La triste progression d'une certaine idée de l'écologie, en parallèle de la dégradation des conditions de la vie humaine lPhoto: © Allèssi Dell’Umbria . chapô : sur l’isthme de Tehuantepec. |
Ken Loach est un lanceur d'alerte. Il est le porte parole d'une population écrasée par le système dominant, le même qui détruit le climat. Cette descente aux enfers du monde du travail il la dénonce inlassablement à travers des films poignants largement diffusés et récompensés mais l'ascenseur ne remonte pas pour autant d'un film à l'autre, bien au contraire: son dernier film "Sorry, we Missed you" dévoile crûment que l'urgence sociale n'est plus en route, elle est là. De mesures de restructuration en réformes "nécessaires" les garde-fous tombent les uns après les autres, les travailleurs sont toujours plus exposés, toujours moins protégés, toujours plus sollicités. Et si ils tombent, tant pis, c'est qu'ils n'ont pas su s'adapter.
Ken Loach à 83 ans n'est pas fataliste, il croit en notre capacité de lutter contre ce système qui détruit la planète et les relations humaines, il croit en notre capacité d'anéantir la notion de profit qui engendre les inégalités, l'exploitation du travail et qui fait de l'exclusion une finalité pour ceux qui n'arrivent pas à crocher ce wagon fou.
On ne ressort pas indemne de ce film parce que ses personnages ne sont pas fictifs, leur destin est le nôtre, inéluctablement l'étau se resserre sur nous. La dégradation programmée de notre environnement ne concerne pas que la nature, elle s'applique aussi à notre travail, à notre logement, à nos proches, à l'utilisation qui est faite de l'argent public. Nous pouvons tous constater ce que nous perdons chaque jour et réaliser la diminution de notre liberté d'agir. Petit à petit l'oiseau fait son nid... Mais l'oiseau est un prédateur. Le système étatique impose un isolement dangereux, comme le révèle ce film de Ken Loach, ce dont je ne suis pas sûre, c'est de la conscience des politiques de l'ampleur des dégâts que cela génère.
On parle beaucoup d'exclusion pour définir les victimes du système. Un mot propret finalement qui en cache un autre, bien plus lourd à porter par les responsables: à la lumière des traitements réservés aux populations précaires du monde entier, je parlerais plutôt de génocide.
La colonisation des espaces naturels par les nouvelles industries dites vertes participent directement à ces politiques meurtrières, on le voit au Mexique par exemple grâce à ceux qui en rendent compte ici, mais ce témoignage dans REPORTERRE en dit long aussi sur les conséquences dramatiques d'un système qui pourrit l'urgence climatique et sociale ici et maintenant.
Vive le vent, vraiment ? Témoignage de Claude dans l'Allié, "ici c'était le paradis".
RépondreSupprimerhttps://www.lamontagne.fr/gf/CF_enquete-eoliennes/index.html
Et toutes ces campagnes dévastées, pour voir arriver ceci :-((
https://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/energie-un-gazoduc-va-bien-relier-la-russie-a-l-allemagne_3683449.html
Quel gâchis !!