mercredi 8 janvier 2014

Ils dansent avec la mort

Venise, Biennale 2013

Cela fait combien de jours maintenant, et de nuits, que les éoliennes industrielles de la société ADEV à Saint-Brais tournent sans relâche avec ce bruit de fond caractéristique qui me pousse au lit le soir parce que je ne supporte plus de l' entendre dans notre salon? Elles ont commencé vers la mi-décembre. Nous avons pensé qu'ils les arrêteraient pour les fêtes, parce que nous avons encore la naïveté de croire qu'il existe une trève de Noël... Je vous le confirme, il n'y en a plus.

Il y a une heure que je suis éveillée, il 04h54 du matin. Dans le silence de la nuit, malgré les triples vitrages que nous avons installés dans notre chambre à coucher, je perçois, encore et toujours le bruit des pales qui s'agitent à 650m de ma chambre à coucher.

J'ignore si ce sont elles qui me réveillent, mais je sais que leur bruit fait son oeuvre, jour après jour, nuit après nuit. À peine sortie du sommeil il s'impose à moi en overdose.

En novembre on m'a enlevé une tumeur inquiétante. En cherchant des informations sur le sujet, j'ai lu que ce type de tumeur pouvait se développer chez des personnes qui "ressassaient un problème depuis longtemps". Je me suis sentie rudement concernée par cet aspect de la chose... Je prétends qu'une étude clinique dans le quartier s'avérerait très intéressante. Dans la rue, j'ai recensé 7 personnes qui souffrent d'acouphènes. Plus celles que j'ignore, parce que je suis loin d'avoir fait le tour des maisons. Surtout qu'ici, c'est un sujet tabou, alors 7 personnes qui en souffrent "officiellement" c'est énorme et sans doute en dessous de la réalité. Il y a pas mal d'autres cas de maladies qui ont défilé ces quatre dernières années. Je ne dis pas que toutes sont liés aux éoliennes, mais que des questions doivent se poser.

Après cela on fait quoi? Nos courriers, appels, demandes n'aboutissent à rien. Je me demande à quoi sert un ministre de la santé dans un si petit canton, si il ne prend même pas la peine de répondre à nos interrogations, prend le parti des promoteurs industriels, ne s'intéresse pas aux témoignages de riverains d'ailleurs non plus, ne prend aucune mesure lorsqu'on lui envoie des pétitions signées par des dizaines de personnes voisines d'éoliennes de son canton. Je me demande à quoi nous sert la justice, puisque lorsque nous demandons que des études sérieuses soient faites sur le bruit des aérogénérateurs installés, elle nous demande de verser une avance de frais de fr. 35'000 francs avant de lever le petit doigt. Je me demande à quoi servent les parlementaires, puisque même informés régulièrement sur les dangers de ces machines, ils se murent presque tous dans un silence incompréhensible.

Je voudrais bien tourner la page, m'occuper de ma santé, entendre le message que je reçois de mon corps saturé par tout ce bordel, ce silence coupable des autorités, ce mépris grotesque des propriétaires des machines, cette justice qui n'en est pas une. Mais on fait comment pour oublier tout ça? On s'en va? Pour aller où? Ce qui se passe ici, se passe aussi ailleurs. Ce n'est pas tant ma maladie qui est grave, c'est l'attitude de tout ce monde qui laisse s'installer de telles situations par confort, par fierté mal placé, par manque de responsabilité, par refus de s'informer. Mais pas par ignorance, parce que si il y a une chose que je fais depuis 4 ans, c'est faire en sorte que l'information circule. Ce que j'estime être mon devoir, je le fais pour éviter que ne s'étendent les ravages de cette industrialisation que nous pouvons encore éviter. Je ne pensais pas que la vérité ne vaut rien face à l'argent et à la bêtise. 

