
Non vraiment, je n'ai plus envie de les entendre. Alors je lis et j'écoute d'autres choses. Ci contre un texte d' Emmanuel Mounier, philosophe de la première moitié du siècle dernier.
Hier je me suis régalée avec l'écrivain Erri de Luca, engagé contre le chantier de ligne à grande vitesse (LAV) Lyon Turin depuis de nombreuses années. Aujourd'hui il est accusé d'incitation au sabotage et risque jusqu'à 5 années de prison. Les mots, lui, il ne les brade pas sur des bancs de foire aux élections. Ses mots sont justes et forts, c'est d'ailleurs sur un mot qu'il a prononcé que la justice lui est tombée dessus... Honte à la justice.
Sur les ondes de la rts hier il en dit d'autres de ces mots. De ceux qui nous rappellent combien la lutte est légitime et nécessaire:
"Je me bats avec une entière vallée qui se bat depuis quarante ans contre le viol de son territoire. Le viol".
" Ils n'ont pas une vallée de rechange, donc ils défendent le sol de cette vallée"
"Après cette agression ils n'ont pas perdu la tête, ils ne se sont pas laissé entraîner dans cette course de corps contre corps, ils ont gardé leur calme leur unanimité, leur tranquillité, leur opposition montagnarde"
" Je ne ferai pas appel parce que ici je suis coupable. Si mon crime sont mes mots, je suis coupable je ne vais pas chercher une autre écoute et gaspiller davantage de l'argent public pour ce procès"
" Je ne ferai pas appel parce que ici je suis coupable. Si mon crime sont mes mots, je suis coupable je ne vais pas chercher une autre écoute et gaspiller davantage de l'argent public pour ce procès"
Rendez-vous sur le site de la première, lien ici, pour écouter l'interview de Erri de Luca dans l'émission "Vacarme du jeudi 27 août 2015 après 13h00.
À la mort de Nelson Mandela j'ai eu peur. Peur de voir disparaître avec lui le courage des hommes. Ce fut réconfortant d'entendre les mots de Erri de Luca sur notre chaîne de radio nationale (qui me semble poser de bonnes questions ces temps en donnant la parole à la décroissance il y a peu, en portant un regard critique sur les grands chantiers de la mobilité cette semaine). Ne ratons pas ces occasions de nourrir notre réflexion et notre courage.
Monsieur De Luca, chapeau bas!
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