vendredi 28 juin 2013

Festival Changénergie?



Tout de même les suisses sont formidables: Ici, chez nous, on va changer le monde. Quelques éoliennes, un peu de solaire, un chouyat de biomasse, et hop! Le tour est joué.

Ce matin j'ai pris la peine de lire quelques journaux. J'ai fait le tour du monde et des problèmes. J'avais franchement le sentiment d'être sur la même longueur d'ondes, de parler le même langage qu'Attac ou SolidaritéS. Et puis paf! je tombe sur cet article:


Aïe... je crains le pire. Il y a trop de fois le mot pression dans cet article me dis-je d'entrée. J'ai donc fait un petit tour sur le site qui a suscité mon irrépressible envie de réagir.

Bonjour,

Je viens de faire un tour sur votre site. Les énergies renouvelables sont un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Il y a d'énormes confusions autour de ce phénomène, beaucoup de désinformation et malheureusement beaucoup de victimes qui subissent l'enthousiasme de militants bien mal informés. J'ose espérer que votre mouvement mérite sa place dans le journal Attac, que vous êtes sensibles à la main mise de l'industrie sur ces énergies. Elles se profilent de la pire des manières, avec des lobbys qui empoisonnent les politiques et faussent la donne. Au Chiapas au Mexique, les indigènes se battent contre des parcs éoliens qui menace leur souveraineté alimentaire et bien d'autres choses. Au Brésil l'Amazonie est une nouvelle fois la cible du pire pour alimenter des centrales de biomasse en Europe. On ne peut pas parler de transition énergétique sous un "angles d'Attac"* sans dénoncer haut et fort ce qui peut se cacher derrière.  La sortie du nucléaire ne justifie pas tout et ne devrait en aucun cas empêcher le débat sur la production d'énergie renouvelable telle qu'elle se présente. Il faut lutter contre le système autant que contre les moyens si l'on ne veut pas rendre cette transition vaine.

Je crains toujours ce type d'action, qui au final sert les plans des producteurs qui n'ont d'yeux que pour les subventions. Combien de milliards la Grèce ou l'Espagne ont laissé dans ce développement? À qui ou quoi cela profite-t-il aujourd'hui? Savez-vous que la compagnie nationale d'électricité portugaise appartient aux chinois qui encaissent les milliards de subventions aux éoliennes de l'Europe, pendant que le Portugal s'enfonce dans la crise?

Que veut dire sortir du nucléaire si c'est pour envoyer en enfer les victimes des énergies renouvelables? Personnellement jamais je ne pourrais cautionner ce tournant énergétique, surtout pas avec les pressions que vous mentionnez plusieurs fois dans votre article. Je préfère l'information, le respect de chaque individu (pas question de détruire des rizières chinoises pour fabriquer mon panneau solaire). Il y a du boulot, beaucoup de boulot, et du courage, beaucoup de courage, à faire et à avoir pour soutenir une transition énergétique digne de ce nom, éthique et responsable. Le reste, c'est du blabla de politicien et du profit dont peu bénéficieront.

D'autre part, il faut revoir le terme sortir du nucléaire. Le dire ainsi est un mensonge. À l'heure actuelle, il est impossible de démanteler une centrale nucléaire et nous avons 60 ans de nucléaire derrière nous. La transition énergétique n'effacera pas d'un coup de baguette magique les déchets passés. Des dizaines de centrales nucléaires sont en projet dans le monde, dont plusieurs en Europe. On le voit, sortir du nucléaire n'est pas le terme approprié et induit en erreur. Au fond c'est un moyen de pression.



Je suivrai avec plaisir votre projet.
Avec mes meilleures salutations.
Voisine d'éoliennes industrielles


copie à Angles d'Attac

3 commentaires:

  1. Beaucoup de travail pour écrire une lettre ... qui restera sans réponse. Vous êtes très optimiste, trop probablement, si vous pensez que ces personnes sont ouvertes à la discussion.

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  2. Je ne suis pas optimiste, mais plutôt déterminée à contrer toute désinformation. Si nous ne nous mobilisons pas contre ces actions puériles qui font le lit des promoteurs, autant creuser les fondations de leurs éoliennes industrielles, symbole d'une hystérie collective bien plus que d'une sortie du nucléaire! Au moins les traces que nous laisserons reflèteront clairement la main mise de l'industrie sur une majorité de cerveaux ramollis. Mais, sachez tout-de-même, qu'à force de taper sur le clou, les choses se passent, les têtes se mettent à penser. Et même en haut lieu. Le fric sera peut-être le plus fort, mais nous n'aurons pas capitulé sans nous battre pour nos lieux hautement préservés et sans être entendus loin et haut. Tout-de-même plus valorisant que de ne pas avoir osé.

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  3. Quand à moi, en l'état actuel des faits dont j'ai connaissance, je pense que celui qui dira qui de quel camp gagnera cette guerre, car c'en est une, est un petit malin un peu présomptueux.

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    Personnellement je ne miserais ma paie sur aucun des deux camps tant l'issue est incertaine.

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    Nous savons que nous n'aurons peut-être pas le dessus... Mais les promoteurs savent aussi qu'ils n'ont pas encore tué l'ours. Et qu'ils n'ont pas la peau, ce qui les met dans un état de frustration assez dangereux.

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    L'agressivité et l'intimidation croissante des politiques et des vendeurs d'hélices refletent leur doutes grandissants...

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    Mais cela est plutôt plaisant. Oui chère voisine, nous faisons du bon boulot et nous n'allons pas nous arrêter en si bon chemin.


    Et le plus beau dans tout ça, c'est que les rangs s'élargissent et se renforcent...! A part ça, ça va Isa? :-))

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