dimanche 9 octobre 2016

La coupe est pleine, la vie débordera (Yannis Youlountas)


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Pardon Yannis de reprendre le titre de ton article sur Blog YY,  que chacun peut lire ici,  tes mots sont souvent si proches de ce qui est, que je ne les découvre pas en les lisant, ils ont déjà commencé de bouillonner quelque part chez moi. Sans doute parce que nos regards se croisent sur le monde qui nous entoure. Je me réchauffe cependant à ton optimisme,  alimenté par ton contact permanent avec ceux qui luttent. 

Les mots, c'est encore et toujours ce qu'il nous reste pour empêcher le couvercle de se refermer avant que la vie ne déborde...

Dans le Jura, la presse est d'une rare pauvreté. Un Quotidien tente d'informer à l'échelle cantonale: petit lectorat donc grandes concessions. Pas d'articles de fond, pas d'enquêtes, pas de controverses. La majorité politique dicte le ton, les annonceurs et autres actionnaires montent ou descendent le volume de l'info selon les intérêts en jeu. Les jurassiens pressés qui ne se nourrissent que de cette presse peuvent-ils prétendre suivre et comprendre l'actualité? 

Dans le cas des éoliennes,  chaque fois que nous avons l'occasion d'approfondir le sujet nous constatons l'ampleur de la désinformation, la naïveté des croyances qui entourent le discours de la transition énergétique, mais surtout, et c'est ce qui est le plus navrant, l'ignorance consentie. Parce que tout ne découle pas de la désinformation, loin de là. Il y a aussi un besoin d'y croire qui participe grandement au risque de faire se refermer le couvercle de la coupe avant que la vie ne déborde...

Active au coeur de cette lutte là, je peux mesurer chaque jour cette menace. 

Vendredi, j'ai assisté au procès qu'une politicienne a voulu contre le rédacteur d'un journal satirique qui l'avait méchamment épinglée dans ses pages. L'avocat du journaliste a commencé sa plaidoirie avec ces mots: " Madame, vous avez déclaré dans la presse, je vous cite: " Je suis pour la liberté d'expression, mais..." et c'est ce "mais" que l'on juge aujourd'hui.

Après avoir entendu l'avocat de la partie plaignante, qui avait tenu un discours certes bien rôdé mais d'un populisme décomplexé tel que l'on se plaît à en faire aujourd'hui, autant en  politique que devant les juges, cette première phrase me fit penser que nous allions enfin monter le niveau du débat. Et ce fut le cas.

Malheureusement la petite juge, jeune et nourrie aux raccourcis, n'a pas suivi l'ascenseur et a condamné le prévenu. Déconcertante facilité. Je ne partage pas la manière de présenter les choses du journal dont il était question ici, mais bon sang je partage sa rage, sa déception, son dépit aussi, devant ce monde politique avachi, qui perd son temps à s'occuper de son image et de ses succès, qui calcule ses intérêts personnels et se fiche des citoyens pourvu qu'ils le paient et qu'ils restent dociles. Punir ceux qui hurlent, qui crachent, qui libèrent tout ce qu'il y a de frustrations dans ce système malade et dangereux que l'on nous impose, c'est prendre le risque de refermer le couvercle avant que la vie ne déborde. 

Le coupable n'est pas ici celui qui est condamné mais celle qui cherche à le condamner, coupable de bêtise aggravée d'égocentrisme déplacé. Coupable de réclamer réparation pour sa dignité qu'elle estime égratignée sur les pages d'un journal tiré à quelques centaines d''exemplaires, alors que des millions de dignités humaines sont menacées dans le monde qu'elle  prétend vouloir gouverner. Et qui n'ont elles, aucune chance d'accéder à la justice! Comment peut-elle perdre son temps à blanchir l'honneur de ses fesses, badigeonnées de la colère de ceux qu'elle méprise ouvertement à chaque fois qu'une occasion publique lui est donnée, alors que tant de responsabilités, demandées, lui ont été données? Elle a gagné un procès contre la liberté d'expression, un trophée de plus dans la vitrine nauséabonde de la politique "béotienne" dont elle pourra se targuer d'être la triste cheffe de file.

Des éoliennes dans nos jardins n'émeuvent aucune justice, mais sur la fesse de Mademoiselle, alors là ça bouge et ça condamne!

Je ne la nomme pas, parce qu'elle n'est que représentative d'une espèce en voie de progression. Si l'on regarde le monde on voit les dégâts.

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