Consultation publique: Comment faire entrer la souris dans le piège. |
Nous étions donc rassemblés samedi pour parler de la poursuite du processus de l'implantation des éoliennes dans la République et Canton du Jura. Après les salutations d'usage, le message du Ministre et les petits conseils de Monsieur Oser pour bien réussir sa transition énergétique via l'éolien, nous sommes dirigés vers nos ateliers. Il y en a 3, selon le programme ici.
Assis autour de tables disposées en carré, nous écoutons les instructions de l'animatrice, Madame Chantal Deschenaux, cheffe du Service du développement territorial (SDT), portrait ici, on le voit, Madame Deschenaux n'est pas une spécialiste de l'éolien et des problèmes liés à la production d'électricité en général, ce qui explique certaines petites remarques un peu, disons... fleur bleue. Par contre elle est un cheffe, et cela elle ne l'oublie pas. Elle mène son atelier à la baguette et on sent bien qu'elle ne laissera rien filer entre les mailles. D'entrée les gens sont gênés par l'annonce des limites de leurs interventions, à savoir: Ils ne doivent parler que d'une situation où le site est défini, les études sont faites, le parc sera réalisé. De quoi, à partir de là, faudra-t-il encore tenir compte?
En ce qui me concerne, étant opposée à l'éolien en général, je n'ai plus rien à dire! Les jeux étant faits il ne faut plus qu'imaginer ce qu'il est encore possible de faire pour limiter les dégâts à venir en quelque sorte. Je laisse donc s'installer la discussion. Les gens autour de moi sont en général pro éolien: des professionnels qui piétinent dans les starting blocks, des membres de conseils communaux qui ne connaissent rien à la problématique des éoliennes, un représentant de Suisse eole, le journaliste-médiateur à la botte des promoteurs de Ener-j, la nouvelle secrétaire du WWF. On sent très vite que LE sujet ne sera rien d'autre que la maîtrise des oppositions. Je regarde un peu effarée ce petit monde qui finalement s'active à faire le lit des promoteurs. De gauche à droite, avec des arguments économiques ou politiques, chacun tente de trouver des solutions pour permettre aux industriels de l'énergie éolienne de venir les mains dans les poches poser leurs machines. Le canton travaille depuis des mois sur le sujet, nous sommes invités aux frais de la princesse comme on dit, à venir parfaire le travail. Eux, les sociétés d'implantation, envoient quelques apôtres pour faire avancer les discussions dans leur sens, muscler le débat en quelque sorte et impressionner avec leur assurance les citoyens pas très au clair sur ce sujet complexe. Et ça marche, la mayonnaise monte, chacun veut (et doit, selon les directives de la cheffe) dire son mot. On y parle beaucoup d'argent. D'après eux, si on paye, il n'y aura plus de barrière. Le maire de Bourrignon parvient même à dire que chez lui, le seul problème a été l'argent, que seule la jalousie a conduit les opposants à se mobiliser pour empêcher la construction du parc qui était prévu! Là, j'ai quand même pris la parole, exemple vivant et présent je pouvais témoigner de mon désintérêt financier et de celui de la majorité des opposants à l'éolien avec lesquels je suis en contact au niveau régional et européen. La mayonnaise redescend un peu. Nous sommes deux opposants autour de la table, nos interventions jettent toujours des froids, parce que nous ne correspondons pas du tout à leur bouc émissaire. S'intéressent-ils pour autant à nos idées et nos motivations? Non. L'atelier sera donc sans aucun intérêt. Au final, lorsque nous nous sommes tous retrouvés pour rapporter le fruit de nos discussions, le constat est clair: Les consultations publiques servent à nous faire trouver des solutions face aux innombrables problèmes que posent les éoliennes et aux oppositions qu'elles suscitent. Aucune solution n'est trouvée parce que les attentes sont multiples, divergentes, impossibles à satisfaire. Mais comme nous sommes des employés malgré nous et néanmoins loyaux, pas une seconde nous ne nous sommes posés la question du bien fondé de ce cirque au service de nos employeurs invisibles, à savoir les multinationales qui attendent notre feu vert pour envahir notre région et encaisser les bénéfices qu'elles retireront de ce business. Lassé par les chicanes malgré "tous ses efforts démocratiques", le gouvernement finira sans doute par prendre le chemin le plus court: Accélération des procédures, suppressions des droits de recours, etc. etc. etc.
Les acteurs d'Optima (programme d'économie du canton) feraient mieux de réfléchir un peu avant de puiser dans les porte-monnaie des plus pauvres, dans la culture ou la santé: que le canton arrêtent de faire le boulot des promoteurs à grands frais! Qu'il soutienne et accompagne de véritables projets de développement durable, rassembleurs, constructifs et locaux ! Ouvrir la chasse aux opposants pour les livrer pieds et poings liés aux amateurs de nos vents est grotesque. Et surtout perdu d'avance, nous ne sommes pas du tout prêts à nous faire attraper.
Je vous livrerai encore en épisode 3, quelques un des moments vécus dans ces ateliers. Pas tristes! Rigolo d'entendre par exemple de manière récurrente, les professionnels de la branche qui assurent qu'il n'y a pas beaucoup d'opposants, qu'ils sont bruyants mais peu nombreux. Que la grande majorité veut des éoliennes. Ha! Ha! Ha! Elle est bien bonne celle-là! L 'éolien est tellement bien accepté que comme nous ce matin, l'Europe entière se mobilise à grand frais pour forcer "démocratiquement" son développement confronté à une montagne d'oppositions!
Petite réaction dans "le journal du matin" sur la radio romande, aujourd'hui à 7h, dès la min 2.7
Allemagne: suite
RépondreSupprimerL'entreprise qui creuse ces mines en Allemagne de l'Est est la société
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vattenfall
http://corporate.vattenfall.com/
et leur secteur d'activité
http://corporate.vattenfall.com/about-energy/
Voir video et capture écran
https://www.youtube.com/watch?v=iorcDic8SSQ
Une multinationale qui travaille dans nucléaire, charbon et qui se tourne vers l'éolien (pour l'image et les subventions ??) qui reste très minime dans le bilan total
Je suppose que ce genre de multinationale peut produire de l'électricité au charbon très bon marché (peut-être en entente avec d'autres) faire chuter notre hydroélectricité et ensuite racheter nos barrages à un bon prix...
Nos politiciens sont-ils seulement conscient du danger lorsqu'ils soutiennent de grandes sociétés électriques avec des subventions RPC en parallèle avec une libéralisation totale du marché de l'électricité ?
Vous noterez que dans le cas cité par France 2, ce sont des politiciens mandatés par le gouvernement qui parlent d'intérêt national pour convaincre les habitants d'évacuer leur village.......
Le citoyen n'a bientôt plus rien à dire face aux Veaux d'Or multinationaux géants qui pourraient bientôt remplacer les états-nations
Je vous lis et j'en reviens toujours à cette question: que fait la gauche?????? J'écoutais hier les représentants soit socialiste soit de la gauche alternative et j'avais juste envie de leur dire de se réveiller! Eux ne parlent d'éoliennes qu'en terme d'énergie verte, du produit fini. Tout ce qui entoure cette industrie semble bien hors de leur portée! Quelle désastre que cette gauche-écolo gangrénée par le capitalisme vert.
RépondreSupprimer