vendredi 10 mai 2013

L'éolien industriel en justice!

Vous vous souvenez peut-être que des citoyens de Saint-Brais avaient témoigné devant l'ONU contre l'éolien industriel? Voici la suite, relayée par le Times du 8 mai 2013, article traduit ici par EPAW:






Inline images 2
POUR DIFFUSION IMMÉDIATELa politique énergétique de l’UE attaquée en justice
La Plateforme européenne contre l'éolien industriel (EPAW) regroupe 597 associations de victimes réelles et potentielles des parcs éoliens de 24 pays. Elle vient d’engager une procédure devant la Cour générale au Luxembourg, qui est la chambre de laCour de Justice de l’Union européenne où les citoyens peuvent demander réparation contre les institutions de l'UE sous certaines conditions. En l'occurrence, EPAW fait valoir à la Cour que l'extension du programme d'énergies renouvelables de laCommission européenne ("la Commission") viole la Convention d'Aarhus sur un certain nombre de points, et doit être annulée.

La Convention d'Aarhus (« la Convention ») a été approuvée par la décision 2005/370/CE du Conseil du 17 Février 2005 : elle a donc force exécutoire dans l'UE. Elle garantit l'accès à l'information, la participation du public au processus décisionnel et l'accès à la justice en matière d'environnement (1). Compte tenu de l'impact considérable sur l'environnement qu’aura la construction de milliers de parcs éoliens à travers l'Europe, la Convention s'applique à tout plan ou programme, ou à leur extension, qui envisagerait une telle construction.

Dans la demande déposée par EPAW au tribunal, nous lisons : « Le requérant demande, conformément à l'article 264 du TFUE, à la Cour de déclarer les actes suivants nuls et non avenus : Communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions "l'Énergie Renouvelable : un acteur majeur sur le marché européen de l'énergieCOM (2012) 271, etc. »(2). Cette demande est du domaine public, ayant été publiée par la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU) en tant qu’information supplémentaire pour une affaire connexe sur le programme d'énergies renouvelables écossais portée par le Conseil communautaire d’Avich et Kilchrenan devant le Comité de Conformité de la Convention d'Aarhus (3).

COM (2012) 271 (voir ci-dessus) est en effet un vaste programme industriel qui va considérablement affecter l'environnement de l'UE. En tant que tel, il devait être soumis à la participation du public. Mais cela n'a pas été fait de manière transparente, en conformité avec la Convention et le droit communautaire qui l'implémente. EPAW a cherché recours à la Commission (4), mais en vain, d’où sa décision de porter l'affaire devant la Cour de Justice (2).

L'ONG affirme que les milliers de projets éoliens prévus par la COM (2012) 271 auront des conséquences environnementales graves, allant de la décimation de diverses espèces d'oiseaux et de chauves-souris déjà menacées dans différents pays membres (5), à la destruction de capteurs naturels de carbone (tourbe, arbres et autres végétaux), à l'érosion des sols, la contamination des eaux, les incendies de forêt, et les effets délétères sur la santé des personnes et des animaux (6). Mais ces questions ont été négligées, parce que les évaluations environnementales nécessaires au niveau des États membres n'ont pas été faites, ce qui est une violation à la fois des exigences de la Convention et du droit communautaire. En dépit de cela, et de l’avis officiel du Comité de Conformité de la Convention d'Aarhus des Nations unies, l'UE refuse toujours de se conformer à la loi.

Le processus d’approbation des projets est également critiqué. « En général, note le Directeur Général d’EPAW, Mark Duchamp, d’un bout à l’autre de l'UE les autorités n’effectuent pas une évaluation rigoureuse des impacts de chaque projet éolien : en fait,elles ne font guère plus que de cautionner les études d’impact faites par les promoteurs. En termes juridiques, elles ne font pas leur travail dans un cadre transparent et équitable. Ce manque de respect pour la loi aura des conséquences désastreuses et irréversibles pour l'environnement de l'UE, la santé des gens, et l'économie ».

