samedi 22 novembre 2014

Nous ne pouvons pas laisser cela à nos enfants...



Combien de fois je l'ai entendue cette phrase? Tout le monde s'en sert pour pavoiser, dorer son blason, faire semblant d'être du côté de la jeunesse, de travailler pour elle, de militer pour elle, de réfléchir pour elle...

Lorsqu'il s'agit de les écouter les jeunes, il n'y a plus personne.

Ils sont venus justement parler de leur lutte pour les montagnes qu'ils habitent. De leur volonté de préserver leur patrimoine, leurs espaces, les terres qu'ils cultivent et qui nourrissent hommes et bêtes confondus. De la beauté de leur paysage vendu par un gouvernement qui ignore la démocratie. Ils sont venus nous donner une leçon de courage, nous rappeler que la jeunesse n'est pas absente du débat sur son avenir. Ils sont venus nous dire que leur liberté est née dans ces montagnes libres que s'arrachent EDF et d'autres compagnies d'électricité européennes. Que leur passé est présent dans la roche, dans la terre, dans la mer, qu'il forge leur coeur et dessine leur avenir. Ils sont venus nous dire le danger qu'ils courent, comprendre celui qui nous menace. Ils sont venus serrer nos mains autant pour nous encourager que pour être encouragés. Ils sont venus lancer un cri d'alarme pour les aider à sauver leur pays et tous ces espaces naturels et protégés que l'industrie s'approprie dans le monde comme jamais, parce qu'elle a trouvé la faille. Facile: Lorsqu'une société se soucie de vivre en paix dans un monde propre, il suffit de lui faire croire que l'économie va se parer d'une conscience en ajoutant sur chacune de ses interventions industrielles l'étiquette: Propre et durable. Une recette que les verts libéraux appliquent à la lettre.

Ils ont à peine 25 ans  et ils ont parfaitement compris le danger qui les menace, qui nous menace. Ici on entend encore de ces pseudo engagés dire que oui ils partagent leurs convictions mais ne relaieront pas leur invitation. La peur de l'étiquette. La peur de devoir ensuite s'engager mieux et plus fort. La peur de devoir reconnaître que le système qu'ils cautionnent depuis si longtemps les bouffent à leur tour, sans discernement, malgré les bons services rendus. La peur de constater que ici en Suisse, comme là-bas, leur avis ne compte pas, que leurs villas ne sont pas à l'abri de ces projets démentiels. Qu'ils sont rayés de la carte des privilégiés pour des intérêts devenus publics par la magie des besoins de l'économie.

D'un côté les rêveurs qui imaginent l'avenir fait d'hélices et de panneaux solaires, de l'autre des nantis qui ne veulent pas de nuisances dans leur jardin mais les acceptent partout ailleurs. Ils sont tous autant de dangers pour nos crêtes et la vôtre.

À vous, jeunes et inquiets, jeunes et proche de la nature et de ce qui la menace, prêts à tout pour bloquer cette boulimie insensée qui ravage les terres de demain, je vous demande pardon pour ceux de ma génération qui n'ont pas compris l'immense privilège que vous leur faisiez en leur proposant de vous entendre. Ceux qui sont venus n'oublieront jamais cette rencontre qui nourrira longtemps cette lutte qui nous anime.

P.S. En France, aujourd'hui un jeune peut mourir, tué par la police, si il manifeste pour défendre l'avenir auquel il croit. Françoise Verchère interroge la ministre de l'éducation ici.






1 commentaire:

  1. Bel hommage à notre jeunesse d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Elle est irremplaçable et jamais remplacée, comme un soir d'été.

    En avant toute

    Le Collectif les vues imprenables (52500, Haut Vannier, France)

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