dimanche 9 février 2020

"Un bulldozer qui fonctionne avec de l'énergie solaire, reste un bulldozer capable de raser la forêt amazonienne »



La lutte contre les éoliennes est un long chemin, je ne peux pas en vouloir à ceux qui ne veulent y voir que la fin d'une longue histoire de charbon, de nucléaire, de gaz ou de pétrole. On a tous envie d'y croire. Et on manque de courage, de connaissances, ou de propositions pour oser penser autrement et se distancer des bonnes intentions soufflées par la société en général. Pourtant tout les voyants sont rouges et je me dis qu'il est temps d'oser. Les belles et grandes familles politiques, comme elles aiment à se définir, ne sont plus aptes à relever les défis qui s'annoncent parce qu'elles s'accrochent à un système qui les poussent vers la sortie.

Regardez le reportage sur les batteries au lithium sur ABE à la RTS. Nous assistons ici à un balai perpétuel entre la menace d'un effondrement et l'espoir d'un renouveau. Entre les deux il n'y a rien. La société semble incapable d'envisager ne serait-ce que de penser autrement.

Voici quelques échanges avec un internaute dont les propos ont commencé par soulever mon indignation, mais l'ouverture à la discussion qu'il a immédiatement montré m'a incitée à poursuivre l'a discussion et permis de revenir sur ces raisons qui font de moi une anti-éoliennes industrielles convaincue:

Cher Monsieur,
Il y a des gens avec lesquels nous ne parlons le même langage et on ne les comprend pas. Êtes-vous sûr que votre article servait la cause que vous vouliez faire ressortir? Pourquoi a-t-il été si mal compris?

J’écris beaucoup, depuis 10 ans. Les reproches, les critiques, les diffamations, les insultes, je connais. Les interprétations aussi.

Je ne cherche pas à faire de vous un anti-éolien, je n’ai aucune envie de vous convaincre. Ce n’est pas mon problème. C’est le nôtre.
Je  crois  que le développement des solutions dites vertes à l’échelle industrielle est une erreur et que notre résistance est importante, parce que les lois avancent plus vite que notre réflexion et quand on veut arrêter le pire, il est trop tard.

Nous pouvons encore éviter de saccager les Crêtes du Jura pour des intérêts économiques. Peut-être. À mon sens cela vaut le coup de le tenter. Toutes ces avancées technologiques sont aussi prétexte à des colonisations, des zones devenues surveillées, des espaces de liberté anéantis. En plus du reste.

Nous ne pourrons pas changer de climat si nous ne changeons pas de paradigme. Et moi je me sens parfaitement légitime de dire non à ces solutions ultra libérales, pourquoi donner raison à ceux-là mêmes qui ont amené les problèmes? La démocratie est bafouée chaque jour autour de l’éolien, et cela ne fait pas la une des journaux croyez-moi.  Dans mon village, les autorités étaient pro-éoliennes, inutile de vous dire que la malhonnêteté démocratique j’en ai eu ma dose à titre personnel aussi. Alors oui, quand un exécutif met les bâtons dans les roues de ces profiteurs du vent, je dis tant mieux. Parce que j’estime que personne ne peut donner de leçon à l’autre en matière de démocratie et que les plus forts sont du côté de l’argent et que le dernier mot ils finiront par l’avoir si nous nous laissons impressionner par leurs leçons à deux balles (qu’eux-mêmes ne suivent pas, ils sont plus malins!).

Nous devons réfléchir autrement, le grand défi il est là. Pour réfléchir autrement, il faut faire table rase des solutions qui nous viennent du capitalisme. Acculés, nous trouverons.
Voisine

Lui:
Chère Madame,

Vous avez raison et je reconnais volontiers que mon article a peut-être été mal écrit. Fort heureusement pour moi, j'ai également reçu quelques soutiens.

Je partage votre idée que le changement nécessaire est celui de paradigme. Ce n'est pas pour rien que je suis au POP. Je pense que le problème environnemental actuel provient en grande partie du mode de production capitaliste de notre société, et qu'il est nécessaire d'en changer pour espérer sauver ce qui peut l'être encore de notre environnement.

Ceci étant, je partage également votre constat sur la puissance anti-démocratique des puissances économiques. Le parlement suisse actuel en est un très bon exemple. Et à ce titre, je suis malheureusement peu optimiste quant à nos chances de changer le système par la voie démocratique institutionnelle seule. Tant que les campagnes se feront à coups de millions, cela sera impossible à un parti comme le nôtre.