Du côté des bienfaits proclamés des énergies renouvelables, EPAW fait remarquer qu'aucune étude indépendante et approfondie n'a été faite par la Commission pour estimer la quantité de CO2 qui sera économisée par COM (2012) 271. En fait, cette ONG a publié des études menées par des ingénieurs indépendants, agissant de leur propre initiative et pro bono (7) : toutes concluent que peu ou pas de CO2 sera économisé par les parcs éoliens, quel que soit leur nombre. « L'énergie éolienne est intermittente, note Duchamp, il faut des centrales à combustibles fossiles pour l’épauler. Mais ces centrales doivent accélérer et décélérer sans cesse pour compenser les variations incontrôlables du vent, et ce faisant elles brûlent environ deux fois plus de carburant – comme une voiture dans le trafic urbain. » C'est ce qui explique le cri de ralliement des opposants aux éoliennes : « beaucoup de souffrances pour aucun bénéfice. »

Sans se préoccuper des nombreuses plaintes de la société civile, la Commission s’est appuyée sur les affirmations de l'industrie éolienne, en fermant les yeux sur les questions essentielles comme l’intermittence incontrôlable du vent, les inefficacités causées aux centrales thermiques de soutien et au réseau de transmission, et le coût élevé des énergies renouvelables qui érode la compétitivité de l'industrie européenne.

Bref, l'information fournie au public a été tout sauf transparente, affirme l'ONG. Dans le meilleur des cas, la Commission a répété les propos et les chiffres de l'industrie éolienne sans vérifier leur exactitude, approuvant tout sans évaluation adéquate ni participation du public. L’article 9 (1) du Règlement UE Aarhus 1367/2006 exige que « de vraies opportunités soient offertes au public pour participer à l'élaboration, la modification ou la révision des plans ou programmes relatifs à l'environnement lorsque toutes les options sont encore ouvertes. En particulier, lorsque la Commission élabore une proposition concernant un tel plan ou programme pour la soumettre à d'autres institutions ou organes communautaires pour décision, elle doit prévoir la participation du public à ce stade préparatoire ». La position soutenue par EPAW devant la Cour de Justice, c'est que cela n'a pas été fait. « Il est grand temps que la Commission soit rappelée à l’ordre », conclut Mark Duchamp.

Références :

(1) - http://www.unece.org/fileadmin/DAM/env/pp/acig.pdf
(2) - http://www.unece.org/fileadmin/DAM/env/pp/compliance/C2012-68/Communication_with_Communicant/frComm_AddInfo22Mar13/2_EPAW_to_CJEU_2013_final_APPLICATION.pdf

(3) - “Argyll grandmother takes UK and EU to the United Nations over plans to turn Scotland into windfarm 'hedgehog'.”http://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/argyll-grandmother-takes-uk-and-eu-to-the-united-nations-over-plans-to-turn-scotland-into-windfarm-hedgehog-8399574.html 

(4) - EPAW demande une révision interne: http://www.epaw.org/documents.php?article=c5

(5) - Une nouvelle fracassante qui nous vient d'Espagne:
 http://savetheeaglesinternational.org/releases/spanish-wind-farms-kill-6-to-18-million-birds-bats-a-year.html

(6) - http://www.epaw.org/documents.php  voir les études etc. classées par sujet dans la marge de droite.

(7) - http://www.epaw.org/documents.php   cliquez sur "le problème du backup" dans la marge de droite.



2 commentaires:

  1. Conférence-table ronde organisée par La RevueDurable et la faculté de Géosciences de l'Université de Lausanne, le 15 mai 2013 (annoncée dans la colonne de droite)

    La journaliste interroge M. Mirenovicz, fondateur et rédacteur en chef de LaRevueDurable, à propos de "La durabilité à portée de main" qui sera le thème de cette conférence.
    Les intervenants de cette conférence sont un certain M. Janneret, des SIG et du programme Eco 21, et Mme Thorens.

    Vous connaissez déjà les prises de position de Mme Thorens, ardente défenderesse des parcs éoliens genevois en terre vaudoise.
    Ce M. Mirenovicz parle de tout ceci avec enthousiasme, et en écoutant on se dit que tout cela est intéressant.
    Puis on se rend compte qu'il ne connaît probablement pas l'ampleur des projets d'éolien industriel développé par les SIG.

    Je vous suggère de faire un tour sur le site Eco 21:

    http://www.eco21.ch/eco21.html

    On y parle de Negawatt, de bilan éco'social, etc. et on constate que toutes ce mesures peuvent permettre 73 GWh/an d'économie d'électricité grâce à l'efficience énergétique.
    Jusque là rien à redire, les solutions proposées sont intéressantes.

