dimanche 27 janvier 2013

Petites nouvelles et autres joyeuseries...


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Dimanche
Elle a pour habitude le soir de tirer les volets, autrefois sur la nuit, maintenant sur les deux bécasses de turbines qui lui servent de voisines. Il fut un temps où ce moment était un pur moment de bonheur. Elle respirait l'air chaud ou frais de la saison, admirait la nature apaisée se délectais du silence qui régnait sur le village, arrosé de jour par un trafic routier incessant. Cette nuit,  le vacarme des machines à sous la cueille de plein de fouet. Son échine se redresse d'un coup, elle se sent prise d'une colère qu'elle peine à maîtriser. Les mots se bousculent. Sourds jusqu'ici, ils prennent dangereusement le chemin de la sortie. Elle sent bien que ce soir, elle ne pourra pas les arrêter, même si elle s'efforce de respirer pour les contenir. De fait, propulsés hors d'elle-même, comme lâchés d'une fronde tendue à l'extrême depuis des mois, ils déchirent la nuit dans un long cri...

Les lumières s'éteignent partout. Surtout ne pas faire d'histoire semblent murmurer  les maisons alentours. Couchez-vous. Elle hurle mais elle finira par accepter, comme nous. Demain on fera semblant de rien. Les politiques seront contents de notre soumission et pour nous remercier ils ajouterons quelques éoliennes sur nos terres. Si nous tendons la main au bon moment quelques écus pourraient tomber dedans.

Samedi

En visite au Kunstmuseum à Bâle, il rencontre un ami de jeunesse. Après les échange de politesse  la discussion s'engage autour des éoliennes industrielles en général et celles de Saint-Brais en particuliers. Son ami bâlois le félicite de son engagement contre cette menace sur le Jura. Il lui dit qu'il a été rassuré de lire dans la presse que la légendaire résistance des jurassiens n'était par morte malgré les tentatives de la broyer sous de pseudo impératifs économiques et écologiques. Le bâlois se réjoui d'avoir lu que le Canton du Jura semblait enfin prendre le parti de protéger son patrimoine naturel. La discussion se termine, ils se saluent et se quittent.

Il la rejoint, heureux d'avoir été entendu et compris jusqu'ici. Pas rassuré pour autant. Les jurassiens ont-ils aussi bien compris ce qui les menace que l'on voudrait bien le croire à l'extérieur? Pas sûr.

Elle reste songeuse après son récit. Comme lui elle n'y croit pas encore. Elle ressasse cette dépêche arrivée hier dans sa boîte mail:

...Nous manifestons devant la  trahison de ceux qui étaient auparavant nos compagnons de lutte et qui aujourd'hui se sont alliés aux politiques et aux bandits qui servent les intérêts des multinationales des énergies renouvelables...

Ce message est arrivé du Mexique, d'une communauté indienne jusque là  unie et forte pour défendre ses intérêts et qui est maintenant divisée et vulnérable à cause d'un projet gigantesque de parc éolien qui menace  sa survie comme jamais elle ne l'a été. Ses membres étaient pourtant beaucoup plus soudés que les jurassiens avant cela...


Vendredi

Les pros-éoliens envahissent les blogs. Preuve, si il en fallait une, que notre démarche a du succès, puisqu'ils nous copient. Mais au fond, si ils s'agitent et se répandent, seraient-ils menacés de minorité? À force de se sentir tout puissants et de souiller le label vert ils ont perdu en crédibilité.


Il faut dire que leur solution pour sortir du nucléaire fait long feu devant les scientifiques et leur cafouillage récurent devient lassant. Dom Dom a retrouvé des déclaration de Mlle Chevalley par exemple, en 2007:
- "Du point de vue économique le nucléaire n'est pas rentable plusieurs études ont montré que le juste prix du Kw nucléaire était largement plus élevé, et moi je suis simplement libérale,  j'aimerais qu'on mette tout le monde au même panier et pas seulement certains qu'on subventionne d'une certaine manière, qu'on fausse le prix du nucléaire comme ça." (Infrarouge rts, 06.02.2007)

C'est juste ici que l'on s'étrangle de rire, vu ce qu'elle défend aujourd'hui avec la RPC... Tous les projets éoliens passent la rampe, les demandes des particuliers pour assumer leur consommation d'énergie sont oubliées au fond du panier. Le même peut-être, mais les mains qui plongent dedans pour choisir les bénéficiaires aussi, sauf qu'ils ont ajouté la sienne!

 Et enfin, M.Tolusso, à l'époque à Greenpeace: -"Nos fournisseurs d'électricité sont des entreprises qui visent avant tout à  maximiser leurs profits sans garantir  forcément une sécurité de l'approvisionnement, il faut qu'ils deviennent des prestataires de service en matière d'énergie et pas simplement des pompes à électricité" 

Ha! Ha! Ha! Aujourd'hui l'association marche derrière ces mêmes fournisseurs et ridiculise dans ses publicités ceux qui s'attaquent à leurs manoeuvres, qui elles n'ont pas changé d'un poil.


1 commentaire:

  1. Mlle Chevalley est comme tous. Une fois élue, le piège de l'égocentrisme s'est refermé sur elle. Aujourd'hui ne l'intéresse plus que son image et ce qu'elle peut en tirer. Il ne faut rien attendre de ces gens-là. Ils ne sont même plus leur propre maître. Si les ficelles qui les manipulent pouvaient se voir, le palais fédéral révélerait quelques surprises, y compris aux pantins qui se pensent autonomes! Aujourd'hui, l'avenir se joue ailleurs qu'en politique. Laissons-les jouer entre eux leurs jeux de pouvoirs et prenons notre destin en mains. On le voit dans ce débat sur l'énergie. Les véritables spécialistes se taisent mais n'en sont pas moins actifs. La population s'organisent en dehors des plans que l'on tire pour elle. En France, l'association environnement durable s'oppose à tous les projets éoliens. Au début ils étaient peu suivis. Aujourd'hui ils gagnent des procès et des membres! L'autisme des villes face à la colonisation des campagnes par l'industrie aura pour conséquence une division dangereuse qu'il faut anticiper! Il y a un immense travail de communication à faire, laissez tomber les politiques et construisez votre avenir sans vous soucier de leurs profits! Tout est possible.

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