C'est la raison pour laquelle je suis enthousiaste à voir les jeunes générations se mobiliser autour de l'enjeu climatique. Remettre en question les institutions et accuser les édiles d'avoir failli. Ces mouvements sociaux sont une vraie source d'espoir de changement. Ils se focalisent sur le climat parce que c'est une lutte facile à comprendre. Parce que pour la première fois, il est aisé de montrer l'absurdité du système. Jusque là, nous en étions à des combats de théorie (capitalisme vs communisme, capitalisme vs anarchisme, etc.). Là, les choses deviennent concrètes. Et le capitalisme est directement remis en cause.

Les éoliennes dans tout cela? À voir. Est-ce que si les éoliennes étaient possédées par des coopératives de citoyen.ne.s possédant le terrain sur lequel elles sont construites, elles seraient acceptables? Si elles étaient vues non pas comme une fin, mais comme une énergie de transition en attendant que nous puissions fermer les centrales à charbon et construire des centrales solaires ou d'autres énergies renouvelables afin de limiter les émanations de CO2?

Autant de questions qui mériteraient d'être abordées dans un débat public et scientifique. Pour que la population puisse savoir de quoi on parle lorsqu'on parle d'éoliennes. Ou de voiture électrique, de panneaux solaires, etc.

Meilleurs messages,

Suite:
Cher Monsieur,

Le débat existe partout. J 'ai fait venir à la Chaux de Fonds Jancovici. Aux Franches Dominique Bourg. Les gens de la ZAD de l'Amassada en France ont été exemplaires. Et ailleurs. Tout y est dit. Sauf que ce débat est occulté. Ne sont relayés dans la presse que l'image des opposants voulue par le système.

Bien à vous.
Voisine

Je suis revenue à la charge après la parution d'un article:

Bonsoir Monsieur,
Vous sembliez sceptique sur le report des voix des anti-éolien vers les partis d'extrême droite.
Voici un article qui en parle.
Avec mes salutations.
Voisine

https://www.transitionsenergies.com/allemagne-eoliennes-revolte/

Lui:
Chère Madame,

Merci pour ces deux articles et navré de ma réponse tardive. Nous sommes en pleine préparation des campagnes communales et cela prend pas mal de temps.

Je trouve les arguments avancés intéressants. Bien sûr, il n'est pas surprenant que l'AfD récolte les voix des opposant.e.s aux éoliennes s'il est le seul parti à s'y opposer. Et il est également intéressant de voir le paradoxe écologique entre la préservation de l'environnement face aux éoliennes et le développement des énergies renouvelables.

Ce qui me gène toujours un peu dans cette argumentation, c'est qu'on ne met pas l'énergie éolienne en comparaison avec l'actuelle pollution des énergies fossiles. J'entends par là que si nous laissons de côté l'argument sur les populations locales ou les grandes sociétés qui ne visent que le profit (et qui sont de bonnes raisons de s'opposer à certains projets), il me semblerait intéressant d'avoir un argumentaire plus "complet" de la part des opposant.e.s.

Actuellement, la production d'électricité conduit à une pollution importante, notamment en matière de gaz à effets de serre (mais pas seulement). Refuser des éoliennes, pourquoi pas. Mais cela ne revient-il pas à cautionner la pollution actuelle? Ou alors les opposants aux éoliennes sont-ils favorables aux panneaux solaires, à la place? Au nucléaire?

C'est, je crois, ce qui pousse nombre d'entre nous à être plutôt favorables aux éoliennes par principe. Par exemple, si une coopérative à but non lucratif décidait d'installer des éoliennes, j'aurais du mal à y voir un problème dans la mesure où chaque kilowatt produit est une diminution de la pollution actuellement émise par des centrales à charbon ou autre nucléaire. Qu'en pensez-vous? Quelles solutions proposez-vous à ce problème?


Meilleurs messages,
---
Suite
Cher Monsieur,

L’éolien, l’électrique.Ces énergies dites vertes pourraient ne pas être moins polluantes pour la planète que les énergies fossiles dont nous cherchons à nous débarrasser. (Guillaume Pitron).

Cette phrase et sa démonstration, répond déjà à vos questions, de mon point de vue.

