dimanche 6 avril 2014

Dimanche, des mots, de l'art et une verte pour gâcher le plaisir.


 Un peu d'art et de poésie dans ce monde de brutes

On rencontre parfois des gens sans leur parler. Je crois que cela est arrivé hier. Mon amie parlait avec lui et on voyait que cela se passait bien. Il faut dire qu'elle a une attitude qui est inhabituelle dans le monde parfois un peu coincé de l'art: elle ne cache rien, elle s'intéresse à l'autre d'une manière très naturelle et sincère et cette fraîcheur est appréciée. Quand elle m'a dit le nom de son interlocuteur, j'ai eu envie de le retenir pour je ne sais quelle autre raison que ce sentiment d'avoir croisé une personnalité. Ce matin donc je vais regarder le travail de cet artiste, et je tombe sur la vidéo ci-dessus avec en entrée le texte d'André Gide que je vous laisse découvrir.

Puis les paysages de Florent Wong qui se construisent et se déconstruisent sous mes yeux comme un poème, m'ont amené à une phrase qui m'agace au plus haut point et qui fait partie de l'argument "choc" des milieux pro-éolien, celle qu'ils balancent avec l'air de dire: "vous avez vu comme je suis intelligent?"...

 "l'homme a toujours façonné les paysages".

Une fois qu'ils l'ont prononcée ils ont le sentiment d'avoir tout dit, tout justifié. L'industrialisation des campagnes et des zones naturelles a trouvé sa raison d'être et ceux qui souhaitent empêcher cela ne sont à leurs yeux que des égoïstes, des vieux, de ceux qui ne supportent pas la modernité, j'en passe et des meilleures, il suffit de lire les propos de Mme Chollet ici  pour mesurer l'ampleur du désert.

Grâce à la phrase magique et à son interprétation, les paysages deviennent sa chose, elle se sent le droit d'en disposer pour alléger sa conscience vis-à-vis de ses enfants. Comment pense-t-elle que les compagnies du gaz, du pétrole, du charbon, des barrages, du nucléaire (220 centrales en projet en Inde, autant en Chine)  argumentent pour détruire la planète au détriment de ceux qui l'habitent? Ils doivent bien rigoler de voir les verts ouvrir pour eux de nouveaux terrains de jeux!

Un paysage préservé c'est aujourd'hui qu'il est précieux, l'ouvrir aux industries, n'importe quelle industrie, c'est le jeter en pâture, l'abandonner, le trahir, c'est enlever à nos enfants toute chance de le découvrir, de l'aimer, de s'y perdre, de s'y confier, de s'y construire.

La position de Mme Chollet est une sentence pour notre région. Mais nous n'avons pas encore tout dit, nous n'avons pas encore perdu...

Cette dernière phrase de la vidéo de M. Wong  sonne comme un espoir, celui de trouver les mots pour faire comprendre que maintenant il ne s'agit plus  de soutenir la continuation du productivisme acharné  tel que nous le connaissons, mais de gérer ce qui déjà nous détruit!

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