    Continuons la lecture à la page du site qui présente ce programme:

    http://www.eco21.ch/eco21/le-programme.html

    "Réduire sa consommation d’énergie, pas son confort !
    Nous consommons trop d’énergie. C’est un fait. Mais, alors que beaucoup acceptent ce fait comme une fatalité, les Services industriels de Genève ont décidé d’agir.
Initié en 2007, le programme éco21 a pour objectif d’encourager les consommateurs genevois à s’engager concrètement pour réduire leur consommation d’énergie, SANS SACRIFIER NI CONFORT NI COMPETITIVITE"

    Sur le graphique vous verrez les postulats suivants:
    - L'indépendance énergétique du canton
    -La préservation de l'environnement et des ressources naturelles du canton
    -Economiser l'énergie coûte moins cher que de la produire
    -Développer les énergies renouvelables.


    Il ne parlent pas des centaines d'éoliennes industrielles prévues dans les autres cantons, avec les conséquences connues sur l'environnement et les populations.
    Evidemment il n'y en toujours aucune de prévue sur le sol genevois!

    Vous l'aurez compris, Genève et ses SIG, vont donc tout faire pour parvenir à leurs buts qui consistent à garder leur confort, préserver leur environnement et leurs ressources naturelles, économiques et touristiques, mais au dépend des autres cantons...

    Pourquoi se gêner?
    Le canton de Vaud, avec l'appui d'élu comme Mme Thorens qui n'y voit toujours que du feu, est prêt à sacrifier une partie de son patrimoine naturel et de la population des zones dites périphériques -entendez par là tout ce qui n'est pas l'Arc lémanique- pour que Genève, accroisse son indépendance énergétique , préserve son environnement et le confort de ses habitants…
    Le canton de Vaud annonce une production de 25% de sa consommation, mais il oublie de dire qu'il partage cette production avec le canton de Genève...
    Otez 30%, qui correspond au pourcentage d'exagération et Il ne reste plus que 16% : 2= 8% de production intermittente avec en prime la destruction par près de 200 éoliennes géantes de ses derniers espaces naturels.

    Je vois déjà le ton de cette conférence où tous vont s'auto féliciter des magnifique projets durables que dans leur grande sagesse visionnaire ils encouragent!

    A notez que la journaliste de "Prise de Terre" avait été contactée à l'époque au sujet de cette destruction environnementale et paysagère qu'allaient provoquer la construction d'autant de parcs industriels dans le Jura nord vaudois.
    Sa réponse fut simple: elle n'avait pas le temps car elle partait en congé et que peut-être à son retour… Elle n'a jamais évoqué ce sujet par la suite.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ces compléments d'informations nécessaires. Effectivement la candeur n'est pas de mise. Mais la confusion est immense dans ce dossier de transition énergétique. Personne ne reconnaît ses parents... Cependant je place ma confiance en Monsieur Minerovicz qui est à l'écoute et capable de se remettre en question. L'organisation de cette table ronde est un premier pas vers l'extérieur du cercle infernal dans lequel les énergies renouvelables se retrouvent piégées. C'est peut-être dans ce genre de débat que nous pouvons être efficace suscitant la curiosité. Nous sommes de plus en plus nombreux à connaître les règles de leur jeu et capables de défendre notre point de vue la tête haute. Je repense à Mme Chevalley qui a copié collé l'article d'un journaliste new-yorkais, Keit Kloor, ridiculisant les riverains d'éoliennes industrielles qui se plaignent de maux divers à cause des parcs éoliens proches de leurs habitations. Quel lamentables personnes que ces pseudo-spécialistes qui se substituent aux médecins avec arrogance. Personne après avoir entendu les nuisances d'un parc ne pourrait se permettre de mettre en doute les problèmes qu'il engendre. Ces gens n'ont donc rien fait d'autre que se documenter à partir de littérature orientée, ceci derrière leur écran d'ordinateur! Pauvres humains déconnectés auxquels nous devons beaucoup des problèmes actuels. Ils ne sont pas puissants parce qu'ils savent. Ils sont puissants parce qu'ils arrivent à en donner l'illusion et parce que nous nous montrons encore discrets. Mais les temps changent, les mentalités évoluent et la vérité se profile. Nous devons nous montrer et les affronter, leurs arguments sont faibles et ne tiennent que sur des mensonges.

      Supprimer