mardi 14 janvier 2014

La libéralisation du marché de l'électricité pour les nuls.

La libéralisation du marché de l'électricité, une aubaine pour le client...Vraiment?


Nous y voilà. Doris-Super-Ministre, après avoir parcouru les quatre coins du pays pour annoncer la bonne parole des renouvelables et de l'autonomie énergétique, part en campagne pour la libéralisation du marché de l'électricité en Suisse.

Cela voudra dire quoi exactement?

Que par exemple, ces parcs qui se monnayent déjà entre sociétés suisses lors de séparations houleuses comme on l'a vu entre SIG et ENNOVA, pourront de la même manière être cédés à des sociétés étrangères? Parce que si le client suisse comme s'est empressée de le dire Mme Leuthard au journal télévisé de lundi dernier sur la rts, pourra choisir son courant sur le marché européen, j'imagine que le marché européen pourra lui choisir son lieu de production? 

Lorsque des sociétés comme ENNOVA voudront renflouer leurs caisses vides, elles pourront vendre les parcs fantômes ou existants, jurassiens à n'importe quelle société? Une entreprise russe par exemple, elles prospectent déjà on le sait, pourrait s'offrir un parc éolien jurassien et décider de l'exploiter  à guichet fermé... c'est à dire en l'entourant de barrières de 5m de hauteur pour ne pas s'embarrasser de mesures de sécurité coûteuses?

Et le courant, selon le directeur de ADEV, continuerait d'être consommé localement (Ha!ha!ha!ha!) mais serait propriété russe, les subventions de la Confédération à la production seraient encaissées en Russie, et la production verte comptabilisée en Russie? 

Si la production d'un parc éolien en Suisse devient production étrangère, cela voudra-t-il dire qu'elle ne sera plus comptabilisée sur sa terre d'origine? Je m'explique: La Suisse veut absolument produire 10% de son énergie via l'éolien industriel. Mais si ses parcs sont vendus à l'étranger  et si elle veut répondre aux "objectifs 2035" elle devra soit installer encore plus d'éoliennes industrielles dans un environnement déjà saturé, soit acheter d'autres parcs à l'étranger. Mais si elle achète d'autres parcs à l'étranger, en Italie par exemple, cette dernière devra alors aussi chercher ailleurs son quota d'énergie renouvelable? Je ne sais pas si vous me suivez encore mais moi j'ai la tête qui tourne.

Il vaut la peine en ce moment d'observer les pages spécialisées pour constater que fleurissent en Suisse l'installation de sociétés étrangères spécialisées dans l'énergie... ça pue comme jamais ces histoires de transition énergétique sur fond de libéralisation du marché.

Et ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que nos Villes modèles, nos entrepreneurs bienveillants, leur courant ils l'achèteront aux prix les plus bas à la bourse, il sera donc issu du charbon, du gaz, du nucléaire pour la grande consommation. Le petit consommateur, lui, paiera via sa facture d'électricité, les taxes pour l'aide à la production de courant vert qui seront encaissées on ne saura plus très bien par qui. Un courant vert qui servira surtout à produire des certificats verts pour laver le courant noir et alimentera quelques ménages riches parce qu'il coûtera plus cher.

Résultat des courses: Poursuite de la production d'énergies fossiles à grande échelle pour maintenir la compétitivité des entreprises privées. Prolifération des centrales de production d'énergie vertes à des fins spéculatives, pour des raisons politiques et pour blanchir de l'argent et produire des permis de polluer. Enrichissement des plus malins, détournement d'argent public vers des sociétés privées y compris étrangères, augmentation des coûts de l'électricité pour les ménages qui, même si ils choisissent un courant bon marché chez leur fournisseur, devront payer, via les taxes obligatoires sur leur facture, les subventions à la production d'électricité verte.

Arrêtez-moi si je me trompe et expliquez-moi comment cela pourra se faire autrement? Nous savons tous que le parc éolien qui n'existe pas, prévu à Bourrignon, est passé  le temps d'un divorce annoncé, d'une société dans une autre sans que la ville de Delémont, actionnaire de ce parc, n'en soit informée autrement que dans la presse. Impuissante. 

