Parfois le ciel est bas et blanc, rendant invisibles les machines. J'ouvre ma fenêtre et je goûte le silence imposé par cette journée sans souffle... |
Le soir je fais un petit tour de l'actualité avant de m'endormir. Un article sur le gaz de schiste a retenu mon attention et je me suis retrouvée dans les pages d'un journal algérien et ici encore. Aviez-vous déjà entendu parler de la lutte menée là-bas contre l'exploitation des gaz de schiste? Certaines informations peinent à traverser les frontières ce qui me fait penser que la mondialisation, comme la transition énergétiques, sont des mots aux interprétations multiples, qui servent beaucoup de causes et rarement les hommes.
En suivant ce fil, je suis encore tombée sur cet article, sur la transition énergétique cette fois, ici.
Un peu compliqué à suivre, j'espère que les Algériens ont d'autres sources pour s'informer sur le sujet. Pourtant cet article ne me quitte pas l'esprit. Il révèle un truc que je cerne mal. Cette fameuse transition énergétique s'invite partout, soulève des questions extrêmement importantes sur le rôle de l'énergie dans l'équilibre mondial. On touche à quelque chose d'essentiel, de vital, de stratégique, d'écologique, d'économique, bref, de tout sauf de banal. Tournez la page de votre seule région et vous entrez dans un espèce de gouffre qui n'apporte de sens à rien de ce que vous observez, à rien de ce que l'on vous dit, à rien de ce qui est écrit, à rien de ce qui est prévu. Ce n'est pas seulement un fourre tout interprété à toutes les langues, c'est un os que semblent ronger les grands exclus du grand pouvoir. Mais au fond, rien n'est en route. En tous les cas pas comme on voudrait nous le faire croire.
Mme Chevalley et consorts ne pèchent-t-ils par excès de naïveté ou d'ignorance en attribuant à la simple résistance d'une poignée de citoyens leur difficulté à convaincre? Une poignée au demeurant nettement mieux informés que la majorité qu'elle ou qu'ils se targuent de représenter. Quels intérêts ont-ils à maintenir leurs brebis dans cet idéal mensonger et pour le moins inaccessible? Pour qui marchent-ils?
Mais alors que sont ceux qui veulent éventrer l'Algérie pour y puiser à grand coups de chimie des gaz qui mettent en péril des millions d'individus en menaçant les sources d'eau qui les font vivre?
Mais alors que sont ceux qui baissent le prix du pétrole pour faire pression sur la Russie, mettant en péril des millions d'individus menacés par le tsunami économique que cela provoque chez eux et réduisant à néant les pseudos efforts qu'ils imposent pour sauver une planète qu'ils ne cessent et ne cesseront jamais de détruire pour de l'argent et du pouvoir?
Mais alors que sont ceux qui, sous couvert d'engagement écologique, menacent la survie de milliers d'autochtones chassé de leurs terres sous prétexte de transition énergétique? Ignorant les menaces de mort, les assassinats, la misère que cela entraîne? Est-ce réellement l'origine de ce qui allume leur lumière qui les amène à autant d'indifférence, voire de cruauté?
Mais alors que sont ces ploucs qui vendent leur commune à des chiens enragés et nourris au fric, qui leur font signer des contrats dont ils sont les seuls bénéficiaires et qui s'approprient petit-à-petit l'espace vital de populations à qui l'on ne demande qu'une chose: "d'arrêter de faire chier et de fermer leur gueule?" (André Frésard, Conseiller communal, député vert jurassien au parlement, à l'attention des anti-éoliens en assemblée communale)
Mais qui en veut donc de cette transition énergétique? J'ai beau chercher je ne vois pas. Je ne vois que des profiteurs de tous bord prêts à tout pour monter au-dessus des autres, je ne vois que des ignorants qui font leur boulot avec les oeillères que cela impose pour garder leur place. Je ne vois que des politiciens pressés de marquer des points mais pas de s'informer sur ce qu'ils proposent. Je ne lis que des théories, je ne vois que des horreurs. La transition énergétique est un sujet, vaste et compliqué qui occupe la classe politique, mais ce n'est pas une préoccupation qui dépasse les intérêts économiques qu'elle sert ici et maintenant. Une goutte d'eau dans une mer d'intérêts. Un os à ronger pour les chiens qui aboient trop fort et qu'il faut calmer pendant que le monde tourne derrière eux. Tous ces espaces naturels que les industries se partagent actuellement
dans le monde ne serviront personne d'autres qu'eux-mêmes. Tournez la
page de votre région, juste pour voir ou s'arrête l'écologie et où
commence la loi du plus fort et à quel prix, ce qui nous attend derrière
la bonne parole... Nulle part je trouve un projet de société, durable, soutenable, respectueux crédible et universel.
Vous croyez vraiment que nous empêchons quelque chose? Nous petits opposants mis devant des faits accomplis là où notre existence n'est même pas discutée ? Ha! Ha! Ha! Mais quelle mauvaise foi que de nous donner cette importance! Nous ne sommes, comme en Algérie, comme en Russie, comme partout, que des pions que l'on déplace au gré des besoins et que l'on préférerait morts qu'encombrants. Mais il est aisé de se servir de nos pauvres cris d'alarme pour faire croire que les citoyens ont encore du pouvoir. Quand notre lutte deviendra encombrante, ils l'étoufferont. Ce pouvoir là, ils l'ont parce que des millions d'hommes acceptent l'injustice par confort ou par peur, étouffant de leur silence complice les cris de ceux qu'ils condamnent par négligence ou par bêtise.
Vous avez entendu peut-être cet homme, enfant déporté dans les camps nazis, il a longtemps fui son histoire pour pouvoir y survivre et un jour, un événement l'a forcé à la raconter. Il a dit: "J'ai compris que celui qui se tait permet au mal de s'installer".
Nous n'empêchons rien, mais nous pourrions le faire... "Les murs les plus puissants s'effondrent par les fissures" (Che Guevara, lire l'interview de Jean Ziegler qui le cite ici p.8 du numéro 1 2015)
Les livres d'histoire sont pleins de ces gens que la mort a élevé au rang de héros et qui de leur vivant sont passés pour des cons ou des ennemis de la nation, ont été traqués, exclus, dénigrés, assassinés. Rien de nouveau sur la terre, juste des hommes qui tournent en rond avec elle. On pourrait pour une fois soutenir les vivants? Eviter les pièges de la résignation.
Les livres d'histoire sont pleins de ces gens que la mort a élevé au rang de héros et qui de leur vivant sont passés pour des cons ou des ennemis de la nation, ont été traqués, exclus, dénigrés, assassinés. Rien de nouveau sur la terre, juste des hommes qui tournent en rond avec elle. On pourrait pour une fois soutenir les vivants? Eviter les pièges de la résignation.
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