Pour développer un peu, Je  crois que le problème de notre impact sur la planète restera entier avec  les éoliennes. Parce que nous empoignons ce problème par le mauvais bout en commençant par vouloir construire de nouvelles centrales de production d’électricité, plutôt que de revoir notre mode de consommation. Si nous ne définissons pas les limites de nos besoins, nous ne ferons que rajouter des nuisances dans un monde saturé. La Chine a construit des milliers d’éoliennes (j’avais lu un article qui montraient des champs d’éoliennes, certes comptabilisés dans la puissance installée du pays, mais pas connectées au réseau). Avec ces milliers de machines installées, ce pays mise aujourd’hui sur le nucléaire et le charbon. L’Allemagne, championne de l’éolien en Europe, continue d’ouvrir des centrales à charbon à ciel ouvert et est bien incapable de démontrer l’impact positif sur le climat et les hommes des milliers de machines qui se dressent dans le pays avec les conséquences au sol, sanitaires et sociales qui en découlent. L’Amérique compte des milliers d’éoliennes hors service abandonnées, donnant un triste spectacle de ce que deviendrait un monde saturé de machines en fin de vie (savez-vous que chaque aérogénérateur remplacé demande un nouveau socle de béton armé enfoui dans le sol? On ne réutilise pas les anciens.Pourquoi voulez-vous que je mette les énergies dites renouvelable en comparaison des énergies fossiles? Vous avez écouté Guillaume Pitron? Alimenter notre monde en énergies renouvelables pose une quantité de problèmes qui ne sont pas résolus.

Il y a un gros malentendu à mon sens. Certains s’opposent aux éoliennes parce qu’elles n’apporteront jamais qu’une modeste contribution aux besoins actuels en électricité (qui vont de plus terriblement augmenter) et les surfaces et les matériaux nécessaires pour atteindre les objectifs prennent des proportions inhumaines.  Le sujet est très bien expliqué par Jean-Marc Jancovici, son site est très bien documenté et facilement accessible.

Moi je m’oppose aux éoliennes pour ces raisons mais aussi parce que je ne crois pas une seconde que les milieux économiques se satisferont d’énergie aléatoire et que comme en Chine et ailleurs, le productivisme va s’intensifier autour de l'éolien. Pour chaque éolienne installée, il faut l’équivalent d’énergie disponible immédiatement pour les jours ou les moments sans vent. La fable du soleil qui brille quand les éoliennes ne tournent pas relève de l’anecdote dans la réalité.

Pourquoi demander aux opposants de donner des solutions plutôt que de demander à ceux qui apportent des solutions de prouver leur efficacité, leur faisabilité.? À quelle société elles s’adressent, quels impacts elles auront sur la population et sur les ressources naturelles et quelles garanties ils donnent sur la sortie des énergies fossiles? Par exemple. Si vous connaissez quelqu’un qui vous démontre sérieusement la faisabilité d’un monde sans fossile, qu’ils vous disent combien d’éoliennes cela fera, pour quelles surfaces de terre et quelle production? Si on peut aussi vous démontrer comment on transportera ce courant aléatoire, combien de lignes à très haute tension vont sortir de terre (elles aussi!), que nous avons les moyens de faire cela et quelles garanties on peut donner contre le développement en parallèle  de la  précarisation énergétique, déjà réalité en Angleterre.

Monsieur xxx, je me fie à mon intuition. Je vis à proximité d’éoliennes. J’ai compris le premier jour qu’elles étaient arrivées avec des mensonges et je me suis demandée pourquoi. J’ai cherché. J’ai lu, j’ai regardé, j’ai écouté. Jamais un pro-éolien ne m’a convaincu.

Encore une chose, les deux éoliennes de Saint-Brais sont là depuis dix ans. Quel impact ont-elles eues sur le climat? Aucun. Nous aurions pu éviter dix ans de nuisances non négligeables sur notre santé. Il n’y avait pas de réflexion et pas de projet de société autour d’un monde sans fossile quand ils les ont installées. Mais tout le monde fait comme si. Dans dix ans elles seront hors service. Deux immenses centrales à jeter et qui n’auront été là que pour « ouvrir un débat » qui n’a pas lieu?

Rien ne remplacera jamais la recherche personnelle pour comprendre un problème. Je pourrai vous dire encore des tas de choses. Si un jour vous êtes personnellement touché par une injustice, un mensonge, une manipulation, alors vous passerez de l’autre côté du décors. Je suis passée de l’autre côté, plus rien ne sera jamais comme avant. Aucun milieu naturel difficilement sauvegardé ne mérite d’être sacrifié pour produire de l’inutilité.

D’abord on décide où on va, et après comment.

Bien à vous.
Voisine

Lui:
Chère Madame,

Merci pour votre argumentation détaillée.

