Voici ce qu'ont rêvé de construire des privés et une mairie, à la place d'une prairie avec vue sur l'Océan et d'une forêt centenaire, à Saint-Jean de Luz. Le projet à échoué. Article et photo ici |
J'ai écouté les nouvelles et suis restée pensive ce matin. Il y était question d'Ennova. Vous vous rappelez Ennova? Cette entreprise a sévi il y a quelques années dans le Jura, avec l'ambition de construire notamment un parc éolien supplémentaire dans notre village de quelques dizaines d'âmes. Déjà lourdement impacté par deux machines très malheureusement implantées, ce second projet aurait définitivement enterré toute prétention au niveau du développement local en terme de qualité de vie. Nous ne serions plus aujourd'hui que l'exemple du village sacrifié, avec des maisons au rabais et des zones à fuir.
Ennova donc fut au coeur d'un scandale qui chassa l'entreprise de la région (raconté sur ce blog et notamment dans la marge de droite), mais ne nous y trompons pas, elle n'a jamais été bien loin, le parc modèle de Delémont pourrait bien la remettre sur le devant de la scène) suffisamment remaniée pour paraître fiable et saine.
Aux nouvelles ce matin donc, des élus fribourgeois s'inquiétaient des conflits d'intérêts qui tournent autour des projets éoliens dans leur canton. Ils demandent ni plus ni moins une commission d'enquête pour faire la lumière sur les faits qu'ils ont constatés et qui concernent justement la société Ennova, qui après ses déboires jurassiens, s'est retranchée en terre fribourgeoise, sans rien changer à ses méthodes on dirait?
Heureusement, du côté de Fribourg, des élus se mouillent et se montrent plus curieux et critiques que chez nous... Les SIG, cachés derrière Ennova pour développer le business éolien de leur société, ne pourront sans doute pas mieux qu'ici coloniser des terres aimées et défendues par ceux qui y vivent.
À lire le début de l'affaire en suivant ce lien:
Plus tard dans la matinée, je me suis attelée à la lecture d'un "Guide pour faire échouer des projets contre-(la)-nature". Très intéressant (François Verdet aux éditions La Relève et la Peste)
Parce que ne nous voilons pas la face, on a beau dénoncer, cela ne suffit pas. Ce que vous chassez ici, vous le retrouvez un peu plus loin, avec les mêmes mécanismes. Les parlementaires semblent bien incapables de se méfier sérieusement de ces sociétés qui promènent leurs projets à coup de copinages, d'intérêts partagés et de mensonges ou de cachotteries fondamentales: au mieux ils feignent l'ignorance, au pire ils sont complices de ces agissements sous haute protection juridique, puisqu'ils votent les lois qui protègent les affaires de ces chasseurs de vent (entre autres).
Mettre son nez dans ces histoires, c'est prendre le risque de perdre la foi en la démocratie et bien d'autres valeurs qui nous tiennent à coeur. Laisser aller le monde à ces tragiques occupations ou agir en faveur de la nature et des hommes? Nous avons toujours le choix mais pas toujours envie de perdre, parce qu'ils sont très forts, enfin surtout très bien installés pour marcher sur les opposants.
Ce petit guide tombe à pic donc, pour redonner l'envie de ne pas subir et de ne pas se sentir piéger. Quand on y lit l'exemple du projet de la société Boardriders de construire une piscine à vagues à deux pas de l'Océan, à Saint-Jean de Luz, et que l'on prend conscience de l' impact sur les quatre hectares que la commune s'apprêtait à leur vendre pour ce faire, on doit se pincer pour croire que de telles choses sont possibles en partenariat avec des élus locaux à l'heure du réchauffement climatique, de la raréfaction de l'eau et de tous ces enjeux vitaux auxquels nous sommes confrontés!
Je ne pense pas que tous nos politiciens sont des abrutis, mais une chose est sûre, la controverse n'est plus à l'ordre du jour lorsque de tels projets sont engagés. Ils arrivent sur la place publique quand tout a été discuté avec le moins de risques possibles de voir l'opposition se lever. Mais c'est dès le départ que celle-ci doit être invitée dans la discussion, pour amener un peu de clairvoyance au coeur des décideurs, souvent embobinés ou carrément graissés par des sociétés qui ne pensent qu'en termes de production et de rentabilité en construisant des temples pour la consommation.
Au fait, Ne faudrait-il pas revoir l'enseignement de nos
hautes écoles qui favorisent ce type de projections? Aucun diplômé
d'architecture, aucun ingénieur ne devrait avoir l'envie de construire
de telles monstruosités inutiles et destructrices dans le monde actuel,
non?
Nous ne pouvons plus nous permettre de laisser faire ce genre des projets au détriment de la planète, des régions, de la biodiversité et de l'humanité!
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