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Paysage libre. Cet horizon fait partie des spéculations de l'industrie éolienne.
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Nous votons le 18 juin. C'est l'occasion de bouger avant d'être enchaîné...
Le point de vue ci-dessous est un bon début de réflexion.
Chères et chers membres,
Madame, Monsieur,
La fédération Paysage Libre Suisse a décidé de ne pas donner de consigne de vote en vue de la Loi sur le climat (LCl) sur laquelle nous nous prononçons le 18 juin prochain. Vous trouvez en annexe les explications des conséquences de cette loi sur notre combat.
Cette loi fixe des objectifs (zéro net d’ici 2050) qui rencontrent l’adhésion d’une grande majorité de la population. Mais elle n’indique pas comment les atteindre concrètement et ne précise pas comment le faire sans nuire à la biodiversité, aux forêts et au paysage.
Pour ce qui concerne les éoliennes et bien que la loi n’en parle jamais, ceux qui savent lire entre les lignes comprennent bien qu’en se privant des énergies fossiles et nucléaires, les objectifs fixés sont tellement exigeants que la construction de milliers d’éoliennes en Suisse deviendra inévitable et les prochains objets traités par le parlement le prouvent de façon éclatante : Windexpress, révision de la loi sur l’Energie, etc.
Il ne fait guère de doute que le nombre d'éoliennes planifiées dans l'Arc jurassien sera appelé à croître considérablement dans les prochaines années si cette loi entre en vigueur.
Je vous invite à prendre connaissance du document en annexe qui vous permet d’en savoir plus et de décider de votre vote en vue du 18 juin. N'hésitez pas à transmettre ce message et son annexe à vos contacts.
Meilleures salutations
Michel Fior
Président
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Paysage Libre BEJUNE
www.pl-bejune.ch
info@pl-bejune.ch
079 898 11 55
Texte explicatif de Paysage Libre Suisse :
19. avril 2023 - Le comité de Paysage Libre Suisse a décidé de laisser la liberté de vote pour la votation de la loi sur les objectifs en matière de protection du climat. L’objectif de la loi – zéro net d’ici 2050 – est juste et important. Cependant, la loi n’indique pas comment atteindre con-crètement cet objectif sans nuire à la biodiversité, aux forêts et au paysage. Voici les questions essentielles qui se posent et les réponses de Paysage Libre Suisse.
D’abord la sortie du nucléaire, maintenant le zéro net. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Concrètement, cela signifie que nous devons développer massivement les énergies renouvelables. En 2012, le Conseil fédéral, sous la direction de Doris Leuthard, a défini des objectifs. A l’époque, il était prévu de construire environ 25 à 40 kilomètres carrés de panneaux solaires et 350 nouvelles éoliennes dans le pays d’ici 2035. En outre, des centrales à gaz et géothermiques étaient prévues. Aujourd’hui, dix ans plus tard, les réalités sont bien différentes.
Quelles sont les réalités actuelles en lien avec la mise en oeuvre de la stratégie énergétique 2050?
Les centrales géothermiques prévues ne sont pas construites et personne ne veut de centrales à gaz. En outre, le Conseil fédéral et le Parlement ont entre-temps décidé de renoncer non seulement à l’énergie nucléaire, mais aussi au gaz, au mazout, à l’essence et au diesel d’ici 2050. Il faudra donc beaucoup plus d’énergies renouvelables pour combler le manque. Il manque 25 milliards de kilowat-theures d’électricité provenant des centrales nucléaires, et il faut en plus environ 50 milliards de kWh pour remplacer les énergies fossiles. Dans le cadre de la révision de la loi sur l’énergie actuellement en cours, le Parlement veut maintenant 35 milliards de kWh provenant de nouvelles centrales solaires et éoliennes à construire d’ici 2035.
Combien faut-il d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques pour mettre la nouvelle loi en oeuvre?
Pour réaliser le plan du Parlement, nous devrions construire pas moins de 7’000 nouvelles éoliennes ou bien plus de 250 kilomètres carrés de panneaux solaires au cours des douze prochaines années. C’est plus que le lac de Neuchâtel. Et d’ici 2050, il faudrait encore plus d’installations. Le lobby éolien « Suisse-éole », fortement subventionné par l’argent des contribuables et qui fait de la propagande pour l’énergie éolienne, a donc récemment parlé de 4’439 éoliennes qui devraient être érigées en Suisse.