Je partage votre appréciation de la nécessité de changer notre mode de fonctionnement. Mais ce sont de belles paroles qui, pour l'instant, n'ont pas d'impact. Les avions sont toujours aussi peu cher, les produits de consommation toujours aussi importés, et l'environnement toujours aussi détruit. Pour l'instant, donc, je ne vois pas d'effort. Les éoliennes, comme les barrages, le photovoltaïque, les voitures électriques, sont une tentative acceptée par la société.

Cela nous dispense-t-il de lutter contre le productivisme effréné, contre la surconsommation? Bien sûr que non. C'est pour cela que je suis au POP et pas chez les Verts. Parce que le système de production est à l'origine des problèmes environnementaux, et qu'on ne changera pas l'un sans l'autre.

Ceci étant, à l'heure actuelle, force est d'admettre que ces idées sont ultra-minoritaires, et que la planète continue de se dégrader encore et toujours. Pour cela, toute tentative qui vise à solutionner au moins en partie les problèmes de pollution - et donc de survie de l'humanité - mérite qu'on s'y intéresse. Honnêtement, en gardant un esprit critique, mais il faut s'y intéresser.

À mon tour de vous envoyer un article. J'ai trouvé ce site de Reporterre, qui me semble traiter le problème assez objectivement, en essayant de mesurer les impacts de pollution, en ne cachant pas les informations qui pourraient desservir les éoliennes, mais en les ramenant également en comparaison avec les énergies actuelles:

https://reporterre.net/Quel-est-l-impact-des-eoliennes-sur-l-environnement-Le-vrai-le-faux

Je serais intéressé de savoir ce que vous en pensez.

Mais je trouve deux arguments intéressants pour répondre à ce que vous avancez sur votre expérience concrète des éoliennes.

À mon sens, l'expérience individuelle ne devrait pas prendre le pas sur les recherches et argumentations scientifiques. L'expérience individuelle a sa valeur, elle explique la formation d'opinion, qu'on lutte pour telle ou telle cause, c'est entendu. Mais elle ne devrait pas être considérée comme supérieure à l'expérience individuelle de toute autre personne. Importante et relative, je dirais. De fait, je respecte votre expérience nuisible des éoliennes, et j'en suis désolé pour vous. Mon expérience personnelle, c'est d'avoir reçu en arrivant à Chaux-de-Fonds un petit papier pour pouvoir aller chercher un comprimé de chlore à la pharmacie en cas d'explosion de la centrale nucléaire de Mülheberg. Mon expérience personnelle, c'est que je préfère un parc éolien à un risque nucléaire.

Le deuxième argument, qui apparait aussi dans cet article de Reporterre, est que les éoliennes ont le "malheur" d'être visible dans leurs impacts sur l'environnement. On peut directement voir les personnes impactées, la nature détruite. Mais peut-être que les antennes 5G tuent davantage d'oiseaux, allez savoir. Et la pollution produite par la produciton d'électricité au charbon également. L'éolienne est directement visible, calculable, et à ce titre je trouve que le constat de Reporterre de calculer sa durée de vie est intéressant, la plaçant à la moins bonne place des énergies renouvelable, mais tout de même dans le peloton.

Et passablement de ces arguments pourraient probablement être utilisés pour le nucléaire
Meilleurs messages,

Suite:
:-)

Je ne me couperais pas une jambe pour soigner un bras. Je connais bien le site Reporterre, j’ai même dû lire cet article. Ce que je pense est qu’une mauvaise solution ne rajoute qu’une couche au problème. Que les lois que nous votons pour ouvrir nos espaces naturels aux éoliennes aujourd’hui serviront demain  à d’autres interventions industrielles, et que rien ne pourra plus empêcher les "moins gentils » d’avancer comme ils le souhaitent.

Pour mon expérience personnelle, elle concerne surtout la prise de conscience que les dés sont pipés, que les choix que nous avons se limitent aux intérêts des plus riches. Nous pouvons certes lutter, gagner une fois peut-être, ensuite les lois sont revues, les modes faites pour influencer, et avec le temps le gouvernail retrouve son maître: l’argent et ceux qui le détiennent.

Donner mon aval à cette bande de tordus qui réussit même à détenir les rennes de l’écologie, jamais! Vous savez ce qu’ils font les vendeurs d’éoliennes au Mexique? Les BKW en Norvège?

Mais comment peut-on identifier cela à un avenir écologique??????? Pour moi ce n’est pas possible. Parce que ma petite Suisse n’est pas un exemple et ne le sera jamais. Plutôt que de mettre des éoliennes pour avoir l’air écolo, qu’elle cesse de financer le pire partout ailleurs! Un coup de peinture verte sur une petite partie de notre consommation d’énergie, c’est l’action locale qui cache le pillage mondial!

