samedi 8 février 2014

Sortez une verte par la porte, une autre arrive par la fenêtre.

Quand les verts veulent lustrer le monde...

Isasig se faisant discrète depuis quelques temps,   il fallait  remettre sur les rails une passionaria prête à brandir de ses mains vertes le flambeau des promoteurs. Madame Chollet était la candidate toute désignée: Jeune en politique, idéaliste, ambitieuse et fonceuse. De celles qui se brûlent les ailes sous les regards amusés des dinosaures qui eux se gardent bien de défendre un idéal en matière d'énergies renouvelables: ils savent bien qu'il n'a plus rien à voir là-dedans. Leur discours est tranché, rare et peu impliqué. Les éoliennes ne sont qu'un accessoire de leur programme écologique, moins ils en disent moins transparaît leur ignorance sur le sujet ou leur complicité sur des faits peu glorieux. Ils balancent l'exemple de l'Allemagne (mais ils savent que le modèle est chancelant et très très lacunaire) relèvent les paysages espagnols ravagés sans résistance (oui mais leurs éoliennes écrasent les plus pauvres qui ne peuvent plus en payer les coûts et l'état s'en désolidarise au point de menacer le château de cartes d'effondrement). Bref, la jeune femme est tombée dans le panneau et fonce tête baissée dans une campagne visant à ouvrir aux industries les plus méprisantes de la planète et de l'humanité les paysages extraordinairement préservés jusqu'ici des crêtes du Jura. Pour sa bonne cause et sa vision des choses.

En fait de vision des choses, elle déçoit. Dans sa réponse à une lettre ouverte  qui lui a été adressée, j'ai été stupéfaite de lire ses arguments: Des copiés collés de la propagande verte et pro-éoliennes. Un discours mille fois entendu, appris comme une règle de grammaire, à coup d'autosatisfaction contagieuse, disséminée dans les rangs politiques et industrielles, donc dans les écoles, puisque tous s' immiscent allègrement dans nos établissements publiques depuis quelques années. Ce qui explique que même des universitaires réussissent à ânonner de tels scénarios.

Une petite Suissesse qui défend une certaine classe de la société à laquelle elle compte bien appartenir encore longtemps quitte à passer sur la beauté des crêtes, mais aussi sur le corps de tous ceux qui paient le prix d'une transition énergétique qui tue (au Mexique, au Brésil, en Turquie, en Afrique etc),  qui méprise l'humanité vivante en niant tous les dangers de sa récupération par les industries et la politique ultra libérale. 

Verte et complice de destructions de liens sociaux, de colonisation des terres agricoles par des sociétés sans scrupules, de mise à l'écart d'une population rurale, de groupes ethniques, sans aucun état d'âme. Quelle froideur, quelle modernité stupide du langage et de la vision du monde de demain. Ce monde qu'elle défend va la manger toute crue parce qu'il sert ceux-là même qu'elle pense combattre. Elle se range de leurs côtés comme si elle voulait se mettre à l'abri du pire, n'hésitant pas à pousser dans le fossé ceux qui rêvent encore de vivre libres dans ce monde que la pseudo bonne conscience ronge sans discernement. Tous ces paysages sacrifiés pour alimenter les voitures électriques que son parti voudrait voir rouler en Suisse d'ici 2050. Le voici l'avenir qu'elle prétend défendre pour ses enfants, tout pareil qu'aujourd'hui: des maisons écolos, des parcs naturels contrôlés, des appareils high tech, un monde vert et lisse sans âme, sans débordement littéraire froissant. Avec tout autour les cadavres des égoïstes qui n'auront pas pu s'adapter.

Enfin, je vous laisse découvrir le grand cerveau de la pensée unique qui s'invite chez les jeunes verts idéalistes et... piégés. 

P.S. Cette lettre qui la froisse n'était pas du tout anonyme, en cliquant sur le site de l'auteur on apprend qui il est, et vous conviendrez qu'il n'est pas du genre à se cacher! Ha!Ha! Ha!


Réponse de Madame Chollet au rédacteur du site "touche pas à mes crêtes":

