lundi 25 mai 2015

Greenpeace, ou comment pousser les citoyens dans les bras de la police et du contrôle.

Le système piège jusqu'à l'opposition qu'il finit par engloutir. Voir ici le reportage sur les graves nuisances des éoliennes!

Ma contestation contre les éoliennes me fait faire un travail de réflexion immense à la lumière duquel je comprends mieux pourquoi je n'ai jamais adhéré à un mouvement politique ni à aucune idéologie organisée. Non pas que j'aie un sens critique exceptionnel, loin de là, mais simplement parce que je n'ai jamais pu me rapprocher d'une structure quelconque sans entendre retentir la petite sonnette d'alarme qui m'a retenue sur la porte.

Je ne le regrette pas, je retrouve mes réticences instinctives expliquées au fur et à mesure qu'avance la lutte dans laquelle je me suis engagée.

Ce texte d' Arnaud Michon, par exemple,  met des mots sur le malaise que m'inspirent des organisations comme Greenpeace:
"Sur cette question du contrôle, la palme revient assurément aux militants de Greenpeace qui, quand ils se proposent encore de contester le nucléaire, ne trouvent rien de mieux à faire que de pénétrer par effraction dans les centrales, prouvant ainsi la nécessité de renforcer la surveillance policière et militaire, et ce un peu partout, puisque personne en France n’habite très loin d’un site nucléaire."
 Il vaut la peine de prendre le temps de lire le texte de Michon qui pose aussi la question du sens de la lutte contre les éoliennes:

"Pourtant, rien ne devrait interdire, à quiconque préfère penser par soi-même plutôt qu’à l’abri des casquettes et des sonos, de poser les questions les plus élémentaires qui soient : pourquoi tant d’énergie ? Pour satisfaire quels besoins ? Pour mener quel genre de vie ? Les productions d’électricité et d’énergie ont une origine sociale : c’est cette organisation sociale qui se nourrit d’électricité et en suscite la demande, par la contrainte et la dépossession de tout et de tous (y compris de ceux, et ils sont nombreux, qui ont la dépossession enthousiaste). Il s’agit donc de poser d’abord la question de l’alternative politique et sociale et non de l’alternative technique."

Le livre d'Arnaud Michon  publié en 2010, "Le sens du vent" correspondait parfaitement à ma perception du problème des éoliennes dès le départ. En lisant ce texte publié en 2013 j'ai aussi compris ce qui me tient légèrement en retrait des associations d'opposants aux éoliennes et constaté le chemin parcouru à force d'observations et de lectures durant ces 5 dernières années. J'en suis arrivée au même constat que Michon:

"L’éolien est rarement envisagé comme il devrait l’être, c’est-à-dire comme une modalité particulière de la réquisition totale du territoire à des fins de production, de circulation et d’anéantissement du monde non domestiqué, comme en attestent à leur façon d’autres projets comme les constructions d’autoroutes, d’aéroports, de lignes à grande vitesse ou les projets d’extraction de gaz de schiste (sans oublier le gaz de houille qui n’implique pas de fracturation hydraulique et dont les gisements seraient abondants en France, dans les anciennes régions minières). Le plus petit dénominateur commun de l’agitation anti-éolienne, c’est le plus souvent la préservation des paysages. Or, aussi légitime que celle-ci puisse être, au moins dans certains contextes – et même si souvent de prosaïques considérations immobilières se cachent sous les arguments esthétiques affichés –, cette seule défense des paysages, encore plus abstraite quand il s’agit du grand large, n’aboutit dans le meilleur des cas qu’à des victoires locales et provisoires."

Cette dimension brièvement développée ici est absente des débats soulevés par les associations d'opposants. Ce qui effectivement ne les mènera qu'à des victoires locales et provisoires. Utiliser les cartes du jeu distribué par le système actuel pour le contrer ne peut que mener à l'échec.







 image: http://fletrangerie.canalblog.com/archives/2009/11/27/15925073.html


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