Concrètement, où est-il prévu d’installer les 4’500 éoliennes nécessaires ?
Ces derniers mois, plusieurs cantons ont publié leurs plans. Dans le canton de Lucerne, 22 nouveaux parcs éoliens devraient voir le jour, avec un total de 60 éoliennes, et dans le canton de Saint-Gall, 17 parcs avec environ 50 éoliennes. Les montagnes de Flums sont concernées, mais aussi le lac de Sem-pach. Il faut s’attendre à ce que des dizaines de parcs éoliens soient planifiés dans tous les cantons.
N’est-ce pas dans le Jura et dans les Alpes qu’il y a le plus de vent ?
La Suisse n’est pas un pays de vent. Si l’on installe la même éolienne en Suisse ou en mer du Nord, celle de la mer du Nord produit environ 2 fois plus d’électricité. En Suisse, le taux d’utilisation des éoliennes est faible. Le nouveau parc éolien du Gothard n’a même que 10% d’efficacité. Souvent, les turbines sont à l’arrêt. Il y a un plus de vent sur le plateau des Franches-Montagnes ou dans le coude du Rhône près de Martigny, ce sont les meilleures places mais elles sont prises. Le facteur de charge) suisse se situera aux alentours de 18% si beaucoup de machines sont installées. En mer du Nord le facteur de charge moyen de l'éolien est de 38 %.
Où sont prévus la plupart des parcs éoliens en Suisse ?
Dans le canton de Vaud, près de 160 éoliennes sont prévues, à Neuchâtel 60. A Fribourg, 7 parcs éo-liens sont planifiés. Dans le canton de Zurich, particulièrement peu venté, le conseiller d’Etat et direc-teur des travaux publics Martin Neukom (Verts) y prévoit depuis peu 46 parcs éoliens avec un total de 120 éoliennes. Le fait que 45 des 46 parcs éoliens prévus soient situés en forêt est particulièrement grave. Pour chaque éolienne, qui atteindrait 240 m de haut, il faudrait défricher un terrain de football de forêt.
Et la biodiversité ?
Pour soi-disant protéger l’environnement, il faut défricher les forêts. La forêt est le refuge le plus im-portant pour la biodiversité. Une éolienne dans la forêt menace surtout les oiseaux et les chauves-souris, mais aussi les insectes. Les pales du rotor tournent à une vitesse pouvant atteindre 400 km/h et tuent tout ce qui se trouve sur leur passage. Les turbines ont également un impact important sur l’homme. On perd d’importantes zones de détente et les éoliennes dévalorisent les propriétés situées autour.
La population peut-elle quand même refuser les parcs éoliens ?
Dans le canton de Lucerne, une loi est prévue pour retirer aux communes le droit de décider elles-mêmes si un parc éolien est prévu chez elles ou non. La même chose est à l’étude dans d’autres can-tons. Le peuple ne pourrait ainsi plus voter. La commune ne pourrait plus que faire opposition. Mais nous constatons pour l’instant que lors de procédures judiciaires, tous les parcs éoliens sont approuvés par le Tribunal fédéral, peu importe l’ampleur des dommages causés à l’environnement. La stratégie énergétique 2050 prime sur tous les autres intérêts.
Des parcs éoliens dans les forêts, la perte de pouvoir des communes. Qui est encore critique vis-à-vis de l’énergie éolienne ?
Une étude de BKW a montré l’année dernière que 50% de la population rejetait les éoliennes en géné-ral. Si une éolienne est prévue dans le voisinage, seuls 29% des gens sont encore favorables à l’énergie éolienne. On le voit également aux 20 dernières votations qui ont eu lieu en Suisse au cours des quatre dernières années sur des projets concrets d’énergie éolienne. Nous avons pu remporter les trois quarts de ces votations. Il n’est pas étonnant que le lobby de l’énergie éolienne veuille supprimer la possibilité pour la population de s’exprimer dans tous les cantons.
Le Parlement fédéral tient-il compte de l’opinion publique ?
