Espoir version Châtelard versus Ennova

Bientôt la quiétude de cette petite buvette ne sera plus qu'un mauvais souvenir! Au milieu d'une centrale électrique c'est tellement mieux!

"Le mât de tous les espoirs" titre le journal La Liberté de Fribourg ce 03 juin 2013. 
(En brun l'article du journal en noir les commentaires de voisine)


Ouahou!  Ben dis-donc, ils doivent en avoir des soucis par là-bas pour placer tous leurs espoirs dans un mât de mesure de vent me dis-je en lisant ce titre accrocheur. Voyons cela de plus près:

FRIBOURG - Le Châtelard et Grangettes ont inauguré samedi au Défénant le mât qui déterminera la viabilité du parc éolien du Gibloux. La société Ennova parle pour l'heure de 3 à 7 éoliennes, au mieux à l'horizon 2016-2017.


Voisine: Les mesures de vent? Une routine, le parc est sans doute déjà sur plans, comme on l'a vu à Saint-Brais avant même la pose du mât de mesure. Une convention est sûrement signée avec les municipaux. Les mesures de vent ne sont qu'une procédure dont ils s'acquittent.

 L'effet d'annonce du nombre de machine? Une routine: entre 3 et 7. Vraisemblablement 5 donc, au pire 6,  1 ou 2 seront supprimées d'entrée pour rassurer le village, motif avancés lors de la prochaine présentation publique:  on est gentil et professionnel, on a éliminé celles qui auraient pu vous gêner. (Ce n'est pas moi qui le dit, c'est une intervenante qui a expliqué dans un séminaire  à Yverdon en début d'année, comment faire accepter une centrale d'éoliennes industrielles aux simplets qui habitent dans les champs,)


Une bonne vingtaine de participants, pour la plupart convaincus, ont assisté samedi à la "cérémonie" d'inauguration à la buvette du Défénant, non loin du site d'implantation du mât de mesure. 


Oh? Une bonne vingtaine de participants? Pas mal pour un village de 350 habitants... Je rigole un peu tout-de-même, on ne peut pas parler d'engouement. Mais je vous l'accorde, cela va suffire pour semer la zizanie au village. Les frères, soeurs, cousines, débiteurs, belles-mères et autres filleuls vont filer droit derrière ce troupeau d'admirateurs du vent. Les autres n'auront plus qu'à ramer pour tenter d'argumenter un autre son de cloche. D'ailleurs plus personne ne voudra leur parler. Le mot éolienne va devenir tabou à Châtelard comme ailleurs.

«Avec ce projet, nous démontrons que nous sommes capables de développer des idées adaptées à notre territoire. Des idées pour mettre en valeur ce que nous avons, nos pâturages communaux. Le tout en respectant l'activité agricole et en offrant des chances de générer des revenus annexes dans le domaine de l'écotourisme et des énergies renouvelables», a relevé le syndic du Châtelard, David Fattebert.

Mettre en valeur leurs pâturages? Avec au sol et par éoliennes 400m3 de béton, 54 tonnes d'armature en acier, 190 camions d'acheminement, 25 camions toupies, 4 tonnes de cuivre, les risques d'écoulement d'huile de moteur, un futur périmètre de sécurité interdisant l'accès, puis un mât et des pales contenant des matières polluantes non recyclables s'élevant à 180 m? Ils doivent être rudement moches leurs pâturages pour avoir envie de les affubler d'autant d'horreurs pour les valoriser...

Monsieur  David Fattebert serait-il ce distributeur de punition collective, à lire ici ? Pas étonnant qu'il s'acoquine avec Ennova. La qualité de vie de Monsieur et Madame tout-le-monde ne doit pas beaucoup le préoccuper. Espérons que sa maison sera proche d'une éolienne au moins... il pourra faire chambre d'hôte pour ceux qui se précipiteront pour des vacances de rêve à Châtelard sous les éoliennes... Ici à saint-Brais on a pas encore mesuré les bienfaits touristiques de ces deux hélices bruyantes et moches, vu que l'hôtel est fermé et à vendre depuis leur installation. Quant aux revenus... ben la commune est à la limite de la faillite. Mais Ennova soigne notre maire et "son team", ils viendront bientôt annoncer les vaches grasses avec de nouvelles machines!

La société Ennova, basée au Landeron, consacrera les deux prochaines années à la récolte et à l'analyse des données, ainsi qu'à la réalisation d'études d'impact. Si le projet se révèle viable et sauf oppositions, elle espère obtenir les autorisations de construire à l'horizon 2016-2017. 

Oh allez! Cela n'ira pas aussi long. Les études d'impact, elles sont déjà copiées collées dans un de ces bureaux qui ne vit et ne gagnent ses salaires que grâce à ces nouveaux prédateurs des champs. Nous avons déjà mis en lumière les liens incestueux entre Ennova, Suisse Eole, les parlementaires fédéraux, les maires des communes condamnées par leurs projets et même le bureau qui fournit les études d'impact qui sponsorise les journées de Suisse Eole. Entre tout ce petit monde interdépendant, c'est l'osmose.


Le parc pourrait comporter 3 à 7 éoliennes de 140 à 180 mètres de haut (pales comprises), susceptibles de produire l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 1200 ménages. Investissement: 5 à 6 millions de francs par éolienne.

Magnifiques ingénieurs, ils hésitent encore entre 3 et 7 éoliennes, entre 140 et 180 mètre de haut, mais annoncent déjà 1200 ménages sauvés de la pénurie électrique future. C'est pas beau ça? C'est peut-être ce que l'on appelle les math modernes auxquelles je n'ai hélas jamais rien compris...

Un ménage = consommation domestique de 2,3 personnes. La consommation domestique d'un ménage représente environ 31% de sa consommation totale d'énergie. 7 millions de personnes en Suisse, soit environs 3 millions de ménages... Que de pâturages à valoriser dis-donc! À 6 millions de francs la machine et une rentabilité promise en 5 ans, les crocs s'allongent et les fentes s'arrondissent... Et près de 70% de notre énergie non assurée. Cela dit si ils annoncent une production pour 1200 ménages par éolienne c'est qu'ils envisagent naturellement des machines type Adonis, soit 190m de haut...


Et bien comme on dit, tant qu'il y a de l'espoir il y a de la vie... Heu... et quand l'espoir se rapproche autant des pâquerettes, ne faudrait-il pas craindre le pire?