Si je vous raconte cela, ce n'est pas pour attirer votre sympathie. Ce journal est un témoignage presque quotidien d'une situation qui a commencé avec l'installation de deux éoliennes industrielles dans notre village et ce que je vis aujourd'hui en fait partie. Je suis sûre qu'un jour la vérité sur leur influence sur la santé des riverains sera prouvée officiellement. Et ce ne sera pas grâce à des autorités incompétentes, molasses ou vendues aux lobbies que cela arrivera. Ce sera grâce à tous ces gens qui comme moi refusent le confort du silence et de la soumission. 

Si la France affronte une lutte extrêmement bien organisée contre les éoliennes, la Suisse se réveille aussi. Dans le canton de Vaud, nous assistons à une fronde tout aussi déterminée que dans les Franches-Montagnes. L'incapacité des politiques à comprendre ce qui se passe est trop grave pour qu'elle soit pardonnée. 


5 commentaires:

  1. Ce qui pourrait être fait pour que le ministre de la santé, et les autres "dormants" qui ne veulent rien entendre:

    Prenez un tambour, habillez-vous chaudement et allez passer la nuit à côté de leur villa.
    Installez-vous confortablement et frappez le tambour au même rythme que font les pales d'éoliennes...
    Et si ils sortent en hurlant que vous les empêchez de dormir, dites que c'est ce que vous subissez désormais depuis 4 ans jour et nuit quand le vent souffle. Et qu'ils ne font pas leur travail de prévention et de protection de la santé des populations.
    Faites venir la presse.
    Répétez cette opération au domicile de tous ceux qui vous dénigrent.

    RépondreSupprimer
  2. Excellente idée! Mais de l'énergie j'en ai assez mis pour savoir que ce type d'action ne fera qu'"agacer" le principal intéressé. Ces gens ne sont plus accessibles, souvenez-vous, les seuls parlementaires qui ont demandé à ne plus recevoir les informations du collectif de citoyens pour la diffusion de l'information sur l'industrie éolienne, était des parlementaires socialistes! Ceux-là même sur lesquels je comptais pour entendre notre voix! Ils sont juste bons à parader en public et surveiller les faits et gestes de l'opposition pour pouvoir intervenir au parlement et se donner des airs "d'en être". Seuls les riverains d'éoliennes ont compris de quoi il retournait et se sont impliqués, se mettant leurs confrères de partis sur le dos!Le mal est très profond.Un tambour n'y changera rien, parce que lui, il appellera la police et pour lui elle viendra, contrairement à nous qui n'avons absolument personne à appeler.

    RépondreSupprimer
  3. La vie à côté d’éoliennes équivaut à de la torture chinoise….. mais j’ai compris qu’il n’est pas possible de le faire comprendre à des personnes qui ne les subissent pas.

    J’ai également compris que si je veux mettre toutes les chances de mon côté pour entretenir ma santé je dois m’organiser pour éviter tout contact avec ces machines monstrueuses, ce que je m’applique à faire quotidiennement soit en changeant de chambre à coucher, soit en me bouchant les oreilles, soit en mettant du bruit dans ma maison, soit en restant enfermée pour ne plus avoir de contact avec l’extérieure, soit en essayant de les oublier….

    Mon comportement n’a rien à voir avec de l’acceptation, mais c’est une carapace que je me fabrique pour m’en sortir au mieux mais tout en souffrant en silence et ça je n’en connais pas les répercussions !

    Jusqu’à l’arrivée des éoliennes du Peuchapatte il y a 3 ans maintenant, la vie ne me faisait que des cadeaux et puis elles sont arrivées détruisant à grands coups pâles un monde de rêve en total harmonie avec la nature….. Puis mon Fils Flavien s’en est allé au pays des anges au volant de la Golf Noire GTI amplifiant mon supplice car même quand je vais vers lui au cimetière elles sont là et s’acharnent à briser ce qui reste de mon cœur à grands coupe de wouff…wouff…..wouffffff

    Je ne suis pas enquête de pitié, nous avons tous notre lot de déboires et ça fait partie de la vie. Ce que j’aimerais c’est que l’humanité réfléchisse avec son cœur en écoutant cette petite voix de la sagesse qui a tout à nous apprendre et qui je suis convaincue détient la solution à tous nos problèmes !

