samedi 29 décembre 2018

Le tout électrique, ce roman sans queue ni tête

reportage rts décembre 2018, ici

 Dans cet article paru dans l'Arcinfo, une habitante du village traite de menteuses celles et ceux qui parlent du bruit des éoliennes industrielles.  Un autre jubile de son acceptation des éoliennes dans son environnement pour prouver sa volonté de faire quelque chose pour la planète.   La première témoigne anonymement (c'est plus chouette de taper sur ses voisines sans avoir à le faire ouvertement) et le second rentre d'une croisière de trois semaines,  il fait régulièrement des milliers de kilomètres en avion pour enjoliver sa retraite ou utilise des produits hautement toxiques pour maintenir sa pelouse verte et tendre devant sa villa de gentil écolo que le bruit des éoliennes ne dérange pas. À leur décharge, ils ne sont pas les seuls. L'écologie chez beaucoup d'entre nous se limite à ce que l'on veut bien entendre et comprendre.

La  rôle de la solidarité dans la construction d'un monde durable et comment les éoliennes sauveront la planète sont des questions qui ne semblent pas préoccuper mes voisins. Ces adeptes aveugles du tout électrique et des énergies renouvelables sont prêts à tout pour maintenir leur niveau de vie,  leur monde s'arrête au  bout de leur jardin ou de la terrasse de leurs logements de vacances. Leur voisin direct, autant que leurs semblables à l'autre bout de la planète, ne les intéressent guère tous occupés qu'ils sont à entretenir leur bonne conscience à coup de vent et de soleil. C'est tendance: un toit solaire et une éolienne pour exposer son engagement,  être écolo n'a jamais été aussi simple.

Pour faire marcher ce monde moderne et prometteur, il faut des matières premières, mais surtout ne le dite pas, cela pourrait écorner la réputation de ces braves moutons de Saint-Brais, si verts, et si gentils,

Le cobalt est très prisé dans notre joli monde vert. Le premier exportateur de cobalt, 60% de la production mondiale, est la République démocratique du Congo. Un pays en mal de stabilité, c'est le moins que l'on puisse dire. Ce reportage est édifiant. Difficile dans ces conditions de garantir que demain sera fait d'énergies renouvelables et de voitures électriques.  Les ressources nécessaires pour y parvenir n'existent pas ou ne sont pas accessibles, ou sont prises en otage, ou sont menacées d'épuisement. Des hommes, des femmes et des enfants se tuent à la tâche pour alimenter nos excès, notre progrès, notre hypocrisie, notre égoïsme sans fin.

Comme si tout cela ne nous concernait pas, nous menaçons ici des zones protégées, des terres fertiles, des paysages qui ressourcent l'humanité pour alimenter encore ce marché de salopards qui exploitent la misère  et vendent une écologie faite de mensonges et de profits. Des braves citoyens font semblant d'y croire,  vendent leur région pour sauver leur jardin et tapent sur ceux qui entrouvrent le rideau sur le désastre annoncé qu'ils ne veulent surtout pas voir.

Le plus édifiant, c'est le rôle de la presse dans tout cela. L'article de l'Arcinfo a déjà été écrit 100 fois depuis 10 ans. Par contre aucun journaliste n'a pris le temps d'enquêter sur la vraisemblance du scénario que l'on nous vend pour remplacer les énergies fossiles avec des énergies renouvelables. Sur ce que deviendra l'arc jurassien après avoir été couvert d'aérogénérateurs à remplacer chaque 20 ans. Sur les coûts que cela engendrera pour vous et moi, sur la destination de ce courant que n'importe quelle société pourra s'approprier, etc. etc. 

Mon voisin quant à lui, ne sera plus là pour récolter les fruits pourris de son engagement écologique. D'où cette déconcertante servilité. Au fond, demain tout le monde s'en fiche, notre linceul sera taché du sang des autres et nous aurons fait semblant de ne rien voir jusqu'au bout.



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