette semaine). Ne ratons pas ces occasions de nourrir notre réflexion et notre courage.

Monsieur De Luca, chapeau bas!

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