dimanche 29 mars 2020

Le monde suspendu?


Köppl/Zacek, "scotchmann" performance à l'espace d'art contemporain "les halles" à Porrentruy en 1999. Photo  Yolande Schneiter

Suspendue ma vie. Suspendu le temps. Au dessus du vide je me demande de quoi demain sera fait, quand le fil lâchera sur quoi je tomberai et quand je me relèverai ce qu'il restera d'avant et ce qui se passera après. La tête en bas j'ai vu passer ce texte de Pablo Neruda, (mais peut-être pas selon certaines sources) comme un signe, comme une main qui se tend pour me ramener chez moi. Quoi qu'il arrive nous avons été, nous sommes et nous serons.

Il meurt lentement

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins
celui qui ne change jamais de repère
Ne se risque jamais à porter une nouvelle couleur
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement celui qui fait de la télévision son guide
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
celui qui préfère le noir au blanc
les points sur les i à un tourbillon d'émotions
celle qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves
celui qui, pas une seule fois dans sa vie
n'a fui les conseils sensés
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas
celui qui ne lit pas
celui qui n'écoute pas de musique 
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre
celui qui ne se laisse jamais aider
Il meurt lentement celui qui passe ses jours 
à se plaindre de sa mauvaise fortune ou de la pluie incessante.
Il évite la mort celui qui se rappelle qu'être vivant requiert un effort
bien plus important que le simple fait de respirer...
Risque-toi aujourd'hui
agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!



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