mercredi 28 juin 2017

Chronique d'une déconfiture annoncée



(source de l'image)

C'était il y a longtemps. Enfin, cela dépend de quel côté on se place par rapport à l'idée que l'on se fait de la chose. Disons que c'était il y a quinze ans, trois fois 5 ans... Ils étaient jeunes, ils étaient beaux, (ça c'est juste pour faire l'histoire jolie) ils sentaient le souffre mais on l'a pris  pour du sable chaud...

Deux étaient des gosses du village qui n'avaient jamais brillé nulle part et deux étaient des femmes arrivées ici par hasard ou par amour et qui rêvaient de briller quelque part. Ambitieux sans ambition, leur intérêt pour la chose publique a très vite lorgné vers la gloire. Mais comment régner sans couronne? En se retroussant les manches pour sortir d'un tiroir un projet amorcé par leurs prédécesseurs. Effort dont ils se targuèrent à tord et à travers et dont le résultat se traduisit par un cortège de 4x4 et de cravates. Le temps de signer quelques contrats ils se sentirent enfin brillants, proches de leur sommet. Tirés à quatre épingles pour se hisser au niveau de ceux qu'ils semblaient prendre pour "du beau monde" ils posaient pour ces promoteurs dévorés, eux, d'ambitions bien définies...

Les mois, les années même, qui suivirent ne furent que lamentables comédies, jeux de pouvoir, arrogance nourrie d'ignorance, que couronnent aujourd'hui deux éoliennes industrielles qui coiffent le village comme un bonnet d'âne. 

Les 4x4 et les cravates ont disparu. Des quatre glorieux il n'en reste que deux: La première fit quatre petits tours devant les caméras de Suisse Eole puis s'en alla. La seconde trouva au coeur du "time" de Monsieur le maire, son prince charmant qui lui fit un enfant.  Aux prochaines élections il en partira encore un  parce qu'il aura fait son temps.  Le dernier s'accroche. Mais le souffre a définitivement submergé le sable chaud.

Beaucoup d'erreurs. Beaucoup de méchanceté. Pas assez de loyauté et rien qui puisse témoigner de la pertinence de leur longue prise de pouvoir, si ce n'est ce bonnet d'âne qui coiffe le village...

L'apothéose de cette triste épopée nous l'avons vécue lundi soir: elle est venue en bottes d'écurie, après tout le monde. Nous sommes loin du temps où les bellâtres de Liestal et de Genève rosissaient ses joues... Elle nous fit tout de même l'aumône d'un bonsoir (rare dans sa bouche) en entrant dans la salle, auquel seule son ex-collègue répondit. Les choses s'annonçaient mal. Elle n'a jamais cru bon d'être sympathique mais ce soir elle attendait de nous un oui pour le terrain qu'elle convoitait à des fins plutôt floues qu'elle décrivit comme un espèce de rêve qu'elle souhaitait réaliser. Elle qui a préféré se vautrer dans l'illusion plutôt que de défendre le rêve que des générations ici ont construit et transmis, elle venait nous demander de l'aider à réaliser SON rêve? 

J'en étais à me demander sur quel capital sympathie les membres de ce fameux conseil, cette "belle équipe" si souvent vantée par le maire, pouvait encore compter, lorsqu'un ayant droit a demandé le vote secret, soit par bulletin et non à main levée. Je vous ai souvent parlé du courage des gens d'ici lorsqu'il s'agit d'exprimer leur opinion... Nous avons donc voté à bulletin secret après tergiversations sur les conditions requises pour accéder à cette demande (inutile de compter sur les connaissances du règlement communal des complices d' Eole pour illuminer nos chandelles, bien-entendu). Le résultat a répondu à ma question sur leur popularité: 13 non, 4 oui et 3 votes blancs.

Le super time de Monsieur le maire, n'a pas réussi à rameuter 14 personnes au village pour soutenir l'une des leurs...

Cela ne doit pas être bien différent ailleurs. On le sait les autorités ne mobilisent plus grand monde. Mais peu se sont autant empressés comme celles de Saint-Brais de médiatiser leur pseudo popularité pour lécher les bottes d'Eole...

Revenue dans la pièce pour entendre le résultat, la dame a eu ces mots: "ici  on vote pour des noms". Hé oui Madame! Ceux qui ont chéri ce coin de terre générations après générations et que vous avez cru bon de mépriser toutes ces années, vous ont ce lundi soir démontré que le respect n'est pas un luxe que l'on réserve à ceux qui viennent d'ailleurs et qui le paient.

À noter encore pour la petite histoire, qu'il y a peu elle avait refusé avec fracas de vendre le terrain qui lui a échappé,  prétextant un coût trop bas accordé par l'assemblée.  Le même que celui qu'elle proposait ce soir...

Chronique d'une déconfiture annoncée. Mais surtout, coup d'éclat sur l'ampleur du vide et de la cécité de ceux par qui l'éolien industriel est arrivé ici.


Voyez braves gens bernés par les illusionnistes du vent: avec eux des rois, après eux des rats.

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