mardi 26 septembre 2017

Le miracle allemand? Des chômeurs dont on ne parle plus.


Moi, Daniel Blake

Les éoliennes perturbent mon sommeil de multiples façons. Avec ou sans peigne,  leurs nuisances sonores détruisent la quiétude des campagnes au mépris de tout ce qu'il y a de vie autour. Elles sont surtout la démonstration la plus visible de la dérive industrielle, déguisée de toutes les manières pour encaisser les bénéfices engendrés par la société de consommation qu'elle manipule.

Si j'en crois le président de la Commission Energie et changement climatique de l'Académie des Technologie en France, l'Allemagne a dépensé 25 milliards d'euros par années durant 20 ans pour soutenir le développement de l'industrie du vent et du soleil! Avec quel objectif? Depuis 2011 celui de sortir du nucléaire, mais cela ne fait que six ans... les 14 années précédentes les industriels de la bonne parole du renouvelable avaient déjà allégé les caisses de l'état de quelques 350 milliards d'euros, comment ont-il délié les cordons de la bourse? Je l'ignore, à l'époque je ne m'intéressais pas vraiment à ces questions et j'avalais l'information que l'on destine à la masse. J'imagine que la menace du vieillissement des centrales nucléaires et le problème des émissions de gaz à effet de serre (GES) ont facilité cette politique de distribution d'argent public. L'Allemagne disposait déjà d'une puissance installée de 65GW capable d'absorber les besoins électriques du pays aux heures de pointes en hiver, ce qui n'a pas empêché les voraces d'installer 90MG de puissance SUPPLEMENTAIRE  d'énergie renouvelable intermittente (ERI) sur le sol allemand! Le résultat est une augmentation des GES, que chaque camp théorise à sa manière, et un affaiblissement du réseau européen de l'électricité. On ne peut pas parler d'une réussite, quelles que soient nos convictions.

L'Allemagne a employé 500 milliards d'euros issus des caisses publiques pour focaliser l'attention sur sa bonne volonté en matière de production électrique. On parle peu du paquet cadeau qui gravite autour: pétrole, charbon, lignite, nucléaire et centrales à gaz qui restent les fournisseurs principaux de l'énergie allemande. Un joli paquet dont elle n'est  pas prête de se débarrasser, puisque même avec ces 90MG d'ERI, l'arrêt des 7 réacteurs nucléaires en 2011 et des centrales à gaz au profit du charbon, ne seraient pas compensés par le vent et le soleil... (toujours selon le président de la Commission Energie et changement climatique).

 La transition énergétique a un prix. On nous dit souvent que c'est le prix à payer pour continuer de vivre comme nous vivons aujourd'hui. Mais je constate que c'est un mensonge. Ce prix nous le payons au détriment des plus faibles pour garantir un pseudo confort à une minorité. Les prestations sociales en Allemagne ont été démantelées. Pendant que 500 milliards d'euros glissaient dans les poches des opportunistes de l'Energiewende, la précarité des demandeurs d'emploi a augmenté de telle manière qu'un rideau est tiré sur leur misère pour ne parler que du miracle allemand... mais on ferait mieux de parler des miraculés du système quand on voit tous ceux qui paient l'arrogance des pouvoirs, toujours prêts à sacrifier les plus faibles sous prétexte de défendre l'intérêt général!

Il y avait des votations ce week-end, en Suisse et en Allemagne. Si en Suisse, comme elle le prétend, c'est la droite qui a remporté le non sur la révision de l'AVS, nous pouvons nous attendre à voir un pays toujours plus tenté de démanteler les prestations sociales acquises et rejeter hors de sa vitrine les plus faibles. C'est un phénomène européen, l'exclusion. Le problème est que certains partis se nourrissent des peurs et des déçus et profitent des grands nettoyages de l'état  pour faire le plein de voix: en Allemagne le spectre de l'extrême droite renaît de ses cendres et accède au Bundestag...

Et si c'était le but fixé? Qui disait il y a peu que l'industrie a besoin de régimes totalitaires pour réduire ses interlocuteurs et placer ses billes? Qui a besoin de salaires bas? De charges sociales minimum? De flexibilité en matière de licenciement? de citoyens affaiblis prêts à accepter n'importe quel job à n'importe quel prix? Qui a intérêt à pousser l'extrême droite hors de son trou?

Cela commence avec des pseudo projets de société à 500 milliards d'euros, envolés vers le privé et qui profitent à qui exactement?

La transition énergétique agit comme un baume sur le coeur des verts et de certains partis de gauche. Ils feraient mieux d'ouvrir les yeux et de retrouver leur combativité. Pendant qu'ils se vautrent dans leurs illusions renouvelables, la droite avance et se fait même dépasser par sa droite!

 * un lien vers le film "Moi, Daniel Blake", qui parle si bien de cette déchirure sociale orchestrée, ici en Angleterre

Elections allemandes, commentaire dans le Monde
Votations suisses, les femmes et les jeunes ont torpillé la réforme de l'AVSet ici on peut lire les arguments du non de la gauche, que l'on espère voir pris en compte pour la suite

N'oublions pas le reste du monde, avec 2500 milliards de dollars injectés dans les énergies renouvelables depuis le début du siècle, essentiellement pour le solaire et l'éolien, pour ne produire  qu'1% de notre énergie et 5% de l'électricité! Et on ose parler de transition énergétique... n'assistons-nous pas plutôt à un transfert de fonds?

1 commentaire:

  1. Quelques liens ici pour démontrer que miracle rime parfois avec mirage en Allemagne et même au delà des frontières voisines

    https://jacqueshenry.wordpress.com/2017/09/27/pot-au-noir-dark-doldrum-dunkeflaute-electrique-en-allemagne/

    https://augustinmassin.blogspot.ch/2017/09/eolien-la-recherche-allemande-revele.html

    https://augustinmassin.blogspot.ch/2017/09/la-france-vertueuse-mais-jusqua-quand.html?m=1

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