    Mais tant que l’intellect aura la priorité nous continuerons à vivre contre et non avec la nature avec à la clef de multiples souffrances inutiles.

    RépondreSupprimer
  4. Voici ce répond le propriétaire des éoliennes à nos remarques:

    Bonjour Madame

    Merci pour votre Mail du 28.12.13.

    L’année 2013 avait eu moins de vent, et nos éoliennes n’étaient presque pas
    entendues dans le village. Les jours passé il y a eu de temps en temps du
    vent fort de l’ouest . C’est pourquoi vous pouvez entendre de temps en temps
    les éoliennes.

    Nous avons conscience de ce souffle des pâles qui pourrait être entendu la
    nuit dans le village pendant ces périodes du vent fort. Le souffle n’est pas
    plus fort qu'avant et tous les prescriptions légales sont toujours
    respectées. L’ADEV, soucieuse du bien-être des habitants du village, s’est
    toujours encore engagé à diminuer la puissance pendant la nuit tant que tout
    les lois sont respectés.

    Nous vous prions d’en prendre connaissance.

    Meilleurs salutations

    Je remercie ce Monsieur d'écrire en français qui n'est pas sa langue maternelle comme vous le constatez. Mais franchement, qu'ai-je à faire de ce type de réponse? Je lui parle de semaines entières à subir le bruit des machines, il répond "de temps en temps" lui qui vit à des kilomètres d'ici sait mieux que moi ce que j'entends? Je lui parle de nuisances, de maladies, de jugements ailleurs qui confirment nos propres constatations ici, il répond normes et prescriptions légales respectées... Quand on connaît les prescriptions légales dont ils bénéficient en Suisse, c'est sûr qu'il peut encore dormir sur ses deux oreilles. Il est clair que nous ne le touchons pas du tout. Il se fiche royalement des conséquences de ses actes. Il est couvert, soutenu, protégé même! Nous ne sommes que les dommages collatéraux avec lesquels il compose. De temps en temps il répond à nos courriers, pour la forme. Il parle de tout sauf des problèmes que nous lui soumettons. Ils font tous pareil. Ils espèrent que nous lâcherons le morceau et que nous les laisserons envahir notre région et nos vies. C'est tout-de-même incroyable, avec tout ce qui se passe depuis l'arrivée de la RPC et des géantes, que les discours des responsables ne varient pas d'un mot.

    RépondreSupprimer
  5. Paroles de voisin9 janvier 2014 à 11:29


    Je viens de prendre connaissance du courrier envoyé à voisine d'éoliennes industrielles à St-Brais. Je trouve votre réponse irrespectueuse!!
    Ma famille et moi-même habitons à St-Brais. Depuis la mi-décembre nous souffrons continuellement de nuisances éoliennes!!
    Alors quand vous écrivez que nous entendons les machines de temps en temps, c'est une réponse fausse et totalement dépourvue de respectabilité.
    Le souffle dont vous parlez, c'est se moquer de ceux qui souffrent quotidiennement du bruit des monstres d'acier.
    Vivre à coté des éoliennes n'a rien avoir avec un souffle et ce n'est pas un poème!
    Deux éoliennes qui tournent sans interruption depuis un mois c'est une souffrance pour nos corps, tous les jours et toutes les nuits.
    Comment osez-vous dire que les machines sont freinées et qu'elles ne sont pas entendues du village. Vos informateurs relèvent-t-ils de la pire espèce? Celle des profiteurs.
    Depuis Noël j'essaie de vous atteindre, mais sans succès?????
    En espérant de votre part de la compréhension et une solution rapide.

    RépondreSupprimer