Et ce paradis vert dont rêvent les politiciens est une conscience pour les bobos que nous sommes. Ceux qui pourront s’offrir ce courant-là seront encore et toujours des privilégiés. Pour les autres, ceinture!

J’ai été anti-nucléaire, aujourd’hui j’ai un autre regard, parce que il n’y a pas de différence pour moi entre ceux qui l’ont développé "pour la paix" il y a plus de 70 ans, et ceux qui prétendent développer aujourd’hui l’écologie pour le climat. Ce sont les mêmes. Bien sûr on peut toujours croire que l’on va maîtriser le business et implanter raisonnablement des éoliennes ou des panneaux solaires. Mais c’est compter sans tout ce que les lois  que l’on vote pour le faire permettront ensuite…

Cher Monsieur, vous avez vos convictions, si vous faites de la politique, c’est que vous y croyez encore. Si pour vous, mettre des éoliennes industrielles sur les Crêtes du Jura résonne comme un espoir, je vous envie. Pour moi cela résonne comme la fin d’une étendue rare, immense précieuse, dénuée d’impact industriel. Un lieu d’où,  si l’on prend de la hauteur, on peut puiser la force d’être, de résister, d’aimer. J’ai mille fois plus confiance dans cette force là que dans celle des écologistes du moment, plutôt issus des milieux aisés de la planète. Ceux qui se font tuer au Mexique parce qu’ils luttent contre les voleurs de vent, pensez-vous qu’ils meurent pour une quelconque évolution sociale ou écologique? Ils meurent parce qu’ils luttent encore et toujours contre une colonisation industrielle monstrueuse qui les jette hors de leurs terres. Notre grande naïveté est de croire que nous valons plus aux yeux de ceux qui convoitent les terres protégées en Suisse.

Bel après-midi.
Voisine
P.S. J’ai vécu sans électricité, sans sanitaires individuels. Ce fut facile. La seule chose dont je sois sûre est que je vais mourir, donc je ne vis pas non plus accrochée aux miracles de la technologie. Il y a sans doute une autre manière d’évoluer et vivre ensemble que ce que nous pratiquons depuis des lustres, mais apparemment quelque chose bloque. Ceci pour vous dire que la vie est pour moi une opportunité que j’apprécie parce que j’ai aussi la chance de ne pas avoir à survivre, mais je ne place pas l’humanité au-dessus de tout. Si nous avons des solutions pour sauver la planète tant mieux. Mais tout a une sorte de fin je crois, je ne suis pas pour l’acharnement thérapeutique. Ceci explique peut-être cela… Je n’en sais rien. Le pire pour l’humanité, c’est de vouloir détenir la vérité et le contrôle. Les espaces libres sont des espaces de vie qui maintiennent la distance avec le pouvoir.


 Lui:
J'aime cette vision, et c'est un argument qui fait mouche. Certes, la protection des espaces non-industriels en Suisse est un luxe quand on voit la pollution que nous créons ailleurs. Et effectivement, toute zone qui s'industrialise, quel qu'en soit le motif, devient beaucoup plus soumise aux impératifs humains. Opposer la sauvegarde d'espaces vierges, sans trop de trace humaine, à la création de structures humaines pour aller vers un monde "meilleur"... un choix difficile!

Je ne crois pas que l'humanité parviendra à éviter le mur écologique. Elle n'en prend pas le chemin et il est, à mon avis trop tard. Comme vous, cela ne me gène pas.

Mais en attendant, je n'ai pas envie de me résigner non plus. Et je préfère essayer, pour voir. Qu'aurai-je perdu?

J'ai vraiment apprécié ces échanges. Merci.

Suite et fin:
Ah mais justement, essayer pour voir, se battre pour le contraire de ce que nous faisons depuis la nuit des temps, se battre pour autre chose,  pour des valeurs sans matériel…
Par exemple :-)

Mais c’est dur, personne ne nous aime. Ha! Ha! Ha!

Pour moi aussi ce fut bien ces échanges. Bonne chance!
Belle soirée.
Voisine.

Et puis j'ai reçu cette intervention d'Aurélien Barrau, où j'ai emprunté le titre de ce post.  Et tout est dit, bien dit et en quelques phrases finalement. :-)



https://www.facebook.com/355887985062693/posts/511818622802961/?vh=e&d=n

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