Jevous remercie tout d'abord d'avoir daigné me consacrer une lettre d'injure, même si vous avez oublié de m'en adresser un exemplaire en même temps que vu l'avez publié sur votre site internet digne d'un grand intérêt!
Comme je n'ai jamais  reçu cette lettre, peut-être est-ce inutile d'y répondre?
Mais vu sa teneur de la plus haute importance, je me laisse quand même tenter...
Vous avez raison, je suis acquise au fait que nous devons amorcer le tournant énergétique
maintenant, que ce dernier se réalisera avec un mix énergétique varié, dont les éoliennes font partie, et je m'engage tous les jours dans ce sens. Peut-être est-ce parce que j'ai encore l'espoir de vivre assez longtemps pour craindre les effets catastrophiques que notre consommation et production énergétiques impliquent. Ce qui n'est apparemment pas votre cas...
Vous avez raison, je suis une vraie tête de linotte: j'oublie souvent mes clés, perds mon porte-monnaie, oublie mes rendez-vous, mais quel est le rapport avec mon soutien au contre-projet du Grand Conseil à l'initiative "Avenir des crêtes"? Si vous voulez parler d'une quelconque ressemblance avec une linotte, ce joli oiseau que l'on trouve dans nos contrées, m'en voilà flattée, car il a bel allure!
Vous avez raison, je suis prête à partir en croisade pour la cause des éoliennes, mais pas pour couvrir les crêtes jurassiennes de milles éoliennes, plutôt pour soutenir le contre-projet du Grand Conseil qui prévoit 59 éoliennes au maximum sur le territoire neuchâtelois. Vous avez raison, j'ai peur! Peur
de voir le tournant énergétique, pourtant si nécessaire, sombrer à cause de l'égoïsme et de la logique NYMB de certains citoyens. 
Je n'ai pas peur du nucléaire (devrais-je?), je suis seulement persuadée que, tout comme les énergies
fossiles, il est temps d'y mettre fin et de développer un modèle énergétique durable.
Vous avez raison, votre lettre ne sert à rien si elle veut me faire entendre que 59 éoliennes dévasteront nos crêtes. Le paysage, vous devriez le savoir, n'est pas synonyme du terme "espace vierge". Le paysage est une construction sociale et dont la perception varie entre chaque personne. En Suisse, il n'existe pratiquement plus de "paysages naturels" (surtout dans notre région), ceux-là
même que vous prétendez défendre. Il n'existe plus que des paysages façonnés par l'homme et en constante évolution. Qui aujourd'hui affirmerait qu'un moulin à vent est une verrue paysagère? Et pourtant, à l'époque, ils constituaient une importante marque sur le paysage... Je pense que les noires joux devaient être d'une beauté somptueuse, mais j'aime aussi les pâturages boisés que nous en avons fait et j'aime nos crêtes sillonnées de téléskis, de chemins de randonnées, de routes, de lignes à haute tension, de "châlets", de fermes isolées...
Vous avez raison, vous ne me ferez pas changer d'avis avec vos propos injurieux, irrespectueux et inutiles...ni d'ailleurs les milliers de personnes qui, comme moi, attendent de voir enfin fleurir les énergies du futur là où elles seront le plus efficace: les panneaux solaires sur les toits ensoleillés, la géothermie où le sous-sol peut nous transmettre sa chaleur, les centrales hydroélectriques où les atteintes aux cours d'eau sont raisonnées et les éoliennes où le vent souffle et où leur implantation est acceptable pour la population et la biodiversité!
Mais vous avez tort, je ne suis ni sectaire, ni évangéliste, ni adepte des drogues, je suis simplement réaliste et je refuse de priver les générations futures d'un semblant d'avenir pour le plaisir de quelques égoïstes aux yeux bien sensibles.
Bien à vous,
Clarence Chollet
lettre-Chollet.htmlwww.touche-pas-a-mes-cretes.ch

2 commentaires:

  1. Cette jeune dame verte n'a évidement pas une vision d'ensemble du problème énergétique comme la plupart de ses congénères.

    Si sur l'arc jurassien neuchâtelois il s'agit de 59 éoliennes -concentrées la plupart dans le Val-de-Travers et bien loin de ses yeux probablement- elle oublie étrangement les centaines de machines prévues sur l'arc jurassien vaudois, bernois, soleurois, argovien et bâlois. Et partout ailleurs...

    Et il s'agit bien de centaines, qui s'approcheront au fil du temps et petit à petit, comme l'oiseau fait son nid grâce au "repowering", des 1500 éoliennes prévues à travers le pays, dont les 2/3 seront sur l'arc jurassien.
    Et elle ose dire qu'elle ne les encourage pas.
    A-t-elle seulement été regarder la carte de pro-crêtes?

    D'autre part elle semble ne jamais avoir entendu parler d'une production "en ruban" permettant de couvrir le 90% du temps les besoins de la consommation, ni même de l'intermittence et du peu de la production éolienne attendue en Suisse,(1500h en moyenne par année) ni de la nécessité alors de construire des centrales à gaz pour la soutenir les 85% du temps restant, donc du doublement de la facture de l'électricité d'ici quelques années pour les ménages…etc. etc.

    Bref, comme toute cette clique de politiciens ignorant la réalité sur le terrain, elle est effectivement prête à céder les derniers espaces libres du pays à des compagnies industrielles et leurs investisseurs, pourvu qu'on lui serve le discours bobo qu'elle a envie d'entendre.

    Avec le développement accéléré du pays et l'augmentation dramatique de la population, la consommation d'électricité va exploser ( infrastructure du transports ferroviaire, quadruplement de l'accélérateur de particule du CERN, l'immobiliers, les loisirs, Data center et les nouvelles technologies, etc.)

    Comment en tant que politicienne peut elle encore croire que 1000 éoliennes produisant à peine 6 % de la consommation totale du pays vont être utiles.
    Il faudra en construire des centaines de plus chaque année pour couvrir juste l'augmentation de la consommation.

    Je crois que, si ces monstres se dressent malgré notre résistance acharnée, et après avoir essayé durant des années de leur expliquer ce qu'ils ne veulent pas voir ni entendre, pour notre plus grand désespoir, ces personnes là, devront en subir les conséquences d'une manière ou d'une autre.

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  2. Quand nous commettons une erreur, c’est avant tout parce que nous « souffrons » d’un « manque » de connaissances, ou plutôt de lumière.
    Si vous préférez, nous souffrons d’une absence de vue claire de la réalité en soi, car si nous étions conscients de la nature même de la situation et de ce que cela implique réellement sur le court et surtout le long terme, notre comportement serait sûrement différent.
    Dans un galetas non éclairé on se heurte aux objets et lorsque la lumière jaillit tout devient plus clair et on peut commencer à y mettre de l’ordre !
    Ne reste plus qu’à espérer que le vert sorte du noir ☺

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