Pas du tout ! En ce moment, de nombreuses interventions sont prévues pour imposer les objectifs du lobby de l’énergie éolienne. Le « Windexpress », par exemple, veut faire construire immédiatement une centaine d’éoliennes en retirant aux communes le droit de délivrer des permis de construire. Ce sont désormais les cantons qui seraient compétents. Le Conseil des Etats pourrait adopter cette loi lors de la 3ème session d’été. L' »offensive sur l’énergie éolienne », qui sera présentée après les vacances d’été, va dans le même sens. Mais le pire, ce sont les décisions prises récemment par le Conseil national.
Quid des décisions prises dans le cadre de la révision de la loi sur l’énergie ?
Les résultats sont inconcevables. Le Conseil fédéral serait habilité à fixer le nombre d’éoliennes qui doivent être construites en Suisse. Jusqu’à ce que ces objectifs soient atteints, toutes les éoliennes se voient attribuer un « intérêt national ». C’est en effet avec cette étiquette que le Tribunal fédéral ap-prouve chaque éolienne. En outre, il est possible de renoncer à toute mesure de protection de la popu-lation ou de remplacement pour la nature. Grâce à l’unité du groupe UDC et aux Verts, ainsi qu’à quelques dissidents du PS et du PLR, l’abolition de toute pesée d’intérêts pour les éoliennes a pu être évitée.
Y a-t-il une menace sur notre Etat de droit ?
Le Parlement réagit dans la panique. La Constitution est contournée et le Parlement laisse tout sim-plement de côté la protection de l’environnement. Le plus grave est l’autorisation des éoliennes dans les forêts. Même les droits de participation démocratiques de la population et l’autonomie des com-munes ne comptent plus.
Que pense Paysage Libre Suisse de la loi sur les objectifs en matière de protection du climat?
Le zéro net d’ici 2050 est un objectif louable. Mais nous ne devons pas détruire notre biodiversité, nos forêts et notre nature pour protéger le climat. La protection de l’environnement et la protection du climat doivent aller de pair. Il ne faut pas opposer l’un à l’autre. L’objectif de la loi est en soi judicieux. Le changement climatique est un fait et nous devons apporter notre contribution à la protection du climat. Mais la loi ne montre pas comment atteindre cet objectif en harmonie avec l’environnement. PLCH a donc décidé de laisser la liberté de vote.
PLCH approuve l’objectif de la loi, mais doute des mesures proposées ?
Le concept actuel, qui consiste simplement à augmenter massivement le développement des énergies renouvelables, peut avoir des conséquences néfastes pour notre nature et notre démocratie. En outre, cela ne peut pas fonctionner techniquement si l’on augmente simplement les objectifs de développe-ment pour 2035 de 350 à plus de 1’000 éoliennes. En Allemagne, des centrales à gaz et à charbon doi-vent prendre le relais lorsqu’il y a peu de vent. L’Allemagne a un des plus forts taux de production de CO2 par habitant de l’Europe de l’Ouest. Il manque encore en Europe une possibilité de stockage pour les grandes quantités d’électricité renouvelable. Sur ce point, la loi est le moins convaincante. Elle pré-voit 2 milliards pour le remplacement des chauffages, mais ne montre pas comment l’électricité néces-saire à cet effet pourrait être produite de manière écologique et sans énergie fossile.
Existe-t-il une voie praticable pour la politique électrique de demain ?
La Stratégie énergétique 2050 date de 2012. Onze ans plus tard, le Parlement n’a toujours pas réussi à montrer une voie respectueuse de l’environnement pour réussir le tournant énergétique. La loi mise au vote veut renoncer aux énergies fossiles. Il serait trop facile de se contenter de multiplier les objectifs de développement des énergies renouvelables et de s’en tenir à la voie actuelle. Il faudrait plutôt faire un pas en arrière et faire réévaluer la situation par un comité d’experts indépendants. Nous avons be-soin d’une analyse actuelle et objective sur la manière dont nous pouvons gérer simultanément la crise de l’électricité, la crise climatique et la crise de la biodiversité. Les plans idéalistes de 2012 sont dépassés.
Paysage Libre Suisse