J'imagine que la libéralisation du marché de l'électricité est aussi une carotte au bout du bâton de Ennova, qui trouvera sans doute des acheteurs moins "suisses" sur ce marché ouvert à tout vent au cas où son divorce d'avec les SIG devenait réalité... D'où peut-être un certain intérêt à faire traîner les choses?



source de l'image: www.edf-gdf-loire-cgt.com 

4 commentaires:

  1. Parfaite démonstration, chère voisine, pour ceux qui n'auraient pas encore compris à quelle sauce nous allons être mangé. Cela va être la curée.
    Réjouissez-vous bon peuple suisse, vous allez devenir grâce à la libéralisation du marché de l'électricité en Suisse, otages de la finance et sa cohorte de Zanini !!! Préparez vos portes-monnaie car vous allez payer, payer et payer encore et toujours plus.

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  2. Ce que j'ai appris dans cette lutte, chère Myrisa, et qui me bouleverse parce que jamais je n'imaginais autant de mauvaise foi, c'est que ceux qui ont misé sur l'énergie éolienne et la transition énergétique version industrielle, ne changeront pas d'avis. Ils sont enfermés dans des certitudes et sont prêts à rouler sur le corps de leurs voisins pour ouvrir la voie aux promoteurs. À l'instar de nos conseillers communaux de Saint-Brais. À leur décharge, ils ne sont pas les seuls, de leur genre il y en a partout où le vent souffle.

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  3. Peut-être le moment remettre en avant les éclairages et les questionnement mis en avant dans ce billet de VdF:
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    L'éolien, pourquoi au fait?
    et sa conclusion qui s'applique tellement bien dans ces questions que vous évoquez, chère Voisine:
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    "Le développement de l'éolien industriel en Suisse, qui n'est d'aucune utilité, est en réalité une instrumentalisation de la politique environnementale, des naïfs qui la servent et des profiteurs qui l'utilisent pour faire monter artificiellement, à coup de subventions, le prix de l'électricité à des fins de spéculations financières en cours et à venir."
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    Pour en savoir plus, lisez ce billet
    http://vent-de-folie.aminus3.com/image/2013-10-06.html

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  4. Cette mauvaise foi, dictée par l'appât du gain, va leur coûter très cher, comme une juste retour des choses ou d'après la loi universelle de la cause et de la conséquence.
    Les prémices de la faillite totale du système éolien et de ses subventions étatiques faramineuses, élaboré par des gens peu scrupuleux ou carrément stupides et grâce aux dogmes verts déconnectés de la réalité, sont en train de poindre à l'horizon partout en Europe.

    Pour s'en persuader il n'y a qu'à lire ce qui se passe en Allemagne avec la société ProKon (... un nom pour le moins prédestiné) dans laquelle des petits investisseurs se sont fait "appâter avec des taux d'intérêt de rêve de 6% minimum et la bonne conscience écologique, explique l'hebdomadaire Die Zeit. La société est parvenue à lever ces dernières années 1,4 milliards d'euros auprès de 75 000 petits investisseurs dont la plupart sont de petits épargnants. Ces derniers tremblent désormais à l'idée de voir leurs économies s'envoler. "
    "Pour de nombreux experts de la finance, cette annonce est la preuve que le modèle mis en place par ProKon, étonnamment rentable pour le secteur des énergies renouvelables, n'était pas viable. Depuis plusieurs années le fond d'investissement est soupçonné d'être une vaste escroquerie qui reposerait sur un système de vente pyramidale."

    ÉOLIEN: COMMENT LES ÉCONOMIES DES ALLEMANDS POURRAIENT S'ENVOLER

    Par Annabelle Georgen | publié le 15/01/2014

    http://www.slate.fr/monde/82255/eolien-allemagne-scandale

    CQFD

    Continuez donc à livrer la société à la finance!

    Vous avez aimé le scandale bancaire de 2008... Vous allez adorer ce qui vient avec celui de la libéralisation totale du marché de l'électricité.

    Celle-ci va produire de nombreux scandales financier de cet ordre.
    Notre banquier vert, Zanini, pourrait en devenir jaloux. D'autres volent et trichent mieux que lui...

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